Clothilde, la marâtre de Blanche-Neige, est belle, très belle même. Mais de toute évidence, l’admiration qu’éveille son physique est montée à la tête de la reine qui manifeste des signes indiscutables de folie : personne ne doit la surpasser en beauté, coûte que coûte.
L’importance de la beauté est à mes yeux l’élément central de ce conte. Une question tout à fait actuelle car l’importance que les médias surtout accordent aujourd’hui à une beauté standardisée et à la jeunesse qui en est indissociable prend souvent des traits absurdes, quasi religieux même.
L’obsession de la reine-marâtre attire à la cour un certain nombre de profiteurs, dont un colporteur qui, outre des produits et des méthodes (chirurgicales) propres à accroître la beauté, lui propose un miroir magique. Celui-ci est d’un naturel plutôt accommodant et opportuniste, et souffre du sort qui le contraint à toujours dire la vérité. C’est lui le narrateur du conte.
Si pour la reine, la beauté et l’admiration qu’elle suscite passent avant tout, Blanche-Neige, elle, n’a rien à en faire. Si elle est belle, c’est à cause de sa nature intérieure. Et l’infinie supériorité de sa beauté sur celle de la reine n’échappe pas au miroir qui s’affole, se voyant déjà réduit en morceaux.
On peut encore citer parmi les participants un chasseur naïf grand amateur de tir, des nains bourgeois et besogneux qui ne voient de beauté que dans le travail bien fait, et le prince Adelar, un authentique prince de contes de fées.
La marâtre de Blanche-Neige est belle, très belle même. Sa beauté est chantée par les bardes du royaume et vantée dans toute la presse. Elle va jusqu’à se procurer un miroir magique et parlant, chargé de la flatter à tout instant et de lui confirmer qu’elle est effectivement la plus belle de tout le royaume. Mais comme le miroir ne peut pas mentir, il répond un jour à la question immuable de la reine désireuse de savoir qui est la plus belle du pays : « Oui, la Reine est très belle, en effet, mais Blanche-Neige est mille fois plus belle qu’elle. » Prise d’une violente colère, la marâtre mijote un plan absolument diabolique. Et l’histoire suit son cours – également derrière les sept montagnes, chez les sept nains. Note d’intention de Marius Felix Lange, traduction Odile Demange d’après dossier de presse.
Blanche-neige
opéra de Marius Felix Lange
d’après le conte des : frères Grimm
direction musicale : Vincent Monteil
mise en scène : Waut Koeken
avec : Kristina Bitenc, Huub Claessens, Marie Cubaynes, Laurent Deleuil, Jérémy Duffau, Guillaume François, Anaïs Mahikian, Alexander Schuster, Sahara Sloan, Sévag Tachdjian, Andrey Zemskov
décors : Florian Angerer • lumières : Glen D’haenens • costumes : Carmen Van Nyvelseel • traduction, adaptation du livret : Benjamin Prins, Waut Koeken
spectacle en français surtitré en français
avec l’ : Orchestre Lamoureux
Musikverlag Hans Sikorski, Hamburg I nouvelle production de l’Opéra Studio de l’Opéra national du Rhin I coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
durée : 1h20
20 > 26 avril 2013
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