Comme pour chacune de ses créations, Fabrice Murgia s’est nourri de rencontres et d’expériences. Ici, c’est un atelier théâtral mené à Saly, au Sénégal, avec des comédiens locaux. Là-bas, ce sont différentes recherches autour des « brouteurs », ces escrocs en ligne qui sévissent depuis la Côte d’Ivoire pour réclamer de l’argent à l’autre bout du monde. Plus loin, l’auteur a exploré la vie incroyable d’Aaron Swartz, ce jeune informaticien américain adepte de l’internet en libre-accès et pionnier de l’open source, qui s’est donné la mort à 28 ans après avoir défié le FBI et le gouvernement américain.
Au plateau : quatre comédiens, deux Sénégalais, deux Belges, une envie de nous raconter avec force un grand conte contemporain, dans lequel se chevauchent une série de dialogues, de narrations croisées et de destins partagés.
Black Clouds prendra des accents de comédie quand il s’agira de nous raconter les supercheries orchestrées par les pirates du web ivoiriens, les brouteurs dont la spécialité est d’entretenir des relations amoureuses à distance avec des Occidentaux. L’internet devient alors le lieu de la rencontre entre deux personnes en détresse, l’endroit de la manipulation. Deux personnes ne se connaissent pas mais s’écrivent, elles sont à des kilomètres l’une de l’autre.
Dans ce spectacle, on évoquera le tourisme sexuel, cette « néocolonisation des corps ». On traitera de la fracture numérique Nord-Sud : cette Toile tantôt synonyme de partage d’informations et d’émancipation, tantôt de domination et d’asservissement. On s’enfoncera dans le deep web (ce web profond et invisible) et dans sa face plus sombre le Darknet, où la notion même de « frontière » n’a plus aucun sens. Black Clouds nous entraine dans un ailleurs à la fois onirique et bien réel, extrêmement troublant.
Black Clouds
Texte et mise en scène. Fabrice Murgia / Cie Artara | Interprétation. Valérie Bauchau, Fatou Hane, El Hadji Abdou Rahmane Ndiaye, François Sauveur | Accompagnement dramaturgique. Vincent Hennebicq | Assistanat à la mise en scène. Vladimir Steyaert | Création vidéon. Giacinto Caponio | Assistanat à la création vidéo. Dimitri Petrovic | Création lumière. Emily Brassier | Création sonore. Maxime Glaude | Costumière. Emilie Jonet | Régie générale. Marc Defrise | Régie lumière. Aurélie Perret | Régie son. Sébastien Courtoy | Régie vidéo. Ledicia Garcia/Dimitri Petrovic | Stagiaire mise en scène. Emma Depoid | Stagiaire technique. Camille Sanchez | ⓒAndréa DainefUne production de la Cie Artara. En coproduction avec la Fondazione Campania dei Festival – Napoli Teatro Festival Italia, le Théâtre National-Bruxelles, le Théâtre de Namur, le manège.mons, le Théâtre de Grasse, La Comédie de Saint-Etienne – Centre dramatique national. Avec le soutien d’Eubelius. En collaboration avec Fotti.
L’Ancre avec le PBA et Charleroi Danse (BE) : les 6 et 7 mars 2018
Le Théâtre de Grasse (FR) : les 16 et 17 mars 2018
L’Hexagone – Meylan (FR) : les 22 et 23 mars 2018
La Comédie de Saint-Etienne (FR) : les 27, 28 et 29 mars 2018
Le Lieu Unique – Nantes (FR) : les 4 et 5 avril 2018
Le Théâtre National Wallonie-Bruxelles (BE) : du 18 au 21 avril 2018
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