Parler du couple est d’une banalité féroce mais, si l’histoire se répète toujours, elle ne se ressemble jamais. Horovitz ose le faire. Il plante le décor dans son Massachussetts natal. J’ai représenté les codes du puritanisme américain par les décors, les costumes et le jeu qui n’ont de cesse de mettre en relief le pays et l’univers de l’auteur. La scène, à l’image des mœurs, est comme mise en quarantaine : aucune porte ne s’ouvre jamais, et les couples sont tous déjà emprisonnés dans cette société asphyxiante : sans fenêtres. La haine du couple semble être le produit de cette société où les mots « claustrophobie » et « haine du couple » signifient la même chose. J’ai voulu retranscrire des espaces scéniques qui soient à l’image des couples, comme les chambres secrètes qui sont en chacun de nous, celles dont parlait Aragon. Les chambres deviennent invivables et les frustrations et les non-dits, lorsqu’ils envahissent le « fort intérieur », font de la vie et de l’Autre un enfer. Alors, comme dans la vie, chacun se bat pour sa survie à l’intérieur du couple. Les réactions s’enchaînent. Le combat est à la fois tragique et comique, comme toujours. Narrateur de son temps, Horovitz traite cette situation avec un œil ironique, à l’image de notre société qui se moque de ses propres déviances. C’est toujours le rire qui vient nous secourir face au spectacle, il est notre seul allié pour ne pas en pleurer. Bien qu’elles traitent du même thème, ces trois pièces courtes sont chacune singulières car elles posent la question différemment et construisent un terrain de jeu qui leur est propre. Le quatuor des comédiens, s’appuie sur un jeu moderne; plusieurs clins d’œil à la culture et au cinéma américains (Bee Gees, David Lynch, Edward Hopper). La réponse d’Horovitz nous parle, elle est contemporaine sans être jamais complètement réaliste ni complètement absurde. C’est là que le travail de mise en scène est capital car il pose les limites en créant une atmosphère qui se veut la garante de l’œuvre. Note d’intention d’Hugo MALPEYRE
BIM BAM BOOM
3 pièces courtes
D’Israël Horovitz
Pas de Tango, La Marelle, Stand de Tir
Adaptation et Mise en Scène Hugo MALPEYRE
Texte d’Israël HOROVITZ
Publié aux Editions THEATRALES
Traduction Delphine LANSON
Avec Anaëlle POTDEVIN
Delphine SABAT
Julien ROCHETTE
Hugo MALPEYRE
Costumière Sophie CAILLET
Chorégraphe Anaëlle POTDEVIN
Du 19 Janvier au 6 Février 2011
mercredi au samedi 19h30
dimanche 15h30
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