Si par sa forme, cette pièce peut paraître quelque peu fantasque et maniérée, son propos est, quand à lui, terriblement concret et quotidien. Cette pièce traite de l’ennui, ou plus précisément du refus de l’ennui, de cette énergie déployée à « provoquer l’extraordinaire », comme nous le hurle Arisky. A vivre absolument quelque chose qui le ferait se sentir vivant. Une énergie qui l’amènera à être parfois gênant et souvent en décalage avec ce que l’on peut attendre habituellement d’un quidam.
Nous suivons donc deux amis assoiffés d’extra-ordinaire arpentant un Paris à la saveur anachronique. On s’imagine tantôt à la terrasse des Deux Magots sortant d’une vieille DS rutilante, tantôt en meute aux pieds des escalators de la Gare de Châtelet – Les Halles.
Nos deux protagonistes sont des jouisseurs. Cela commence par le verbe et leur façon de conjuguer un vocabulaire qui fait le grand écart entre l’aristocratique et un argot de la rue. Cela transpire ensuite dans leur démarche et dans leur désir de ne rien se refuser. Toute personne qu’ils croisent est une aventure possible qu’ils vont s’efforcer de cueillir. Pour s’amuser dans un premier temps, puis pour en extraire du vivant en les poussant à commettre tout ce qui leur semble déraisonnable.
Et ce soir, parce que le ciel est violet, parce qu’Arisky croit sentir quelque chose, ils sont décidés à consommer jusqu’à l’os ce que Paris va leur offrir en pâture…
Note d’intention de Paul JEANSON
Betty Colls
texte et mise en scène de Paul Jeanson
avec Bastien Bernini, Sophie de Fürst, Paul de Launoy et Ophélie Clavie
du mercredi au samedi à 21h30 et le dimanche à 17h30
Jusqu’au 19 mai 2012
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