A observer la superposition des divers mondes cohabitant dans Bestiole, l’espace peuplé de lourds praticables, de lumières blanches, de corps habités d’une constante et frénétique lenteur, le spectateur peut percevoir, et presque toucher, les mutations des créatures qui semblent appartenir à plusieurs mondes à la fois – l’humain, l’animal voire le végétal ou le minéral.
Dans l’oscillation ou la circularité des lumières, leur fourmillement incessant semblent vivre des métamorphoses, comme les bestioles de la nouvelle de Kafka.
À travers cette vision focale, comme trop près des évènements, le spectateur semble ne jamais saisir la totalité du paysage, l’ensemble de cette architecture de mouvements. Il en saisit des bribes, des images parcellaires. En tension immobile, elle n’est « ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ».
Seule la chorégraphe, placée à la périphérie du dispositif qu’elle manipule, offre une vision d’ensemble qu’elle ne cesse de modifier, dans le temps même du spectacle, par le biais d’écrans suspendus. Ils forment un ciel traversé de lumière, une chape électronique suspendue au-dessus du grouillement, une partition des actions chorégraphiques en contrepoint à la polyphonie de micro-bruits au sol.
Le dernier cercle, le plus vaste, englobant danse et public, est celui des notes graves, quasiment imperceptibles, dont on distingue les différentiels et les battements, des vibrations qui provoquent le réveil des souffles lumineux comme un feu souterrain.
BESTIOLE
chorégraphie Myriam Gourfink
création musicale Kasper T. Toeplitz
création lumière Séverine Rième
danse Clémence Coconnier, Cécile Debyser, Carole Garriga, Déborah Lary,
Françoise Rognerud, Julie Salgues, Véronique Weil.
développement de l’interface pour l’écriture d’une partition chorégraphique en temps réel
Olivier Guillerminet (REMU)
régie technique, mise en réseau Zakariyya Cammoun
DU 18 AU 20 JANVIER 2012 / 20H30
1H30 – GRANDE SALLE, NIVEAU -1 (14€, 10€)
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