Après les annonces du calendrier de déconfinement, beaucoup de théâtres privés à Paris vont faire le choix de ne pas rouvrir dès le 19 mai, et attendre la stabilisation des chiffres de la pandémie, pour envisager une reprise à la rentrée. C’est le cas du Lucernaire. Benoît Lavigne, son directeur, s’en explique.
Le Lucernaire rouvrira ses portes le mercredi 25 août.
Nous avons d’ores et déjà fait le choix d’attendre la fin de l’été et nous l’espérons le retour à une vie vraiment normale pour rouvrir nos théâtres, nos cinémas, notre bar et notre restaurant.
Le Président de la République a indiqué une ouverture le 19 mai avec des règles strictes des lieux de culture. Nous ne pouvons que nous en réjouir, or même si cette promesse était tenue, les contraintes qui nous seront imposées vont être tellement coercitives qu’elles rendront impossible une véritable reprise.
Pendant des mois les établissements culturels ont été fermés, car à tort considérés comme des lieux sensibles de diffusion du virus.
Aujourd’hui les rouvrir doit être pour le public et les artistes un moment de plaisir et de joie partagé.
Nous ne voulons pas d’une réouverture au rabais avec seulement un tiers de nos jauges, un couvre-feu maintenu et des aides pour compenser le manque à gagner.
Nous ne voulons plus de fausses promesses et des espoirs déçus.
Notre souhait le plus cher est de retrouver nos spectateurs en toute sécurité et liberté.
Et si pour cela nous devons attendre quelques mois encore alors attendons.
Nous espérons que fin août la très grande majorité de nos spectateurs sera vaccinée, que l’épidémie sera maitrisée et que les hôpitaux seront moins sous tension, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Accueillir sans contrainte et chaleureusement notre public est désormais notre seule envie.
Notre besoin de culture est immense car la Culture est essentielle à nos vies.
J’espère donc que cet été les festivals de théâtre et notamment le Festival Off d’Avignon auront lieu, et cela même si nous devons nous plier aux règles sanitaires en vigueur. Car il est vital désormais que les Compagnies puissent présenter leurs créations et qu’avec les spectateurs nous puissions de nouveau partager des émotions.
Mais à Paris, où l’été est toujours pour nos théâtres une période difficile, nous préférons attendre encore que l’épidémie soit enfin sous contrôle pour recevoir, avec le moins de contraintes possibles et en toute sécurité, ce public qui nous a tant manqué.
Faisons en sorte qu’après les jours sombres que nous vivons, nous retrouvions des jours heureux et que rouvrir nos Théâtres soit une fête.
Benoît Lavigne,
Directeur du Théâtre Lucernaire
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