À première vue, le cliché semble nous présenter cinq demoiselles d’honneur qui trouvent refuge dans la chambre de l’une d’entre elles pour déblatérer sur la mariée qu’elles n’apprécient pas vraiment.
De quoi peuvent donc bien parler ces cinq filles ? Du grand amour naturellement, des espoirs qu’on avait, de ceux qu’on n’a plus, de l’engagement, de la place du couple, des regrets de la trentaine, des rêves de la vingtaine, du passé, du futur et de cette maudite réception à laquelle aucune n’a vraiment envie d’assister.
Mais au lieu de tomber dans la comédie romantique bon chic bon genre, Alan Ball va briser les tabous et viser l’anticonformisme. Dans cette culture américaine parfois considérée en pleine dénégation, il laisse la parole aux femmes par le biais de personnages colorés, parfois désespérés et cinglants.
J’ai donc voulu axer mon travail autour d’un bon équilibre entre la comédie et le drame.
Si le public oscille entre rires et émotions, mon objectif aura été atteint. J’ai souhaité rendre ces cinq demoiselles d’honneur touchantes, chacune à sa manière, car elles se savent jugées par la société, du moins, par celle qui compose la réception du mariage, et ressentent le besoin de s’isoler dans une chambre où elles pourront… enfin… respirer.
L’auteur nous confie de nombreux éléments sur leur passé, leur psychologie et je me suis délecté à souligner leur évolution tout au long de la pièce.
J’ai creusé la propre profondeur de chacun des personnages afin de ne pas accorder plus d’importance à un rôle plutôt qu’à un autre, dans ce drame sérieusement drôle et contemporain, malgré ses 20 ans ! Car avant de devenir le scénariste d’American beauty, de Six feet under et de True blood, Alan Ball écrivait pour le théâtre. On y retrouvait déjà son style subtil, ironique et tonique avec des personnages à plusieurs facettes, virevoltant sans cesse entre légèreté et cynisme, drôlerie et émotion.
Cinq filles couleur pêche nous décrit une middle class américaine avec ses travers et son hypocrisie. L’auteur nous y livre une réflexion sur l’amour au-delà des préférences sexuelles et de magnifiques portraits de femmes qui s’interrogent sur leur avenir. Note d’intention de Benjamin Castaneda.
CINQ FILLES COULEUR PÊCHE d’ALAN BALL
Mise en scène de Benjamin CASTANEDA
Avec
Claire Amouroux
Anouk Féral
Frédérique Fricker
Barbara Lambert
Andrea Wagenknecht
Graphisme Olivier BOUILHAUD DUVERNAY
Créa Musiques Mathieu Ciron
Créa Costumes Caroline NÉGRIER
Durée du spectacle : 1h20
Tous les mercredis à 20h45, du 26/12/2012 au 20/03/2013
Relâche le 13/02.
+ 2 jeudis : 27/12 – 03/01
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