Un appartement au bout d’une route menant à la côte. Avec vue sur la mer, mais les fenêtres sont occultées. On vient de tirer les tentures, peut-être pour la vie, peut-être juste pour un week-end. Il y a là Gito Spaiano et Morris Wine.
L’un est un ‘homme du monde’. L’autre est ‘Wine’, comme en français on dit ‘vin’ – celui qu’on écluse, sans pleurer sur son verre vide ni sur son sort. Et ‘toujours à la poursuite de l’arc-en-ciel’. Les deux hommes, en bout de course, c’est comme s’ils calaient quelque part. Dans leur amitié, dans leur vie. Ils veulent s’en donner une dernière fois à cœur joie. Donc dans leur chambre obscure, ils commandent des femmes – des prostituées, des danseuses. Ils attendent. Ils philosophent. Gito veut du sexe. Morris veut du sentiment, à la poursuite de l’amour qui toujours se dérobe. Mais pourtant : « Si le noir est l’absence de lumière, alors l’amour c’est au moins une porte entrouverte. »
Le légendaire John Cassavetes a écrit Begin the Beguine peu avant sa mort pour le cinéma, pour Peter Falk et Ben Gazzara. Cette allégorie noire et flamboyante sur l’amour et la mort, Éros et Thanatos, et dont le titre renvoie à l’air classique de Cole Porter, n’ira jamais plus loin que la phase préparatoire. Aujourd’hui, plus que 25 ans plus tard, Jan Lauwers crée l’œuvre au théâtre.
Begin the Beguine
Texte
John Cassavetes
Régie
Jan Lauwers
Avec
Gonzalo Cunill, Juan Navarro, Romy Louise Lauwers et Inge Van Bruystegem
Production déléguée Humain trop humain – CDN Montpellier
(recréation d’une production Burgtheater, Vienne & Needcompany, mars 2014)Humain trop humain – CDN Montpellier
Du 26 janvier au 3 février 2017
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