Avignon 2011: l’heure des bilans

Vincent Baudriller, Boris Charmatz et Hortense Archambault © Ilka Kramer

Hortense Archambault, Vincent Baudriller et l’artiste associé Boris Charmatz ont tiré un premier bilan de la 65^ème édition du Festival d’Avignon. Au delà des chiffres – un taux de fréquentation de 93 % (pour la 6^ème fois il est supérieur à 90%), la dernière rencontre avec le public dans le cloître Saint-Louis a permis une nouvelle fois de montrer à quel point le Festival se nourrit des débats. C’est d’ailleurs pour Boris Charmatz une nécessité. « Le Festival d’Avignon avance avec nous. On peut discuter, s’opposer, et partager. Le Festival s’est construit en 8 ans ». Et le chorégraphe d’ajouter cet éloge aux deux co-directeurs : « Si cette édition s’était déroulée il y a quelques années, elle aurait été jugée scandaleuse ». « Je crois que Boris pointe là une chose juste », répond Vincent Baudriller. Sa proposition de danse expérimentale (avec standing ovation dans la Cour d’honneur ) n’aurait effectivement pas été possible il y a huit ans. Les spectateurs nous font confiance, ils veulent découvrir ce qu’ils n’attendent pas. On essaye d’ouvrir les fenêtres ».    

Globalement peu de critiques ont surgi sur la programmation, malgré des propositions très radicales, le Festival a su trouver un bon équilibre et proposer une palette riche et variée des esthétismes en cours dans le spectacle vivant et ainsi fédérer toutes les familles du théâtre. « Il y a un renouvellement de génération sur les plateaux. C’était important d’avoir Patrice Chéreau qui n’était pas venu depuis 88 et Vincent Macaigne qui a enflammé les Carmes avec son adaptation furieuse et libre d’Hamlet », explique Vincent Baudriller. « Des artistes comme Macaigne ou Cyril Teste témoignent d’un nouveau souffle dans le théâtre français. Ils ont grandi dans les grandes écoles et en voyant des artistes étrangers à Avignon et dans les théâtres, comme Ostermeier, Jan Fabre… cela ela leur a donné une plus grande liberté ».  

En 2012, l’acteur et metteur en scène anglais Simon McBurney sera l’artiste associé. On a pu voir cette année « Shun-kin » aux Abesses. Et en 2013 pour la dernière année de direction du tandem Baudriller-Archambault, Dieudonné Niangouna et Stanislas Nordey se partageront cette lourde tâche. A l’automne le Conseil d’Administration du Festival d’Avignon se penchera sur la proposition conjointe de Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication, et de Marie-José Roig, Députée-Maire d’Avignon de confier la direction du Festival en 2014 à Olivier Py. Et d’ici la salle de répétition située à Monclar ouvrira cses portes en juin 2013.  

Et la fête du théâtre continue à Avignon puisque le Off se poursuit jusqu’au 31 juillet ! 

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr