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La puissance de Graham secoue le Théâtre du Châtelet

Coup de coeur, Danse, Les critiques, Paris
La Martha Graham Company danse Cave d'Hofesh Shechter
La Martha Graham Company danse Cave d'Hofesh Shechter

Photo Chris Jones

La Martha Graham Dance Company revient en France pour faire revivre le répertoire de sa fondatrice, la pionnière de la danse moderne Martha Graham, et dévoiler la puissance fascinante de sa technique dans la pièce Cave d’Hofesh Shechter.

Elle fêtera son centenaire en avril prochain. La Martha Graham Dance Company est la plus vieille compagnie de danse moderne des États-Unis, mais se sent « plus jeune que jamais », annonce avec fierté sa directrice artistique, Janet Eilber, au public du Théâtre du Châtelet. Après sept ans d’absence en France, la compagnie new-yorkaise, fondée par Martha Graham, pionnière de la danse moderne américaine, revient pour la tournée Graham 100, qui s’achève à Paris en ce mois de novembre. Et les deux programmes présentés illustrent la ligne directrice de la compagnie : perpétrer la technique et l’héritage de sa fondatrice et enrichir son répertoire de créations contemporaines. Le Programme A révèle des corps sculpturaux puissants à travers l’adaptation de mythes grecs – Errand into the Maze et Cave of the Heart créés par Graham dans les années 1940 –, puis nous entraîne dans un bal infernal, façon fête techno, avec Cave, créé par le chorégraphe Hofesh Shechter pour la compagnie. Et, en prime, l’étoile de l’Opéra de Paris Aurélie Dupont livre un bref solo intitulé Désir, inspiré d’une photo de Graham.

Forte d’une danse puissante et d’une interprétation magnétique, la Martha Graham Company n’a pas perdu sa vitalité. Longue robe blanche façon toge et visage dur, la danseuse Xin Ying se tient comme une statue au milieu de la scène, un double de Graham. Ethan Palma, un bâton sur les épaules et un bas chair sur le visage, lui tourne autour. À coups de gestes brefs, puissants et retenus, Errand into the Maze (1947) raconte le mythe de Thésée (devenue une femme) contre le Minotaure dans un duel puissant et sensuel. Si cette fresque paraît un peu caricaturale, la puissance de la technique – sauts carpés, grands battements souples et poses de profil à l’énergie contenue – reste saisissante. Cave of the Heart (1946) suit le même fil, et la même esthétique vintage, dans un autre mythe grec revisité pour quatre personnages : la magicienne Médée, le héros Jason, l’innocente princesse de Corinthe et le Chœur, interprété par une femme en toge rouge. Encore plus narrative et expressive que la précédente, elle transcrit l’intensité des passions sombres de Médée (Leslie Andrea Williams) grâce à des grimaces rigides et des ports de bras exagérés, où l’émotion va jusqu’à couper le souffle et faire trembler les membres. Cette folie contraste avec la rigidité des autres, dont un Jason aux airs de Ken au torse luisant bodybuildé, qui trottine sur le décor composé de quelques gros galets disposés sur le sol.

Si cette esthétique est aujourd’hui bien vintage, la technique Graham, elle, démontre sa pertinence dans la seconde partie de cette soirée. Cette danse que l’on reconnaît entre autres pour ses mains en position de cuillères (appelées « cups »), l’énergie impulsée par le bassin rétroversé vers l’avant, l’opposition du torse et du bas du corps pour former une spirale et ses grands battements aux jambes ultra-flexibles subliment les gestes de Cave de Shechter. Dans un clair-obscur fascinant, onze silhouettes pulsent sur une bande son électro et se métamorphosent en meute démoniaque, aussi séduisante qu’effrayante. La puissance, la précision, la souplesse et la force expressive des interprètes de la compagnie jaillit d’autant plus dans cet écrin contemporain, évoquant autant une rave débridée, une battle de krump qu’une danse macabre. Bustes ondulants, bras projetés vers le haut, chute cambrée en arrière et petits pas rappelant les danses de club fascinent par leur exécution parfaite et tenue. De quoi secouer le public, après la danse en suspension d’Aurélie Dupont, dans le bref solo Désir. L’occasion d’observer les contrastes entre la retenue et les lignes étirées de l’étoile de l’Opéra de Paris et la puissance explosive de la Martha Graham Dance Company.

Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr

Graham 100
Direction artistique Janet Eilber
Avec les danseurs de la Martha Graham Dance Company Lloyd Knight, Xin Ying, Leslie Andrea Williams, Anne Souder, Laurel Dalley Smith, Marzia Memoli, Richard Villaverde, Devin Loh, Antonio Leone, Meagan King, Ane Arrieta, Zachary Jeppsen-Toy, Amanda Moreira, Jai Perez, Ethan Palma, Isabella Pagano, Grace Sautter, et la participation exceptionnelle d’Aurélie Dupont, danseuse étoile de l’Opéra national de Paris dans le solo Désir

Programme A :

Cave of the Heart
Chorégraphie et costumes Martha Graham
Musique Samuel Barber
Mise en scène Isamu Noguchi
Lumière originale Jean Rosenthal
Adaptation Beverly Emmons

Errand Into the Maze
Chorégraphie et costumes Martha Graham
Musique Gian Carlo Menotti
Mise en scène Isamu Noguchi
Lumière originale Jean Rosenthal
Adaptation Beverly Emmons

Cave
Chorégraphie Hofesh Shechter
Assistante Kim Kohlmann
Producteur créatif Daniil Simkin
Musique Âme, Hofesh Shechter
Costumes Caleb Krieg
Lumière Yi-Chung Chen

Programme B :

Diversion of Angels
Chorégraphie et costumes Martha Graham
Musique Norman Dello Joio
Lumière originale Jean Rosenthal
Adaptation Beverly Emmons

We the People
Chorégraphie Jamar Roberts
Musique Rhiannon Giddens
Arrangements Gabe Witcher
Conception des costumes Karen Young
Conception lumières Yi-Chung Che

Chronicle
Chorégraphie et costumes Martha Graham
Musique Wallingford Riegger
Lumière originale Jean Rosenthal
Eclairage David Finley, Steven L. Shelley

Coproduction Théâtre du Châtelet ; uGo&Play
En accord avec City Lights Entertainment
Avec le soutien de Dance Reflections by Van Cleef & Arpels

Théâtre du Châtelet, Paris
du 5 au 14 novembre 2025

8 novembre 2025/par Belinda Mathieu
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