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Au festival FARaway, Aristide Tarnagda transmet le flambeau théâtral

Actu, Reims, Théâtre

Ramatou Ouedraogo dans Les larmes du ciel d’août © Comédie – CDN de Reims

Programmé jusqu’au 12 février, le festival FARaway de Reims propose un focus sur l’Afrique de l’Ouest et ses nombreux talents. Parmi eux, le metteur en scène Aristide Tarnagda, directeur du Festival Les Récréâtrales au Burkina-Faso et l’apprentie comédienne Ramatou Ouedraogo.

Les dernières notes de sa voix mélodieuse bercent la salle. Ramatou Ouedraogo conclut avec douceur Les larmes du ciel d’août, un monologue d’une heure mis en scène par Aristide Tarnagda qu’elle joue pour la première fois en France. Emmitouflée sous les couches de vêtements accumulés comme pour se protéger, l’apprentie comédienne s’éclipse du plateau avec modestie, presque gênée par les francs applaudissements du public. Interrogée le lendemain, Ramatou Ouedraogo exule : « c’était fou ! » L’actrice de 25 ans incarnait le tout premier monologue de sa carrière, portée par l’écoute attentive du public. « J’ai senti qu’ils étaient avec moi. Ça m’a donné encore plus d’énergie et l’envie de me donner à fond. » Avec Les larmes du ciel d’août, Ramatou Ouedraogo porte sur scène la voix d’une femme enceinte, seule dans la rue. Sur le plateau, un bidon d’eau, des cuves et un seau rempli de linge sale. Soudain, un 4×4 s’arrête au feu rouge, devant elle. A la conductrice, la jeune femme dit attendre le retour de son mari. Un monologue se noue alors autour du destin de cet être fragilisé par la vie.

La place des femmes dans la société, la corruption, l’avenir de la jeunesse ou les marques de la colonisation, forment des thèmes émaillant l’œuvre d’Aristide Tarnagda. « Pour moi, le théâtre a toujours été, est et sera politique. Sinon, il n’y a pas de raison que l’on mobilise autant de monde pour venir s’asseoir dans une salle », avance le metteur en scène. Programmée à la Comédie de Reims dans le cadre du festival FARaway – qui se tient jusqu’au 12 février avec, cette année, un focus sur l’Afrique de l’Ouest –Les larmes du ciel d’août résonne avec Et si je les tuais tous madame ?, un autre monologue d’Aristide Tarnagda, interprété par B. Ange Alfred Ilboudo. Deux pièces portées par deux comédiens non professionnels, tous deux formés au sein de la troupe « Le quartier » composée d’une dizaine de jeunes hommes et femmes du quartier de Bougsemtenga situé à Ouagadougou (Burkina-Faso).

A sa tête, Aristide Tarnagda, dont les pièces sont régulièrement présentées à Avignon ou dans les salles françaises. En 2016, le metteur en scène burkinabè prend les commandes des Récréâtrales, un lieu de création panafricaine réunissant tous les deux ans, de février à novembre, des artistes burkinabè et internationaux. Face au succès de ce rendez-vous, il décide de renforcer la présence des arts de la scène auprès des habitants et de donner la parole à la jeunesse. « Je voyais régulièrement des jeunes près de nos locaux, oisifs, livrés à eux-mêmes, explique le metteur en scène. Un jour je leur ai proposé de venir faire du théâtre pendant deux semaines et force est de constater que j’ai été piégé par mon propre désir. Je ne pouvais plus abandonner ces jeunes pour qui je voyais que le théâtre était un endroit où ils se sentaient bien. » Depuis, la troupe « Le quartier » est née. Et avec elle, les vocations de plusieurs comédiens et comédiennes dont la très prometteuse Ramatou Ouedraogo. « Mon rôle c’est de provoquer les choses », résume modestement Aristide Tarnagda.

L’artiste présente également une autre pièce durant FARaway : Plaidoirie pour vendre le Congo. Dans cette remarquable réflexion sur la valeur monétaire d’un mort, imaginée par le dramaturge congolais Sinzo Aanza, 12 comédiens forment sur scène un comité de quartier se réunissant pour débattre de la proposition du gouvernement d’indemniser les familles de victimes disparues lors d’une bavure de l’armée. « Ce qui me plaît dans le travail de Sinzo Aanza, c’est qu’il donne la parole au peuple », explique Aristide Tarnagda. « Si l’on veut que le peuple soit partie prenante de la vie de la nation, de la dynamique constructive d’une société, il est important que le théâtre soit inscrit dans sa vie quotidienne. » Un mantra que l’artiste burkinabè traduit auprès de ses jeunes apprentis. « Ce qui survit à un artiste, c’est son œuvre, donc sa transmission », argue-t-il. Avant de conclure, « le premier endroit où l’on peut investir, c’est chez les êtres humains. »

Kilian Orain – www.sceneweb.fr

Festival FARaway 

La Comédie, Reims

Du 31 janvier au 12 février 2023

Les larmes du ciel d’août

Texte et mise en scène Aristide Tarnagda

Avec Ramatou Ouedraogo

Production Théâtre Acclamations

Coproduction la Comédie – CDN de Reims, Les Récréâtrales

Durée : 1h

Et si je les tuais tous madame ?

Texte et mise en scène : Aristide Tarnagda

Avec B. Ange Alfred Ilboudo

Production Théâtre Acclamations

Coproduction la Comédie – CDN de Reims, Les Récréâtrales

Durée : 1h

Atelier de la Comédie, Reims

Samedi 4 février à 20h et dimanche 5 février à 17h

Plaidoirie pour vendre le Congo

Texte Sinzo Aanza
Mise en scène Aristide Tarnagda
Assistanat à la mise en scène Jean-Baptiste Nacanabo, Assitan Tangara, Rachèle Couldiaty
Avec Ibrahima Bah, Serge Henri, Safourata Kaboré, Sandrine Kibora, Sidonie Kiendrebeogo, Ami Akofa Kougbenou Halima Nikiema, Daddy Nkuanga Mboko, Hilaire Nana, Josué Mugisha, Rémi Yameogo, Jean-Baptiste Nacanabo
Scénographie Patrick Janvier
Assistanat à la scénographie Charlotte Humbert
Lumière Mohamed Kabore
Son Hughes Germain
Régie générale Charlotte Humbert
Construction décor Le Grand Dehors
Constructeurs.trices Patrick Janvier, Estelle Duriez, Marie
Storup, Charlotte Humbert

Production Théâtre Acclamations

Coproduction Les Récréâtrales, Théâtre Jean Vilar, Grand T – Théâtre de Loire Atlantique

Durée : 1h50

4 février 2023/par Kilian Orain
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