Au Centre national du costume de scène à Moulins l’exposition Comédies Musicales met en mouvement quelque unes des plus belles productions du genre. Une réussite. Entretien avec Patrick Niedo spécialiste des musicals et conseilleur artistique de l’exposition du CNCS.
Dans une exposition aussi riche en témoignages sur la comédie musicale et ses costumes avez-vous rencontré des obstacles ?
Le plus dur aura été de dire non ! En effet dès que des producteurs, notamment américains, ont eu vent du projet ils se sont mis à nous proposer non pas de choisir parmi 2 ou 3 spectacles mais 8 ou 9. Nous avons dû nous restreindre avec Delphine Pinasa la commissaire de l’exposition. Nous avons monté le tout en assez peu de temps puisque nous avons commencé à travailler en mars dernier. J’avais les contacts à Broadway, Delphine au Châtelet à Paris ou à Londres. L’idée était de ne pas mélanger les genres par exemple en faisant un détour par l’opérette ou l’opéra.
Des regrets quant au choix ?
Je sais que le Museum of New York a une exposition permanente des années 40 avec des costumes de South Pacific ou Oklahoma deux grands musicals de l’époque. Mais le temps qu’ils accèdent à nos demandes cela aurait pris 18 mois.
On parle souvent de l’âge d’or des comédies musicales entre les années 40 et 60. Mais y a-t-il aussi un âge d’or des costumes ?
L’âge d’or des costumes ce serait celui des revues comme les Ziegfeld Follies. Florenz Ziegfeld avait vu les Folies Bergère à Paris et de retour aux Etats-Unis avait juré de faire 10 fois plus somptueux. Il a tenu parole. Mais on peut dire que les années 40, avec des productions phare, est fastueux en tout : musique, décor, costume. Et des idées nouvelles apparaissent comme par exemple celle de faire chanter un acteur hors champ dans les coulisses. La comédie musicale c’est le rêve : et celui-ci se brise en 1963 avec l’assassinat de John Kennedy.
Montrer des costumes de spectacles vivants c’est aussi prendre le risque de les figer ?
Exactement. Je crois que l’exposition est réussie car tout est vivant. Le travail des scénographes, Philippine Ordinaire et Olivier Coquet, est remarquable : si vous regardez la vitrine avec les costumes de la production du Roi et moi venue du Châtelet vous avez l’impression qu’ils dansent. Et l’idée des coulisses est brillante. Au final on entre vraiment dans l’univers de Chorus line ou 42nd Street.
Propos recueillis par Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
Comédies musicales. Les costumes font leur show !
Centre national du costume de scène de Moulins jusqu’au 28 avril 2019. www.cncs.fr
Catalogue de l’exposition avec des textes de Patrick Niedo. Ce dernier est également l’auteur du livre Histoires de comédies musicales (Editions Ipanema).
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