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Aria da capo, la jeunesse sans fausse note

A voir, Cergy-Pontoise, Les critiques, Paris, Théâtre musical, Toulouse

Donnée au Théâtre National de Strasbourg, dans le cadre du festival Musica, avant Orléans et Paris, la nouvelle création de Séverine Chavrier, Aria da Capo, magnifie la jeunesse bouillonnante de quatre adolescents musiciens infiniment touchants et pertinents.

Ils s’appellent Adèle, Areski, Guilain, Victor. L’un joue du violon, l’autre du trombone, un troisième du basson, elle chante et fait du piano. Ils ont tous les quatre autour de 15 / 16 ans et tiennent la scène sans s’essouffler pendant deux heures de spectacle avec une totale assurance et même une certaine incandescence. Ils sont évidemment promis à une belle carrière artistique, ne suivront probablement pas la voie du théâtre mais plutôt celle des concerts et des fosses d’orchestre. Ils se donnent quotidiennement les moyens d’y parvenir à force d’une irréductible passion et de beaucoup d’abnégation. Car c’est une solide discipline que leur réclame leur haut niveau d’apprentissage de la musique. Mais leur désir est aussi celui de vivre, de se construire, simplement et pleinement comme les autres jeunes gens de leur âge. C’est ce qu’ils ont raconté à Séverine Chavrier. La dramaturge et metteuse en scène les a écoutés et a recueilli leur parole saisissante car spontanée, décomplexée, sans fard ni filtre donc, apparemment futile et finalement bien plus profonde. Elle a construit autour d’eux la pièce Aria da Capo qui leur permet merveilleusement de s’ouvrir au monde comme d’ouvrir le leur.

Avec beaucoup de délicatesse, Séverine Chavrier scrute leur univers. Elle leur offre un écrin sensible, intimiste, à travers deux boites vitrées qui représentent un monde à soi, un espace refuge qui dit le besoin de défoulement et de protection. L’intrusion de caméras et de smartphones utilisés collectivement permet de produire un film en direct.

Loin de l’image clichéique de petits virtuoses qu’adore véhiculer la société télévisuelle, les quatre adolescents brouillent les pistes en se présentant le visage dissimulé sous des masques de vieillards aux traits creusés et fatigués – moyen d’ironiser sur le milieu qui est le leur et dont ils se déclarent être les gardiens comme au musée -, avant de finalement dévoiler leur fraîcheur juvénile.

Ils expriment sur le ton de la confidence et de l’intransigeance leurs états d’âme, en laissant s’échapper des vagues de réflexions et d’émotions à l’emporte pièce, parfois péremptoires, parfois contradictoires. Avec une évidente complicité, fruit d’une amitié réelle en dehors du plateau (le spectacle n’aurait pas existé s’ils n’avaient été aussi proches confie un des comédiens), ils jouent et composent en même temps leur propre rôle, leur propre image. Faisant bien sûr partie d’une génération hyper connectée et adepte de l’exposition de soi, par exemple sur les réseaux sociaux, ils mettent à profit leur naturel et révèlent leurs multiples facettes. C’est magnifique à contempler. Car tout ce qu’ils font est d’une grâce et d’une justesse rares tant cela paraît vrai.

Séverine Chavrier réussit à orchestrer le récit passionnant de la connaissance et de la construction de soi à travers un motif qui occupe une large place dans ses créations : la musique. Elle-même pianiste, elle explore le son comme peu d’artistes de théâtre le font, d’une manière extrêmement sensible et sophistiquée. Comme dans Les Palmiers sauvages d’après Faulkner ou encore Nous sommes repus mais pas repentis inspiré de Thomas Bernhard, le matériau sonore vibre, craque, sature, détone, s’amplifie et se déforme, tout le long de la représentation, en faisant se télescoper les plus belles pages du patrimoine musical et les mots, les voix, de grands maîtres et interprètes historiques savoureusement moqués ou idolâtrés par les jeunes indisciplinés.

La musique occupe tout de leur quotidien. Sans se prendre au sérieux, ils y consacrent tout leur temps, toute leur vie. Ils jouent à se donner une lettre de l’alphabet et débiter à la vitesse folle de leur mémoire implacable les noms des compositeurs qui y correspondent. A leur jeune âge, les avis et les goûts sont déjà bien formés et affirmés. Le romantisme sirupeux d’Elgar ? « de la chiasse » dit l’un d’eux tandis que résonne la jolie mélodie de ses Variations Enigma. Ravel ? un « sur-humain » qui les épate. Monteverdi envoute l’un d’entre eux, le synesthésique Messiaen les partage entre admiration et circonspection. Entre deux considérations musicologiques, ce sont aussi les « meufs » qui occupent leurs pensées. Ils parlent d’ailleurs de sexualité dans un langage cru qui ne trahit pas pour autant leur profond sentimentalisme. Baiser une fille c’est comme une fugue de Liszt…

Se fait entendre l’envie rageuse de se surpasser mais aussi le découragement lié au sentiment d’être parfois malmenés par l’autoritarisme forcené dans l’apprentissage d’un futur métier qui ne laisse pas de place suffisante à l’émancipation et au plaisir. S’exalte alors un nécessaire besoin de s’évader. Assoiffés de vie et de faire des conneries, ils réclament le droit de profiter, de déraper, se défoncer, d’être vraiment jeunes, cons, amoureux, désenchantés. Oscillant entre allégresse et tristesse, prématurément habités de doutes exprimés dans une lettre écrite au vénéré Mozart, ils disent adieu à l’enfance et à l’innocence en reprenant la marche funèbre qui commence le troisième mouvement de la première symphonie de Mahler, celle qui justement prend pour thème la chanson enfantine « Frère Jacques » mais sur un mode mineur soudainement contrecarré par l’intervention d’une fête grinçante et dansante. Elle inspire sans doute l’inévitable fin d’une ère mais aussi, on l’espère pour eux, le signe d’un avenir radieux aux possibles inouïs.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Aria da capo
Mise en scène Séverine Chavrier
Avec Guilain Desenclos, Victor Gadin, Adèle Joulin et Areski Moreira
Texte Guilain Desenclos, Adèle Joulin et Areski Moreira
Création vidéo Martin Mallon / Quentin Vigier
Création son Olivier Thillou / Séverine Chavrier
Création lumières et régie générale Jean Huleu
Scénographie Louise Sari
Costumes Laure Mahéo
Arrangements Roman Lemberg
Construction du décor Julien Fleureau
Remerciements à Naïma Delmond, Claire Pigeot, Florian Satche, Alesia
Vasseur, Claudie Lacoffrette et Claire Roygnan.

Production CDN Orléans / Centre-Val de Loire
Coproduction Théâtre de la Ville – Paris, Théâtre National de Strasbourg
Avec la participation du DICRéAM

Durée: 2h

Points Communs – Scène nationale de Cergy Pontoise
21 et 22 octobre 2021

Théâtre de l’Athénée, Paris
Du 28 au 31 octobre

Théâtre Roger Barat, Herblay-sur-Seine dans le cadre du Festival théâtral du Val d’Oise
Le 10 décembre

ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie
Les 19 et 20 avril 2022

28 octobre 2021/par Christophe Candoni
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