Dans Chat en poche, l’art de l’absurde est tel qu’il atteint une dimension poétique. Il n’y a pas de place pour la réflexion. On se borne à agir. Tout est vitesse et précision. Les personnages se retrouvent engagés dans une fuite en avant dont ils ne peuvent s’extraire et qui les conduit à leur propre perte.
Mais il y a surtout dans cette pièce une virtuosité du langage : les « créatures » de Feydeau se constituent avant tout à travers ce qu’elles disent verbalement. Et là encore, on frôle la déraison : l’enchaînement des mots, des répliques, la langue, l’absence totale d’écoute mutuelle, tout laisse à croire que cette engeance est frappée de démence.
L’univers de Chat en poche est insensé mais piqueté d’un profond déséquilibre à la fois banal et normal dont on n’a pas à s’étonner : absurde et parfaitement logique. C’est cette distance, cet espace entre l’ordre et le désordre que la mise en scène peut explorer. La folie chez Feydeau est une machine de guerre contre la logique traditionnelle.
Celle d’un vaudeville de la fatalité contre laquelle le temps ne peut rien. Extrait de la note d’intention de Anne-Marie Lazarini
Chat en poche de Georges Feydeau
mise en scène Anne-Marie Lazarini
assistant à la mise en scène Bruno Andrieux
décor et lumières François Cabanat
costumes Dominique Bourde
avec
Jacques Bondoux, Pacarel
Cédric Colas, Dufausset
Giulia Deline, Julie
David Fernandez, Lanoix
Frédérique Lazarini, Marthe
Sylvie Pascaud, Amandine
Dimitri Radochévitch, Landernau
création Les Athévains
coproduction Groupe 3.5.81
14 novembre au 31 décembre 2014
mardi 20h ; mercredi, jeudi 19h ; vendredi, samedi 20h30 ; samedi, dimanche 16h
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