La pièce de l’américaine Naomi Wallace One Flea Spare (Une puce, épargnez-la) est entrée au répertoire de la Comédie-Française dans une mise en scène de l’ancienne directrice du CDN de Montluçon Anne-Laure Liégeois (elle a quitté la direction en 2011 après trois mandats). Cette pièce en huis clos, à l’atmosphère particulière, nous fait pénétrer dans la langue harmonieuse et poétique de l’américaine. Nous sommes en 1665, lors de la Grande Peste qui sévit dans les beaux quartiers de Londres. Un couple de bourgeois, les Snelgrave ( Catherine Sauval et Guillaume Gallienne) est confiné dans leur demeure en quarantaine. Deux pauvres pénètrent dans la maison (Julie Sicard – Morse et Félicien Juttner – Bunce), trompant ainsi la vigilance du garde (Christian Gonon).
Quelques notes de clavecin rythment les scènes pendant qu’un plein feux éblouit les spectateurs, permettant de rapides changements de décors. La maison des Snelgrave va ainsi évoluer tout au long du spectacle. Le mur va s’allonger tandis que des corbeaux vont envahir petit à petit l’espace. Et dans ce décor gris et sombre, seules les lueurs de l’extérieur apportent de la lumière jaune et chaude par moments.
Dans ce huis clos forcé deux mondes sont contraints de cohabiter. La pièce de Naomi Wallace explore avec une belle poésie la lutte des classes. Les barrières se brisent au fur et au mesure. Les rôles s’inversent.! Les pauvres prennent peu à peu le dessus. « Je suis pauvre, madame, pas un idiot » dit Bunce à Mme Snelgrave, totalement attirée sexuellement par le jeune homme. Les riches deviennent les otages. Guillaume Gallienne (dans l’un de ses meilleurs rôles) finit ligoté à une chaise et meurt. Tout comme sa femme, touchée par la peste. On est saisit par la montée en puissance de la mise en scène d’Anne-Laure Liégeois et la transformation qu’elle opère. On bascule soudainement dans un conte fantastico/érotico/masochiste ! C’est surprenant et du plus bel effet !
Une puce, épargnez-la de Naomi Wallace
traduction de Dominique Hollier
mise en scène et scénographie d’Anne-Laure Liégeois
Avec
Catherine Sauval, Darcy
Guillaume Gallienne, Snelgrave
Christian Gonon, Kabe
Julie Sicard, Morse
Félicien Juttner, Bunce
Lumières de Marion Hewlett
Costumes d’Anne-Laure Liégeois et Renato Bianchi
Collaboration à la scénographie, Valérie Jung
Réalisation sonore de François Leymarie
Assistant à la mise en scène, Fabrice Xavier
Entrée au répertoire
ONE FLEA SPARE est une commande du Bush Theatre de Londres. La pièce y a été créée le 18 octobre 1995. La création américaine a lieu lors du Humana Festival of New American Plays (festival d’écritures américaines contemporaines) au Actors Theatre de Louisville le 27 février 1996. La première new-yorkaise a eu lieu le 25 février 1997 au Joseph Papp
Theatre/ New York Shakespeare Festival.
L’Auteur est représenté dans les pays de langue française par l’Agence MCR, Marie Cécile Renauld, en accord avec Knight
Hall Agency Ltd, London.
Le texte est publié aux Editions Théâtrales, 2007
Le Cercle soutient ce spectacle
Représentations Théâtre éphémère, matinée à 14h, soirées à 20h30
en alternance du 28 avril au 12 juin 2012
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