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Un tramway made in Japan

À la une, A voir, Agenda, Les critiques, Paris, Théâtre

Anne Kessler et Eric Ruf @ Cosimo Mirco Magliocca

Un tramway nommé désir de Tennessee Williams fait son entrée au répertoire de la Comédie Française dans une mise en scène orientaliste de l’américain Lee Breuer. Un an après la mise en scène très controversée de Krzysztov Warlikowski à l’Odéon, cette production était très attendue. Tenessee Williams étant ainsi le premier auteur américain et non européen à entrer au répertoire de l’institution française. Et il fallait bien un metteur en scène américain, loin des polémiques et de futilités franco-françaises pour ce lancer dans ce défi, et assumer la charge de la critique. 

Dès les premières images du spectacle, Lee Breuer nous plonge dans la Nouvelle-Orléans, une petite formation de Jazz donne le ton et Grégory Gadebois (Mitch) pilote une belle moto rutilante. Anne Kessler (Blanche DuBois) apparaît telle une blanche colombe dans cette société teintée de black angels, de blousons noirs, et de métissage (Bakary Sangaré et Léonie Simaga sont dans la distribution). Et très vite la mise en scène bascule dans un univers que l’on n’attendait pas. Des estampes japonaises descendent des cintres, des personnages voilés de noirs (des kurogo, sortes de ninja) viennent apporter sur scène les accessoires. Lee Breuer nous plonge dans le théâtre Kabuki. Les kurogo (ou kuroko) sont les machinistes qui dans la tradition du théâtre japonais participent aux changements de décors, ils sont habillés de noir pour se fondre dans le décor. Il y a beaucoup d’ironie dans cette vision orientaliste de la pièce. La dramaturge Maud Mitchell explique que « la pièce est dominée par la subjectivité de Blanche DuBois. La vie est un rêve et ce rêve devient cet orientalisme japonais dans une transfiguration française ». Cette plongée au cœur du Japon a de quoi perturber, mais finalement on se laisse bercer par ce va et vient d’estampes multicolores (même si techniquement tout n’est pas au point dans la machinerie). 

Et puis il y a au centre de l’action le jeu d’Anne Kessler. Elle a la lourde responsabilité d’incarner un rôle mythique. Son jeu est touchant. Grâce à un phrasé langoureux et distancié, elle donne à Blanche DuBois l’image d’une fille paumée, à la dérive, moins dans l’hystérie que le personnage d’Isabelle Huppert l’année dernière à l’Odéon. On a envie de la sauver de la spirale infernale dans laquelle elle s’est engouffrée. A ses côtés, Eric Ruf (Stanley Kowalski), le mari polonais de Stella (Françoise Gillard), la sœur de Blanche, est sexy à souhait, et nous montre en permanence ses (faux) tatouages. Le couple fonctionne bien. Lee Breuer a choisi de sonoriser tous les personnages de la pièce, ce qui donne un côté très new-yorkais à la sauce musicale pas désagréable. Certaines scènes comme celle du poker, sont de vraies réussites. Et Léonie Simaga montre une belle virtuosité dans le chant à faire pâlir Sade (la chanteuse !).

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr 

Lee Breuer. Metteur en scène, réalisateur et compositeur, Lee Breuer est né à Philadelphie. Décrit comme un électron libre de la scène américaine, il fonde en 1970 la compagnie Mabou Mines, troupe d’avant-garde qui explore les liens entre le théâtre et les autres arts. En 1971, il adapte dans cet esprit trois pièces de Samuel Beckett. Entre 1978 et 2001, il écrit et monte ses propres oeuvres, parmi lesquelles on distingue The Shaggy Dog Animation, A Prelude to Death in Venice et Ecco Porco. Il collabore avec des compositeurs tels que Philip Glass ou David Byrne. En 1988, son adaptation d’OEdipe à Colone de Sophocle, The Gospel at Colonus, lui vaut de nombreuses récompenses. Il crée en 1996 Peter and Wendy, adaptation du célèbre Peter Pan. En 2004, il monte Maison de poupée d’Ibsen, un spectacle salué par la critique dans le monde entier, qu’il adapte pour le cinéma en 2009. 

Un tramway nommé désir* 

de Tennessee Williams 

texte français de Jean-Michel Déprats 

mise en scène de Lee Breuer 

Avec 

Anne Kessler, Blanche DuBois 

Éric Ruf, Stanley Kowalski 

Françoise Gillard, Stella Kowalski 

Christian Gonon, Pablo 

Léonie Simaga, Eunice Hubbell 

Bakary Sangaré, Steve Hubbell 

Grégory Gadebois, Mitch (Harold Mitchell) 

Stéphane Varupenne, le Tromboniste, la Femme mexicaine et l’Infirmière 

et 

l’élève-comédien de la Comédie-Française Samuel Martin, un kurogo 

et 

Mathieu Spinosi, le Vendeur de journaux et un kurogo 

Pascale Moe-Bruderer, un kurogo et une fille des rues 

Gauderic Kaiser, un kurogo et le Médecin 

et 

John Margolis, Ronald Baker, Red One, les Musiciens 

Collaboration à la mise en scène et scénographie, Basil Twist 

Collaboration artistique, Marie-Claire Pasquier 

Dramaturgie, Maude Mitchell 

Costumes, Renato Bianchi 

Lumières, Arnaud Jung 

Musique originale et direction musicale, John Margolis 

Collaboration artistique pour le mouvement, Jos Houben 

Maquillages et coiffures, Beth Thompson 

Assistant à la mise en scène et interprète, François Lizé 

*A Streetcar named Desire by Tennessee Williams. Copyright © 1947, 1953 renewed 1975, 1981 The University of the South. 

Entrée au répertoire 

Comédie Française 

Salle Richelieu en alternance du 5 février au 2 juin 2011 

Représentations Salle Richelieu, matinée à 14h, soirées à 20h30

8 février 2011/par Dossier de presse
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