Dans sa cuisine, Marguerite Steinheil s’exerce à son occupation favorite, la conception d’un plat sophistiqué “Les écrevisses à la Présidente” !…
Toujours plus raffiné, toujours plus succulent, celui-ci maintient son entraînement à l’art de se remémorer dans la métaphore, tous ces moments délicieux où la vie de ses intimes fut à portée de perversité !… Que ce soit le président Felix Faure mort dans ses bras, au cours d’une rencontre galante à l’Elysée en 1899, que ce soit son propre mari et sa mère étrangement assassinés en 1908 alors qu’elle était retrouvée elle-même ligotée et bâillonnée par son valet de chambre !…
Marguerite Steinheil fut surnommée “La Sarah Bernhardt des Assises”, tellement sa fascination fut grande sur le jury et les magistrats qui l’acquittèrent en 1909 dans des applaudissements frénétiques !…
Vivante ! Marguerite Steinheil est vivante ! Elle a menti. Elle s’est vendue. Elle a trahi.
Elle a fréquenté les alcôves lambrissées du pouvoir.
Elle a surmonté le scandale le plus licencieux de la troisième République.
Elle a survécu à la très mystérieuse et très sanglante affaire de l’impasse Ronsin.
A la force du poignet, elle est devenue l’honorable, la richissime Lady Robert Brooke Campbell Scarlett-Abinger, baronne et pairesse d’Angleterre.
Alors elle cuisine.
Obstinément elle cuisine.
Avec jubilation. Avec hargne.
Juste pour nuire encore un peu.
La priapée des écrevisses
De Christian Siméon
Mise en scène
Vincent MessagerAvec
Andréa Ferréol,
Pauline Phelix,
Vincent Messager,
Erwin Zirmi
Lumières Thierry Ravillard
Costumes : Olivier Pétigny
Bijoux : Philippe Ferrandis
Chorégraphies : Mado Cervellon
Arrangements musicaux : Cécile Goubert
Direction musicale : Morgane Touzalin-Macabiau
Décors : Les ateliers LET
Eventail : Frédérick Gay
Accessoires alimentaires Viviane Blatgé
Durée du spectacle : 1h25
Avignon OFF 2022
Le Chien qui fume
du 7 au 30 juillet
à 17h00
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