Kader Attou qui dirige le Centre chorégraphique national de La Rochelle – Cie Accrorap quittera ses fonctions le 31 décembre 2021 au terme de treize années de mandat. Voici la liste des candidat.e.s sélectionné.e.s par les tutelles afin de présenter un projet pour lui succéder.
Olivia Grandville
Née en 1964, Olivia Grandville reçoit une formation classique à l’École de danse de l’Opéra de Paris et intègre en 1981 le corps de ballet où elle obtient le grade de sujet dès 1983. Entre 1983 et 1988, elle a l’opportunité de traverser, outre le répertoire classique, des œuvres de Balanchine, Limon, Cunningham, de participer aux créations de Alvin Ailey, Karole Armitage, Maguy Marin, Dominique Bagouet, Bob Wilson (…).
En 1988, elle choisit de démissionner pour se consacrer à la danse contemporaine. Après une création avec J.F Duroure, elle rejoint la compagnie Bagouet en 1989 et participe à toutes les pièces jusqu’en 1992. C’est là qu’elle commence à mener ses propres projets auxquels elle se consacrera totalement à la mort du chorégraphe. Elle est membre fondateur de l’association Les Carnets Bagouet, et participera à cette aventure jusqu’en 2002, continuant à prendre en charge par la suite divers remontages, notamment ceux de So Schnell et Jours Étranges en 2007 pour le Ballet de Genève.
Impliquée également dans l’association des « Signataires du 20 Août », Olivia Grandville continue de développer son travail personnel pour lequel elle reçoit le prix Nouveau talent de la SACD en 1996. Elle coréalise également avec le metteur en scène Xavier Marchand diverses pièces, notamment Le K de E et Beaucoup de colle autour du l’œuvre de l’artiste et auteur Kurt Schwitters, et un projet au long cours autour de la culture arménienne, effectuant plusieurs voyages entre 1999 et 2002. Ce projet donnera naissance à deux créations Sept miniatures pour Paradjanov en coréalisation, et Paris-Yerevan.
À partir de 2004, Comment Taire inaugure une période de recherche mené avec l’Ircam, autour de la captation du geste dans un environnement de traitement de son. Ce travail se poursuivra avec Octa 7 pour le jeune ballet de Lyon, puis My Space en 2008 au Centre Pompidou. En 2010, le Ballet national de Marseille lui passe commande d’une pièce sur pointes, Ci-Giselle. La même année, une autre commande du Festival d’Avignon, donne naissance à Une semaine d’arten Avignondans le cadre des Sujets à Vif. Le Cabaret discrépant, fruit d’un travail de recherche autour des partitions chorégraphiques lettristes, y sera présenté l’année suivante, en 2011. En 2012, Cinq Ryoanji, chorégraphie en dialogue avec les pièces éponymes de John Cage est créé en collaboration avec l’ensemble de musique contemporaine ]H[iatus.
Entre 2013 et 2016, elle créée plusieurs pièces qui mettent en jeu un seul interprète : elle met en scène un texte de Grégoire Bouillier, L’invité mystère, dans le cadre du festival Actoral, crée en février 2014 Le grand jeu – solo « sous influence » en dialogue avec le cinéma de John Cassavetes et la figure de Gena Rowlands – puis, suite à une commande de Théâtre Ouvert, elle crée Toute ressemblance ou similitude d’après un texte d’Aurore Jacob. Dans le même temps, elle engage les projets plus volumineux que sont Foules – création pour une centaine d’amateurs – créé en 2015 et Combat de Carnaval et Carême, créé en janvier 2016 au Lieu Unique puis présenté notamment à la Biennale de la Danse de Lyon, dans le cadre du Focus danse, ainsi qu’aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine Saint-Denis (2017).
Installée depuis 2011 à Nantes, en Pays de la Loire, elle est artiste associée au Lieu unique de 2017 à 2019. Elle prépare sur cette période deux nouvelles créations : A l’Ouest, qui sera créée au lieu unique en mai 2018 après une étape présentée à la Ménagerie de verre en 2017, puis Dancepark (saison printemps 2019)un dispositif de création conçu avec Yves Godin pour le lieu unique. A l’invitation du Ballet de Lorraine, elle créera Nous vaincrons les maléfices en mai 2019.
Parallèlement à son travail de chorégraphe, elle est aussi enseignante, improvisatrice, et interprète, notamment auprès de Vincent Dupont (Incantus 2007) et Boris Charmatz (Flipbook 2008, La levée des conflits 2010, 20 danseurs pour le 20ème siècle 2012). Elle collabore régulièrement avec le Musée de la danse, récemment pour la mise en œuvre de Roman Photo, version pour amateurs de Flip Book, qu’elle a mis en scène en 2013 au TU de Nantes, et pour laquelle elle a été sollicitée à La TATE Modern de Londres (2014), puis à La Biennale de Venise (2014). Elle collabore en 2016 avec César Vayssié dans la performance Coproud, présentée à la Fondation Louis Vuitton dans le cadre de la FIAC puis à la Ménagerie de Verre.
Valeria Giuga et David Rolland
Valeria Giuga est formée à la danse classique et moderne au Centre Régional de la Danse de Naples, puis elle participe au cours de perfectionnement de la compagnie Aterballetto en Italie. En 2004, elle suit la formation ex.e.r.ce au Centre Chorégraphique National de Montpellier, dirigé par Mathilde Monnier.
Elle est interprète auprès de David Rolland (Les lecteurs (chorégraphies collectives), Les lecteurs complices (chorégraphies familiales), êtes-vous donc ?, L’étranger au paradis, L’étranger au paradis indien, Circuit, Para Doxa, Les infirmières), Benoît Bradel, David Wampach, Sylvain Prunenec, Bruno Jaquin, Geisha Fontaine et Pierre Cottreau.
Elle est assistante à la chorégraphie de Marion Levy, Sylvain Prunenec (création jeune public
Précis de camouflage – 2013) et de David Rolland (Penchez vous sur mon berceau ! – 2013, Happy Manif (les pieds parallèles) – 2016).
En 2006, elle rencontre le poète sonore Anne-James Chaton qui lui donne l’occasion de prêter sa voix à la pièce radiophonique Questio de Dido. Elle écrit la chorégraphie de Cabriolet, solo créé en 2009 au Point Éphémère.
En mai 2015, elle est diplômée en notation du mouvement Laban au Conservatoire national supérieur de danse et de musique de Paris. Depuis elle mène à la fois des travaux d’écriture de partitions et de remontage d’oeuvres, et anime des ateliers de cinétographie Laban et de symbolisation du mouvement auprès de différents publics.
Elle collabore avec la compagnie Labkine de Noëlle Simonet depuis 2016, compagnie avec laquelle elle développe des projets de création chorégraphique en relation avec le répertoire des pièces notées en cinétographie Laban. Elle crée en 2016 une série de performances « Has Been » qui interroge la question de la désuétude des esthétiques à partir d’oeuvres du XX ème siècle. Valeria Giuga crée en 2017 la pièce She was dancing, ZOO en 2018 et Rockstar en 2020.
David Rolland étudie la danse contemporaine, jazz et classique. Après avoir obtenu son diplôme d’état de professeur de danse, il travaille en tant qu’interprète avec les chorégraphes Odile Duboc, Béatrice Massin, Blanca Li, Mié Coquempot et Laura Scozzi. En 1997, il fonde avec Jean-François Courtilat et Jean-François Guillon, plasticiens, la galerie ipso facto située à Nantes, espace d’exposition qui accueille la jeune création contemporaine tout en effectuant des échanges avec des structures comparables en France et à l’étranger. En 1999, il crée la compagnie ipso facto danse avec Angela Fagnano, danseuse et chorégraphe. Depuis 2004, il développe un travail plus personnel sous le nom de David Rolland Chorégraphies.
Depuis 15 ans, la singularité de David Rolland Chorégraphies est reconnue dans le paysage chorégraphique comme un art de la relation, grâce à des propositions artistiques et culturelles œuvrant un rapport original avec le public.
Si spectacles ou performances ont des formats très variés (tout-participatif, pièce de groupe pour danseurs professionnels, solo, en intérieur ou en extérieur), des lignes de force viennent souligner les différentes grilles de lecture de ce corpus d’œuvres :
– révéler des formes d’humanité et d’être au présent grâce au mouvement dansé,
– partager l’expérience du danseur comme paradigme de regard sur le monde,
– provoquer l’empathie du spectateur,
– interroger le rôle social de la danse comme espace de rencontre.
Toutes les pièces ont également comme points communs :
– l’écriture de partitions-jeux comme moteur de l’interprétation (l’interprète, jouant, s’éloigne ainsi d’une forme de représentation consciente),
– l’activation de mémoires collectives en faisant appel à des références musicales, littéraires ou cinématographiques,
– tout en flirtant avec l’incongruité poétique dans un cousinage avec le mouvement pluridisciplinaire Fluxus. L’idée de jeu, teintée d’un humour second degré est intrinsèque au processus de participation du public, les pièces participatives comportant toujours différents degrés de lecture.
Marc Lacourt
Né en 1973, Marc Lacourt se prépare à une carrière professionnelle dans la pédagogie du sport (Licence STAPS- Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives). Mais la rencontre de Claude Filippi et de Françoise Lamouche, ses professeurs en option danse, en décide autrement : constatant ses prédispositions, elles lui conseillent de changer d’orientation et l’invitent à aller se former à l’école d’Essen en Allemagne que dirige une certaine Pina Bausch. Une formation auprès de Dominique Mercy et Malou Airaudo, compagnons de route de toujours de Pina, finit de le faire basculer. Son parcours chorégraphique se fortifie auprès des chorégraphes Toméo Vergès, Pierre-Johan Suc et Magali Pobel (Cie Androphyne) et
Laurent Falgueiras avec lesquels il collabore et danse dans de nombreuses créations depuis 2003.
Depuis 2012, il a dansé pour Ambra Senatore pour la création de John et de Un terzo
Parallèlement à son expérience de danseur, il aime intervenir lors de nombreux ateliers auprès d’enfants et adolescents, en écoles primaires ou secondaires ainsi que dans les écoles d’art, de Marseille ou Besançon et pendant deux années en classe CLISS à Vanves.
Christian Ubl
Christian UBL est né en 1972 en Autriche (Vienne). Il aborde la danse à travers un parcours très éclectique, comprenant le patinage artistique et principalement les danses latino-sportives dont il remporte de nombreux prix lors de compétitions internationales. À partir de 1993, il s’intéresse à la danse contemporaine et suit des stages à Vienne, Budapest, Nantes, Istres et New York. En 1997, il intègre Coline à Istres pour 2 ans : il rencontre Luc Trembley, Serge Ricci, Mirjam Berns, Fabrice Ramalingom, Hélène Cathala, Françoise Murcia.
À l’issue de cette formation, il poursuit son parcours d´interprète auprès de Robert Seyfried et Abou Lagraa.
À partir de 2000, il participe aux pièces de Michel Kelemenis : L’Atlantide (2000), 3 poèmes inédits (2001), Cadenza (2002), Besame mucho (2004), Pasodoble (2007), Aléa et Disgrâce (2009). Puis il est choisi par Les Carnets Bagouet pour danser Meublé sommairement de Dominique Bagouet. En 2001, il est interprète pour Christiane Blaise, Daniel Dobbels et Delphine Gaud. À partir de 2003, il danse avec Thomas Lebrun La Trève (2004) , What you want ? (2006), Switch (2007) et interprète une reprise de rôle pour la Cie Linga à Lausanne et l’Irland Dance Theater à Dublin.
En 2005, Christian obtient une licence – sciences humaines – art du spectacle à l’université Lyon II
et prend la direction artistique de CUBe. Par la suite, il signe les chorégraphies :
May you live in interesting Times (2005), ErsatZtrip (2006), Klap ! Klap !(2008), blackSoul & whiteSpace (2010-2012) I’m from Austria like Wolfi ! (2010) et La Semeuse (2011), blackSoul&whiteSpace (2010-2012), I’m from Austria like Wolfi ! (2010), Shake it out (2014), A U (2015), Langues de feu (2016), S T I L (2017).
En 2010, il coécrit un duo Sur les pas des demoiselles avec Christine Corday pour le Festival Rayon Frais à Tours . Dans cette même année Christian entame une nouvelle collaboration artistique avec David Wampach pour les créations Cassette, Sacre et Tour et se joint à nouveau à Thomas Lebrun- nouveau directeur du CCNT- pour la création La Jeune fille et la Mort. Il assiste également Thomas Lebrun pour la création With Pop Songs – projet pour 16 amateurs la MPAA à Paris et crée And So We Dance, pièce pour 20 amateurs, pour l’ouverture du festival Tours d’Horizon au CCNT en juin 2013.
En 2014, il crée au Pavillon Noir le nouvel opus « SHAKE IT OUT » , pièce pour 5 danseurs
et 2 musiciens au plateau sur la place du folklore et de la tradition dans la sphère culturelle européenne. SHAKE IT OUT a reçu le prix du jury à (Re)connaissance en novembre 2014.
Christian UBL entame une nouvelle collaboration en tant qu’interprète avec Toméo Verges pour la saison 2014/15 et initie en parallèle le troisième volet du triptyque sur le vivre ailleurs avec la création chorégraphique A U en collaboration avec Gilles Clément, Kylie Walters et Sébastien Martel. A U constitue son dernier opus co-écrit avec Kylie Walters pour clôturer son triptyque A World Without Flags .
Dans la même année, il crée également HOW MUCH ? un projet de création in-situ avec et pour les étudiants du CCDC au Caire pour élaborer une performance dans deux grands magasins abandonnés courant mars et avril 2015. La performance a été créée le 9 avril 2015 au festival D-CAF et le 15 avril 2015 au festival Nassim el raqs en Alexandrie.
En octobre 2015, avec WAOUHHHHH ! il invente une randonnée artistique in situ au col du coq pour la Biennale Arts Sciences Rencontres-i, pilotée par la scène nationale, Hexagone de Meylan.
En 2016 il crée, en complicité avec Lucie Depauw et sur une invitation de Hubert Colas pour les objets des mots, la maquette Langues de feu à ActOral.16 à la Friche Belle de Mai à Marseille et prépare son nouvel
opus S T I L, pièce pour six danseurs et deux musiciens au plateau. Christian est artiste en résidence à KLAP Maison pour la danse de Marseille, au 3bisf lieu d’arts contemporains, au Pavillon Noir/Ballet Preljocaj CCN d’Aix-en-Provence et au CN D durant l’année 2016.
En 2018, il crée sa première création nommée H&G, dédiée au jeune et tout public, qui est actuellement en tournée en France. Dans le cadre MP 2018 « Quel Amour » et sur une commande du théâtre Massalia, il invente le projet participatif Le Bal des Flamants Rouges, incluant 220 enfants à la Friche La Belle de Mai à Marseille.
2019, Christian crée sa nouvelle création, un diptyque, Langues de feu & Lames de fond en mars 2019 à KLAP maison pour la danse à Marseille et en avril 2019 à la Biennale du Val-de-Marne. Il crée en juin 2019 TABULA RASA pour la formation Coline à Istres pour quatorze danseur.euse.s.
L’été 2019 Christian crée en collaboration avec Kurt Demey (mentaliste) l’opus inclassable Garden of Chance dans le cadre de « Vive le sujet », lors de la 73e édition du Festival d’Avignon. Actuellement, il prépare une nouvelle création chorégraphique pour sept danseurs, un chanteur lyrique, un compositeur et un vidéaste, prévue pour mars 2021, intitulée La Cinquième Saison.
Il est artiste associé à la Briqueterie CDCN du Val-de-Marne de 2017-2020 et depuis septembre 2020 à la Maison de la Danse d’Istres, le Pôle d’Expérimentation et de Création Chorégraphique « PE2C ».
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