Le festival Montpellier Danse qui devait se dérouler du 20 juin au 8 juillet 2020 est décalé à l’automne de fin septembre à fin décembre, conséquence de la crise sanitaire liée au Covid-19. Le programme définitif sera connu ultérieurement. Pour fêter son 40e anniversaire, Jean-Paul Montanari a réuni une grande partie des artistes qui ont accompagné le festival, de Anne Teresa De Keersmaeker à Ohad Naharin en passant par Raimund Hoghe, Robyn Orlin, Fabrice Ramalingom, Mathilde Monnier, Mourad Merzouki et Bouchra Ouizguen. C’est Emanuel Gat qui fera l’ouverture avec Lovetrain2020.
« Revoir Le « revoir » s’impose vraiment, moins dans l’idée d’une rétrospective que poussé par la curiosité de la vie des œuvres » explique Jean-Paul Montanari, le directeur du festival. « La danse dialogue avec l’éphémère et donc avec le temps qui passe (et avec la mort ?). » Dominique Bagouet ne pouvait être absent de cette édition. Le chorégraphe mort du sida à l’âge de quarante et un ans en décembre 1992 a été programmé huit fois de son vivant à Montpellier, la première fois c’était en 1981 pour Daphnis et Alcimadure. En 1990, il inaugure le nouvel Opéra Berlioz avec So Schnell 1990-2020, c’est cette pièce qui sera reprise les 22 et 23 juin au Théâtre de l’Agora, sous le regard de la chorégraphe Catherine Legrand qui a été son interprète. Raimund Hoghe retravaille lui une pièce créée à Montpellier en 2004, sa première pièce pour un grand groupe (douze jeunes danseurs amateurs et professionnels) qui fit l’effet d’une déflagration. Il rebaptise sa version 2020, Moments of Young People (les 1er et 2 juillet au Théâtre des 13 Vents / Grammont). Mathilde Monnier qui a dirigé le Centre chorégraphique national de 1994 à 2014 revient à Montpellier avec un Défilé pour 27 chaussures conçu avec l’historien de la mode Olivier Saillard (du 25 au 27 juin à 22h Halle Tropisme).
Emanuel Gat ouvre la 40e édition du festival avec la première mondiale de LOVETRAIN2020, une pièce pour 14 danseurs, ou plutôt avec 14 danseurs sur la musique du groupe anglais Tears for Fears. « C’est en écoutant l’une de mes playlists en mode aléatoire que je suis tombé sur Shout du groupe Tears For Fears » explique le chorégraphe. « Je me suis dit « waouh ». J’étais à Paris, à la gare de l’est, je me suis arrêté pour écouter toute la chanson. Pour moi, ce morceau c’est un peu la bande-son de mes années d’adolescence. » Le titre du spectacle LOVETRAIN vient du premier couplet du titre Sowing The Seeds Of Love et 2020 et c’est la date de la première représentation… le 20 juin 20 à 20h à l’Opéra Berlioz/Le Corum. De la pop pour débuter cette 40e édition !
Parmi les très nombreuses créations du festival, Bouchra Ouizguen présente Eléphant ou le temps suspendu (du 22 au 34 juin au Studio Bagouet / Agora), un spectacle « rêvé pour des hommes et des femmes extra-ordinaires que j’aurais pu croiser au détour d’une rue ou lors d’un voyage. Ils font écho à mes héros ordinaires – paysans, jardiniers, femmes de ménage – peuplant mon quotidien » explique la chorégraphe. Fabrice Ramalingom présente Frérocité (23 et 24 juin au Théâtre la Vignette). « On attribue souvent l’invention du néologisme « frérocité » (frère + férocité) à Jacques Lacan » explique le chorégraphe qui souhaite à travers ce spectacle interroger aussi le mot Fraternité. Sharon Eyal & Gai Behar vont créer Chapter 3 : The Brutal Journey of the Heart (du 24 au 26 juin à l’Opéra Comédie), un ballet de corps chaloupés au rythme d’une musique néo-tropicale. Michèle Murray créée WILDER SHORES (les 29 et 30 juin au Studio Bagouet / Agora). Un projet pour six interprètes avec une création musicale originale de Gerome Nox. Le titre, WILDER SHORES, vient du titre d’une peinture de Cy Twombly qui s’appelle The wilder shores of love.
Comme pour la création d’Emanuel Gat, Aina Alegre & David Wampach donnent à leur spectacle le nom de l’année en cours, 2020 (les 25 et 26 juin Salle Molière / Opéra Comédie). Arkadi Zaides va s’attaquer à la ville des morts dans NECROPOLIS (les 6 et 7 juillet au Studio Bagouet / Agora). Le chorégraphe biélorussse est parti d’une liste élaborée par l’Organisation United qui a recensé depuis 1923 tous les cas de décès de migrants qui ont perdu la vie en essayant de rejoindre l’Europe. Robyn Orlin va rendre hommage aux démonstrations de danse traditionnelle, organisées par les propriétaires miniers des environs de Johannesburg, auxquelles, toute enfant, elle assistait le week-end avec sa mère (les 6 et 7 juillet au Théâtre des 13 vents / Grammont).
Après sa création au Wiener Festwochen de Vienne fin mai 2020, Anne Teresa De Keersmaeker & Pavel Kolesnikov présentent en première française, The Goldberg Variations, BWV 988 (du 30 juin au 2 juillet). Autre première française, la création 2019 du Batsheva Dance Company d’Ohad Naharin. Le festival va également présenter un focus autour du travail de le québecoise Daina Ashbee avec plusieurs solos (du 29 juin au 7 juillet). Enfin le festival programme des reprises, le Folia de Mourad Merzouhki, The Roots de Kader Attou & Le N.I.D Epsedanse et d’après une histoire vraie de Christian Rizzo.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !