L’Opéra national du Rhin est la première maison d’Opéra en France a avoir repris ses activités dès le début du déconfinement. Le chœur répète à Strasbourg, et le ballet à Mulhouse, dans une Région, l’Alsace qui a été durement touchée par le Covid-19. Il a fallu pour cela adapter le travail en respectant les mesures de sécurité. Un travail méticuleux pour Alain Perroux, le nouveau directeur général de l’Opéra national du Rhin qui a annoncé la semaine dernière le programme de la saison 2020/2021.
L’Opéra du Rhin a repris la semaine dernières ses activités de répétition, à la fois avec le chœur à Strasbourg et le ballet à Mulhouse. Comment s’est déroulée cette reprise ?
Nous avions pris le temps, pendant la période du confinement pour préparer cette reprise du travail qui a été progressive. Du côté du chœur, les chanteurs se sont mis à travailler dès le 13 mai en petits groupes par pupitres selon un protocole très strict, avec le port du masque, la distanciation avec un système ingénieux de portants avec du plastique qui sépare chaque chanteur. A Mulhouse, le ballet a repris dans les jours qui ont suivi sous la houlette de son directeur Bruno Bouché. Il travaille à la musculature des corps qu’il faut renforcer après plusieurs semaines d’inactivité. C’est un travail qui se déroule essentiellement à la barre, avec le port du masque, sans contact entre les danseurs. Les artistes sont heureux d’être au retour au travail dans des conditions qui garantissent leur sécurité.
Comment avez-vous mis en place les mesures de sécurité sanitaire ?
Le travail a été long. Il a fallu prendre en compte les directives nationales. On a beaucoup discuté avec les confrères, au sein des organisations syndicales comme Les forces musicales, on a regardé ce qui se faisait à l’étranger, et on a discuté avec les délégués du personnel, avec le CHSCT. Il s’agit d’être au plus près de nos spécificités. Nous avons dressé un protocole complet et adapté à nos missions.
Dans cette Région, l’Alsace fortement touchée par le Covid-19, il était important que la vie culturelle reprenne aussi ?
C’est important partout. Le monde culturel et artistique est très touché par cette crise. Il existe une forme de détresse et d’angoisse. Le plus angoissant c’est de ne pas savoir de quoi le futur sera fait. Le manque de visibilité est compliqué dans le monde de l’opéra où les choses sont planifiées sur plusieurs années. Tout cela est bousculé. Mais le désir est fort au sein des équipes artistiques de retrouver la pratique du métier.
L’ouverture de la saison dans les grandes salles est-t-elle envisageable ou compromise ?
Il est difficile de faire des pronostics car nous ne savons quel sera l’état sanitaire en France et dans le monde à la fin du mois d’août. Ces jours-ci, les tendances sont bonnes. On espère que le Gouvernement autorisera les théâtre à rouvrir à la rentrée sous certains conditions. Et nous ferons tout pour présenter les spectacles au public.
Comment vous vous y préparez ? Avez-vous échafauder des scenariis ?
On travaille sur les conditions d’accueil du public, sur les jauges, la distanciation, les circulations dans les salles. Et les réflexions sont tout aussi importantes sur les conditions de travail sur le plateau, en coulisses et dans la fosse d’orchestre. On échange beaucoup avec les autres opéras, on est attentif à la situation dans d’autres pays. On espère présenter ce qui a été planifié depuis de nombreuses années. S’il faut apporter des adaptations aux spectacles, on le fera, toujours dans le dialogue et le respect des projets des metteurs en scène, des chefs et des chorégraphes. Et si les adaptations sont trop importantes au risque de dénatures les projets, on se dit qu’il faudra les reporter et en inventer d’autres qui seront adaptés à la situation en cours.
Propos recueillis par Stéphane Capron – www.sceneweb.fr
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !