Le Ballet de l’Opéra National d’Ukraine présente jusqu’au 5 janvier 2023, Giselle de Marius Petipa sur une musique d’Adolphe Adam. Sa venue était prévue depuis deux ans. Malgré la guerre, la tournée a été maintenue par la productrice Vony Sarfati. Une bouffée d’oxygène pour les 100 danseurs et techniciens.
Dans la fosse du théâtre des Champs-Elysées, le chef Dmitri Morozov découvre les musiciens de l’orchestre français Prométhée car les siens sont restés à Kiev pour donner des concerts pendant les fêtes. « On a trouvé un langage commun. La musique, ça nous rassemble » explique le chef. « On ne peut être heureux que de travailler et représenter la culture ukrainienne ». En coulisses, les équipes technique française et ukrainienne prennent leurs marques. La production de Giselle, un classique de l’ère romantique couronne une période difficile pour le ballet depuis le début de l’invasion russe en février. Il a été impossible pour le ballet de répéter ce spectacle tant les conditions sont précaires à Kiev. « C’est beaucoup de stress. Un jour, vous allez en répétitions et le directeur vous dit Désolé les gars, mais rentrez chez vous car il n’y a pas d’eau, pas d’électricité » explique Natalia Marsac, danseuse Etoile. « C’est difficile, mais nous sommes en vie. Nous devons rester unis et travailler pour servir notre peuple ».
La compagnie a également subi un exode massif de danseurs lorsque la guerre a éclaté, comme pour des millions d’autres Ukrainiens ayant fui. « Beaucoup de femmes ont quitté la troupe. Les changements dans la composition de la troupe sont colossaux » explique le premier soliste Serguiï Kryvokon. Un ancien danseur soliste devenu pédagogue, Oleksandre Chapoval, s’est porté volontaire pour aller au front le lendemain de l’invasion russe. Il est mort à 47 ans dans un tir de mortier en septembre dans le Donbass, dans l’est du pays.
Les danseurs ukrainiens ont souhaité promouvoir Giselle, du compositeur français Adolphe Adam et ont à cœur de montrer que, malgré les nombreuses épreuves de l’année écoulée, ils peuvent encore offrir une prestation de grande qualité. « Chaque voyage à l’étranger est d’une grande importance pour nous maintenant » poursuit le danseur. « Nous devons être au top là-bas, et nous montrerons notre niveau avec plaisir ». « Il y a un attachement à cette Nation » confirme Vony Sarfati, la productrice du spectacle, qui s’est battue pour maintenir leur venue au Théâtre des Champs-Elysées. « On sent au sein de la compagnie leur envie de se battre, ce n’est pas avec des armes, mais avec leurs chaussons ».
Stéphane Capron – www.sceneweb.fr avec AFP.
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