Plaine d’artistes offre au public la possibilité de se glisser dans les coulisses de la création. Une nouvelle façon d’entrer dans la création, imaginée par Didier Fusiller, le président de l’établissement public du parc et de la Grande Halle de La Villette, pendant cette période de déconfinement estivale. Jusqu’au 2 août la Villette n’en fait qu’à sa tête.
En ce jeudi 2 juillet, les espaces de la Grande Halle de la Villette sont plutôt dégarnis. On croise une artiste Gaëlle Choisne en plein montage de son installation entourée de techniciens. Elle fait partie des créateurs invités par le Centre Pompidou sous la houlette de son directeur Bernard Blistène. Il s’agit de montrer « avec les moyens du bord » la création in situ en sens large. En résumé ce qui, en général, ne se voit pas dans une exposition, construction, transformation ou autre. Plus loin une fresque au sol se révèle. On est loin de l’agitation pré-vernissage, plus dans l’esprit de l’atelier.
Le public se fait rare, l’ambiance studieuse est seulement perturbée par un essaim de (très) jeunes visiteurs, une classe entière. On les suit dans la salle voisine où les circassiens de la Cie XY s’échauffent. Ils sont une petite vingtaine sous une lumière crue. Shorts relevés sur les cuisses, ils enchaînent les sauts et les portés sur le grand plateau. Il ne s’agit pas d’un filage, encore moins d’un spectacle. Juste des moments suspendus dans la vie des artistes au travail. Le labeur des échauffements, la répétition d’un exercice. Le visiteur sera peut-être déçu ou conquis. Il y a peu ou beaucoup à voir, c’est selon. On retrouvera ici même en novembre prochain la Cie XY au complet pour le très beau spectacle co-écrit avec Rachid Ouramdane, Moebius. 16 h, c’est déjà l’heure de la pause.
On file au Pavillon Villette pour une répétition avec la Compagnie Mazel Freten. Du hip hop de bonne tenue. Là encore il faut prendre son mal en patience, déjouer l’attente, apprécier l’infime comme cette phrase de danse, bras enroulés, dépliée à l’infini. Un peu plus loin, au Jardin de la Treille sur le Parc de la Villette, une installation sonore de l’IRCAM intrigue à défaut de totalement convaincre. La Villette joue les prolongations en nocturne avec des projections sur les arbres signées Christian Boltanski ou Cindy Lo –de 23 heure à 1 heure du matin. Ailleurs Thierry Collet ou Norah Krief attendent le promeneur-spectateur.
Dès la seconde semaine de Plaine d’artistes des « stars » sont annoncées sur le même principe de coulisses de la création : Bartabas et les écuyères de l’Académie équestre de Versailles, Mourad Merzouki ou François Chaignaud. Le Centre National de la Danse devrait occuper la Folie Belvédère. Angelin Preljocaj viendra plus tard avec les danseurs de son Ballet. Pour Didier Fusillier, c’est une centaine de propositions à saisir en entrée libre. Une façon de rester ouvert en cette période de repli. On ne peut s’empêcher de penser que la vraie vedette de Plaine d’artistes c’est la Villette elle-même déployant ses charmes et parfois ses sortilèges.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
Plaine d’artistes, La Villette, jusqu’au 2 août
Programme complet : www.lavillette.com
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