L’Opéra national de Paris vient de dévoiler sa saison 2020/2021, une saison amputée de deux créations pour des raisons économiques liées au plus long conflit de l’institution et la grève sur le régime des retraites. La saison a tout de même fière allure avec la création mondiale du Soulier de Satin d’après Claudel dans une mise en scène de Stanislas Nordey. La présence de nouvelles têtes dont la metteuse en scène néerlandaise Lotte de Beer qui va s’attaquer à Aida avec Jonas Kaufmann. Et côté danse, des entrées au répertoire du tchèque Jiří Kylián et de l’israélien Ohad Naharin. La dernière saison de Stéphane Lissner est riche de 30 programme dont 12 nouveaux spectacles.
Les spectateurs ne verront pas en en 2020/2021, l’opéra Jenůfa de Leoš Janáček dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski ni le ballet Le Rouge et le Noir de Pierre Lacotte sur une musique de Jules Massenet. A la place la direction a ajouté la repris du ballet Le Parc de Preljocaj et un spectacle Jeunes Danseurs de l’Opéra dans le programme sera connu ultérieurement.
La saison va s’ouvrir par un spectacle de Marina Abramović autour de la vie de Maria Callas. Dans 7 deaths of Maria Callas, l’artiste serbe rendra homamge à la diva sur une musique de Marko Nikodijević avec des scènes d’opéra de Vincenzo Bellini, Georges Bizet, Gaetano Donizetti, Giacomo Puccini et Giuseppe Verdi. Un spectacle entre cinéma (avec des moments filmés incarné notamment par Willem Dafoe et la présence sur scène de Nadezhda Karyazina en Carmen, Whitney Morrison en Tosca ou encore Selene Zanetti en Norma (3, 4, 5 sept. 2020 à Garnier).
La saison sera placée sous le signe du Ring de Wagner, avec l’intégrale de la tétralogie à partir du 23 novembre dans la mise en scène par Calixto Bieito et sous la direction de Philippe Jordan après la création de Siegfried en octobre avec Andreas Schager dans le rôle-titre, puis en novembre du Crépuscule des Dieux.
La metteuse en scène néerlandaise Lotte de Beer s’est fait un nom dans le monde de l’opéra depuis son prix aux International Opera Awards en 2015. On lui confie enfin en France une production, ce sera Aida de Verdi avec Jonas Kaufmann dans le rôle de Ramadès et Sondra Radvanovsky dans le rôle-titre (du 12 février au 27 mars 2021 à Bastille). Le ténor français Benjamin Bernheim qui triomphe actuellement dans Manon avec Pretty Yendé figurera dans la distribution (en alternance avec Stephen Costello) du Faust de Gounod dans la mise en scène de Tobias Kratzner qui fera ses débuts à l’Opéra de Paris (du 16 mars au 21 avril 2021 à Bastille).
Pour sa dernière saison en tant que directeur de l’Opéra de Paris, Stéphane Lissner a convaincu Daniel Barenboim de diriger La dame de pique de Piotr Ilyitch Tchaikovski dans une mise en scène de Dmitri Tcherniakov (du 25 mai au 12 juin 2021 à Garnier). Après un passage éclair comme directeur artistique et musical de l’Opéra Bastille, limogé par Pierre Bergé six mois avant l’ouverture de la saison en 1989, en raison d’un conflit de pouvoir, la présence du chef d’orchestre sera l’un des événements de la saison qui s’achèvera par une création mondiale: Le soulier de Satin sur une musique de Marc-André Dalbavie et un livret de Raphaëlle Fleury, dans une mise en scène de Stanislas Nordey avec une très éclectique distribution composée de Luca Pisaroni, Eve-Maud Hubeaux, Max Emanuel Cenčić, Béatrice Uria-Monzon et Vannina Santoni. (du 29 mai au 26 juin 2021 à Bastille).
Parmi les nombreuses reprises, notons celle de La Flûte enchantée de Mozart dans la mise en scène de Robert Carsen avec la jeune génération française, Cyrille Dubois et Stanislas de Barbeyrac en Tamino, Julie Fuchs en Pamina (en alternance avec Christiane Karg) ainsi que Alex Esposito et Florian Sempey dans le rôle de Papageno.
Jiří Kylián, Ohad Naharin et la compagnie Peeping Tom dans le programme danse
Deux des plus grands chorégraphes de la scène internationale ont été invités par Aurélie Dupont, la directrice de la danse. Le tchèque Jiří Kylián présentera pour les fêtes quatre pièces dont deux entrées au répertoire, Petite mort et Sechs Tänze (du 4 décembre 2020 au 1er janvier 2021 à Garnier). Autre entrée au répertoire et pas des moindres, Sadeh 21 transmis par l’israélien Ohad Naharin après le succès de Decadance la saison dernière (du 4 au 27 février 2021 à Garnier). Parmi les autres créations danse une soirée Cherkaoui/Eyal/Ashton. Sidi Larbi Cherkaoui crée Shéhérazade sur une musique de Nikolai Rimski-Korsakov. Sharon Eyal s’attaque à l’Après-midi d’un faune de Debussy et le Rhapsody de Frederick Ashton sur la musique de Sergueï Rachmaninov entre au répertoire (du 27 octobre au 14 novembre 2020).
Peeping Tom sera la compagnie invitée de la saison et se produira pour la première fois au Palais Garnier avec sa dernière création : Diptych, composé de The missing door et The lost room, une nouvelle adaptation des pièces créées pour les danseurs du Nederlands Dans Theater (NDT I).
Enfin puis un double hommage sera rendu à Roland Petit, dix ans après sa mort avec deux spectacles, dont le Notre-dame de Paris sur la musique de Maurice Jarre, sa première pièce créée pour le ballet en 1965 (du 29 mars au 7 mai à Bastille) et à Garnier (du 30 mai au 26 juin) une soirée avec trois ballets, Le jeune homme et la mort, Carmen et Le rendez-vous.
JE COMMENTERAIS DE VISU
En tant que grande admiratrice de la Callas, j’ai vraiment hâte de découvrir l’oeuvre qui lui est consacrée.