La saison 2019/2020 de la Comédie-Française: un pied à Richelieu, un pied à Marigny

Eric Ruf, l’Administrateur de la Comédie-Française a présenté ce matin sa saison 2019/2020, qui se déroulera dans les lieux habituels de la maison, mais à partir de mars 2020, en raison de travaux de modernisation sur les cintres de la salle Richelieu, le théâtre a loué le Marigny pour une période de huit mois. Parmi les metteurs en scène invités il y a de nouveaux venus : Christophe Honoré, Jeanne Herry, Rodolphe Dana, Tommy Milliot. Et les retours de Lilo Baur, Arnaud Desplechin et Lars Norén. Il y a au programme 14 nouvelles créations.

Lors de la dernière campagne de travaux en 2012, Murielle Mayette-Holz, l’Administratrice de l’époque avait fait le choix (un peu coûteux) de construire un éphémère dans les jardins du Palais-Royal pour 400 représentations. Pour les nouveaux travaux de modernisation des cintres qui sont mis à rude épreuve avec l’alternance, Eric Ruf a fait le choix de délocaliser les représentations entre mars et octobre 2020 au Théâtre Marigny, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière, moyennant un loyer. Pendant cette période les autres salles de la Comédie-Française (le Studio et le Vieux-Colombier restent ouvertes). Le studio Marigny a également été loué, ce qui va permettre de monter la jauge à 1700 spectateurs tous les soirs et de présenter des spectacle dans quatre salles.

C’est la metteuse en scène suisse Lilo Baur qui ouvre la saison à Richelieu le 21 septembre avec une nouvelle mise en scène de La puce à l’oreille de Feydeau. Angels in America de Tony Kushner entre au répertoire dans une mise en scène d’Arnaud Desplechin à partir du 18 janvier 2020 à Richelieu, le metteur en scène et cinéaste adapte la pièce fleuve de l’américain sur les années sida aux Etats-Unis, avec sa bénédiction. La première moitié de la saison est marquée par l’arrivée de nouveaux metteur(e)s en scène. Rodolphe Dana, le directeur du CDN de Lorient s’attaque au Jules César de Shakespeare à partir du 20 septembre au Vieux-Colombier. En janvier 2020, Jeanne Herry, la fille de Miou-Miou et de Julien Clerc y mettra en scène Forums, une pièce sur les forums internet, texte écrit avec un collectif d’auteurs. Pour le Studio-Théâtre, la romancière Christine Montalbetti écrit une pièce sur les objets fétiches de Claude Mathieu, Hervé Pierre, Bakary Sangaré, Pierre-Louis Calixte et Anna Cervinka. Elle s’appelle La conférence des objets à partir du 28 novembre. Puis Tommy Milliot, lauréat du festival Impatience en 2016 va mettre en scène Massacre de Lluïsa Cunillé, autrice catalane. Un trio beckettien porté par (Sylvia Bergé, Clotilde de Bayser et Nâzim Boudjenah) à partir du 23 janvier 2020.

A Marigny à partir de mars 2020, Guillaume Gallienne reprend les habits du Malade Imaginaire de Molière, dans la mise en scène de Claude Stratz qui a déjà été jouée plus de 500 fois et qui partira en tournée. Puis Christophe Honoré fait son entrée dans le cercle des metteurs en scène invités et s’attaque à l’oeuvre de Proust pour une création qui s’appelle Le côté de Guermantes. L’autre création à Marigny est prévue pour la rentrée de septembre 2020. Valérie Lesort et Christian Hecq préparent une nouvelle mise en scène du Bourgeois Gentilhomme de Molière, sur une musique des Balkans, très certainement composée par Goran Bregovic ! Au studio Marigny, pour l’été prochain, Serge Bagdassarian prépare un cabaret dont il a le secret qui s’intitule Patamusic-hall. La programmation du studio Marigny est cohérente, puisque deux autres spectacles musicaux seront à l’affiche: Les Serge et Comme un pierre qui…

L’auteur italien Stefano Massini a écrit une pièce pour 11 comédiennes sur le milieu ouvrier qui s’appelle 7 minutes et c’est Maëlle Poésy qui la mettra en scène au Vieux-Colombier en mars 2020. Puis en septembre, Lars Norén de retour à la Comédie-Française, au Vieux-Colombier pour À vif, spectacle autour des écrits de la philosophe Simone Weil avec Françoise Gillard, Hervé Pierre et Dominique Blanc. Au Studio-Théâtre, deux nouveaux singulis (seul(e)s-en-scène) seront créés. Justine d’après Sade par Anne Kessler puis La Messe là-bas de Paul Claudel par Didier Sandre.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr