François Alu, Premier danseur de l’Opéra de Paris s’offre une escapade estivale en ouverture du festival Paris l’été, le 29 juillet avec Sébastien Barrier. Premières impressions des répétitions.
Il arrive en scooter, s’engouffre dans le lycée Jacques Decour en plein cœur de la capitale et, clefs en main, investit la Chapelle de l’établissement scolaire pour en faire un studio de répétitions. François Alu est, en ce début du mois de juillet, bondissant. On sent que le rythme de l’entrainement propre au danseur a manqué à cet hyperactif. Comme pour d’autres, la vie d’Alu a été mise entre parenthèses à partir du mois de mars. « Mais je n’ai pas à me plaindre. Je pensais n’avoir plus rien à faire, déprimer qui sait. Puis les propositions ont afflué. Une participation à l’émission Le Grand Échiquier sur France 2. Un projet de récital de danse en Allemagne. Et cette invitation de Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel pour ouvrir Paris l’été avec Sébastien Barrier ».
Pour cette occasion, François Alu a réuni une petite troupe soudée, concocté un programme cheminant de La Mort du cygne aux Bourgeois, « mon hit ». Il plaisante, s’enthousiasme. Pourtant le confinement a laissé des traces. « J’ai passé deux mois avec mes parents. Je me suis alors rendu compte que je n’avais pas vécu mon adolescence avec eux ». Comment un temps à rattraper pour retrouver un peu de cette « insoutenable légèreté de l’être ». Chers Parents, que François Alu va créer cet été, n’est pas une page de son autobiographie dansée. Plutôt un hommage distancié à ce qui unit un fils à ses proches. Il se risque dans cette courte pièce à mélanger les genres : une contorsionniste (Elena Ramos), un danseur hip hop (Nicolas Sannier). Alu lui-même ne fera qu’une brève apparition. Mais que le fan-club se rassure : il dansera en duo avec Luna Peigné un extrait de « sa » Sylphide. Puis finira la soirée avec Les Bourgeois de Ben Van Cauwenbergh. Une sorte de feu d’artifices Alu.
Sous nos yeux, il reprend Luna Peigné justement, jeune ballerine depuis un an à l’Opéra de Paris. Elle travaille la Mort du cygne de Fokine, « ce moment de danse pure » pour reprendre les mots de Thierry Malandain. Puis lui donne la « réplique » dans une version de la Sylphide s’autorisant quelques écarts avec l’originale. « Je la vois comme une femme forte, pas juste un personnage évanescent » clame François Alu. Ce rendez-vous, il l’espère « poétique mais surtout d’une grand ouverture ». Le classique comme le contemporain à sa sauce.
Alu revendique la liberté de ses choix, lui qui ne sait pas encore ce qu’il dansera à la rentrée avec le Ballet de l’Opéra de Paris. Il se voit monter un seul en scène, danser et jouer. Espère que la direction de la Grande Maison autorisera ce pas de côté. « C’est bien de se créer un cadre pour mieux en sortir ». Le soliste parle encore de ses « doubles, de ses voix en lui ». Manière de dire qu’il n’y a pas qu’un seul Alu. Au risque d’en faire trop ? « Je pense que le confinement à changer ma perception de la vie. A l’Opéra vous êtes sur des « rails », vous n’avez qu’à vous focaliser sur votre art, votre danse. Mais après cette crise inédite, j’ai réalisé quel humain je voulais être ». Engagé et solidaire, Alu peut avoir le profil du danseur du monde d’après. Indépendant aussi. En attendant, il promet à son public des Histoires dansées comme un songe éveillé d’une nuit d’été.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
Histoires Dansées, François Alu/Sébastien Barrier soirée d’ouverture de Paris l’été. Le 29 juillet, 20h, Lycée Jacques Decour Paris
Rens : www.parislete.fr
Quel dommage que je ne pourrai admirer le 29 juillet cet EXCEPTIONNEL et TALENTUEUX DANSEUR . BRAVO FÉLICITATIONS BISOUS