Contre la fermeture des salles, le monde de la culture se mobilise

Manifestation 15 décembre place de la Bastille

Photo Vincent Bouquet

Comme dans une vingtaine de villes en France, quelques milliers de manifestants se sont rassemblés, mardi 15 décembre, à Paris, place de la Bastille, pour réclamer la réouverture des lieux culturels.

« Libérez la culture ! ». Le mot d’ordre était clair, quoi que timidement scandé, ce mardi 15 décembre, place de la Bastille. Comme dans une vingtaine de villes en France, quelques milliers de manifestants se sont rassemblés à la mi-journée, à l’appel de la CGT Spectacle, pour réclamer la réouverture des lieux culturels, que le gouvernement a décidé de laisser fermés au moins jusqu’en janvier. D’abord scindée en deux groupes aux abords de l’Opéra et de la colonne de Juillet, la foule statique a rapidement grossi jusqu’à complètement obstruer le trafic routier qui, dans un premier temps, n’avait pas été suspendu.

De la MC93 au Monfort, du Nouveau Théâtre de Montreuil à la Scala Paris, le monde du théâtre, public comme privé, est venu en force pour tenter de se faire entendre, avec le soutien de quelques élus de gauche présents pour l’occasion. Malgré l’ambiance bon enfant, voire festive grâce à l’irruption de deux marionnettes géantes au milieu des manifestants, transparaissaient, dans les discussions et sur les pancartes, le désarroi et l’amertume d’un secteur à bout de souffle, en souffrance psychologique et économique, lassé par la stratégie du stop-and-go conduite par le gouvernement.

A grand renfort de références théâtrales, à Shakespeare – « Rendez-moi Juliette », « Être ou ne pas être ouvert » – ou Molière, la même incompréhension se faisait jour, celle d’être considéré comme « non essentiel », d’être « sacrifié » et de ne pas pouvoir ouvrir, malgré les protocoles sanitaires stricts, alors que les grands magasins et les lieux de culte, eux, en ont l’autorisation. Façon, pour les artistes et les institutions, de prouver qu’ils sont toujours bel et bien vivants, et désormais déterminés à se battre pour jouer à nouveau, alors qu’un référé pour la réouverture des lieux de spectacle vivant devrait être déposé devant le Conseil d’Etat dans les prochaines heures.