Comment le monde est devenu gaga d’Ohad Naharin

Ohad Naharin © Gadi Dagon – Heymann Brothers Film

Cet automne Ohad Naharin squatte les scènes françaises, celle du Palais Garnier comme de Chaillot, de Lyon, de Valence ou d’Aix en Provence. Décryptage du phénomène.

Ce n’est rien de dire qu’Ohad Naharin est un homme pressé : demandé de toute part, il est, ces jours-ci, parisien ; Decadance son ballet aux allures de blockbuster au répertoire de dizaines de compagnies à travers le monde fait ses débuts à l’opéra de Paris. Aurélie Dupont est gaga de Naharin elle aussi. Cette pièce qui met le public à l’épreuve est constituée d’extraits de ballet de la Batsheva la compagnie qu’Ohad Naharin dirige à Tel Aviv. Il en était le directeur artistique jusqu’à peu. Il a souhaité prendre un peu de recul mais reste le chorégraphe résident. A 65 ans le créateur-star a visiblement envie d’une autre vie.

Il est loin le temps où la Batsheva jouait devant des salles vides avec un public vieillissant comme il le raconte dans le film Mr Gaga. Sur les pas d’Ohad Naharin. Aujourd’hui la troupe est un ambassadeur culturel à travers le monde. En résulte parfois des manifestations d’opposants pro-palestiniens avant les représentations de la Batsheva comme cet été encore à Montpellier. La Batsheva Dance Company sera la vedette de la saison Israël en France. Avant de tourner de Moscou à Boston.

La danse de Naharin soulève l’enthousiasme des foules par son énergie, l’engagement des interprètes. Le documentaire de Tomer Heymann qui racontent avec minutie le parcours de cet artiste hors norme a rencontré un vrai succès en salles chez nous (plus de 80 000 entrées). La méthode gaga, nom donné par Naharin à sa vision du mouvement, fait des émules un peu partout. Il y a peu une leçon géante a rassemblé des centaines d’amateurs à Tel Aviv.

A Chaillot Ohad Naharin donnera avec ses danseurs une Gaga classe. Et pas question de venir en observateur : seuls les « participants » sont acceptés. A l’Opéra de Paris Decadance dansé uniquement par le corps de ballet –exit les étoiles !- est donné une quinzaine de fois. Un véritable challenge loin d’être gagné. Ailleurs les représentations se jouent souvent à guichets fermés. La France est à l’évidence gaga d’Ohad.

Philippe Noisette – www.sceneweb.fr

Decadance chorégraphie Ohad Naharin par le ballet de l’Opéra de Paris du 28 sept au 19 octobre wwwoperadeparis.fr
Tous Gaga ! Théâtre de Chaillot avec 4 ballets d’Ohad Naharin et la Batsheva Dance Company : Mamootot, Venezuela, Décalé, Sadeh 21. Du 10 au 27 octobre. Journée avec Ohad Naharin le 20 oct
www.theatre-chaillot.fr