La réputation culturelle de Marseille n’est pas que la réputation culturelle de Marseille : c’est sa réputation tout court. Il ne suffit ra pas d’importer des capitaux attelés de bourgeoisies poncées pour achever le fantasme de transformation géré par quelques têtes, avec ou sans accent.
La culture n’est pas un bien meuble. On ne la déplace pas dans sa valise, on ne lui fait pas visiter le port, on ne l’habille pas en faux moderne ou en chic-à-l’étage, comme dans des magazines et dans des magasins.
Elle exige un lourd passé, un présent risqué et vibrant, un avenir d’étrangetés. Marseille a tout ça. Pour ne pas l’amnésier ni l’anesthésier, il faut un lieu pérenne où travailler – c’est Montévidéo -, il faut un festival qui révèle ce que le passé, le risque du présent et l’avenir des formes recèlent d’élan vital. Actoral est depuis quinze ans ce festival.
Présents à Paris comme à Montréal cette année, les artistes invités inventent entre danse et théâtre, entre performance et poésie, entre arts plastiques et cinéma, moins pour interroger ce que serait chacune de ces disciplines que pour prendre à bras le corps chaque problème, chaque question, comme étant leur question, leur problème – parce qu’ils sont nos questions et nos problèmes à tous. Actoral génère ainsi l’un de ces temps-clés où nous pouvons mieux saisir ce qui arrive, et où, nourris de ce que nous venons de voir et d’entendre, nous sortons, le regard neuf et plus aigu. Nathalie Quintane, marraine de cette édition.
Toute la programmation d’Actoral du 24 septembre au 11 octobre
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