Le choc Au-delà. La chorégraphique rythmée et excellemment bien construite du congolais DeLaVallet Bidiefono raconte comment la mort hante son pays le Congo.
Des déplacements rythmés et maitrisés au millimètre, les danseurs de la compagnie Baninga tracent leur chemin. Il y a une belle énergie qui se dégage dès le début du spectacle, soutenue par le bassiste Armel Malonga et le percussionniste Morgan Banguissa qui a composé la musique. La voix rauque du chanteur Athaya Mokonzi (sorte de Tom Waits noir) déchire le ciel. On frémit. Les danseurs entrent alors en transe. Les hommes se portent. Ils sont vigoureux et élégants. Les filles sont déterminées et énergiques.
Le spectacle de DeLaVallet Bidiefono est tenu de bout en bout. Il explore une palette très large de gestes chorégraphiques. Tout est dosé. Il utilise aussi l’humour pour dédramatiser son propos. Deux danseurs se lancent dans un concours d’applaudissements auprès du public tandis qu’une danseuse en fond de scène lance « Tout ça c’est du bla bla bla ». « Je souhaite raconter comment je me suis frotté à la mort et comment les gens de mon pays s’en arrangent aujourd’hui », explique le chorégraphe. « Je souhaite raconter comment un rapport particulier avec « l’Au delà » nourrit mon engagement artistique et donc politique ».
A la fin du spectacle, les danseurs se groupent tel un amas de corps inertes. Une émeute surgit dans la nuit. Le sang commence à couler. Un danseur est exécuté. Sur scène c’est un champ de bataille : des chaussures et des vêtements jonchent le sol. « Ton silence » crie une dernière fois Athaya Mokonzi. La guerre civile et la mort sont toujours le quotidien de milliers d’humains sur terre. Le spectacle de DeLaVallet Bidiefono vient nous le rappeler.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Dans sa nouvelle création, DeLaVallet Bidiefono a souhaité mettre en scène ce compagnonnage funeste, figurer cette empreinte sur le quotidien de ses concitoyens. Un quotidien rythmé par les veillées funèbres qui durent six jours, pendant lesquelles le chagrin se manifeste par le rire et par les larmes. Six jours durant lesquels on entre en transe pour que s’expriment les défunts. La mort est tragique, bien entendu, mais elle offre aussi à l’artiste un ennemi à défier. Engageant son corps dans la bataille, le chorégraphe nargue la fatalité et se mue en combattant pour promouvoir l’action plutôt que les mots et faire avancer la société congolaise. Pour Au-delà, ils seront neuf guerriers réunis au Cloître des Célestins : six danseurs, un chanteur et deux musiciens. Ils seront les passeurs d’une énergie violente, grave et pleine d’espoir. D’après dossier de presse.
Au-delà
chorégraphie DeLaVallet Bidiefono
musique Morgan Banguissa, DeLaVallet Bidiefono, Armel Malonga
texte Dieudonné Niangouna
assistant à la chorégraphie Destin Bidiefono
lumière Stéphane ‘Babi’ Aubert
son Jean-Noël Françoise
avec Morgan Banguissa, Jude Malone Bayimissa, DeLaVallet Bidiefono, Ingrid Estarque, Ella Ganga, Armel Malonga, Athaya Mokonzi, Nicolas Moumbounou, Igor Nlemvo Massamba
production Compagnie Baninga / DeLaVallet Bidiefono
production déléguée Le Grand Gardon Blanc
coproduction Festival d’Avignon, Théâtre Paul Éluard de Choisy-le-Roi, Parc de la Villette (résidence d’artistes 2013), Le Carré Sainte-Maxime, Châteauvallon Centre national de Création et de Diffusion culturelles
avec le soutien de la Région Île-de-France, du Conseil Général du Val-de-Marne, de l’Institut français dans le cadre du programme Afrique et Caraïbes en Créations, de l’Ambassade de France au Congo, de l’Institut français du Congo (Brazzaville), d’Ecair et de la Spedidam
Le Festival d’Avignon reçoit le soutien de Total pour l’accueil de ce spectacle.
Durée : 1h20
Festival d’Avignon
Cloître des Célestins
Du 19 au 25 juillet
22h
MAC Créteil du 10 au 14 janvier 2014
Le Grand R à la Roche-sur-Yon le 21 janvier 2014
Théâtre Paul Eluard à Choisy-le-Roi le 24 janvier 2014La Faïencerie à Creil le 29 janvier 2014
Le TRR à Villejuif le 31 janvier 2014
Maison de la Danse à Lyon les 3 et 4 février 2014
Théâtre en Dracénie à Draguignan le 6 février 2014
Le Carré à Sainte-Maxime le 8 février 2014
Hippodrome de Douai le 11 février 2014
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