Danseur et chorégraphe libanais, Alexandre Paulikevitch exorcise ses traumatismes sur scène dans un solo bouleversant. De l’abandon à la force et à l’exaltation, il met son corps en première ligne dans une performance qui appelle à la résilience et à la résistance, dans un pays qui danse sans cesse au bord du gouffre.
« A’alehom est un travail profondément intime, fondamental et essentiel afin d’exprimer la succession d’histoires et d’expériences douloureuses vécues ces derniers mois, allant de la mort de mon père, à la détention que j’ai subie aux mains de la police, puis la fin d’une histoire d’amour toxique pour arriver à l’explosion du port de Beyrouth le 4 août » confie Alexandre Paulikevitch.
Avec ce solo, le chorégraphe et danseur libanais offre un saisissant rituel de transformation, en réaction à la douleur, aux coups, à la violence profonde, irradiante d’un pays en plein chaos. Dans un spectacle articulé autour d’une boîte qui sert de cercueil, de cellule ou de barricade, il se lance à corps perdu dans une danse à nu où le tremblement, les secousses des épaules et du bassin, les chutes, se muent en un appel à la vie et à la résistance.
Artiste engagé, arrêté et tabassé lors de manifestations contre le régime, Alexandre Paulikevitch ne cesse de questionner au Liban l’histoire, le genre et le sens politique du corps en représentation. Courage, générosité, appétit à partager ses expériences, sa voix porte et sans faillir. C’est ce thème du dépassement des épreuves et du rejet de la victimisation qu’il développe une nouvelle fois dans A’alehom que l’on pourrait traduire par À l’attaque. Un geste cathartique qui transforme l’épreuve en un voyage salvateur, montrant que l’art est une nécessité de vie.
A’alehom
Conception et interprétation Alexandre Paulikevitch
Direction artistique Éric Deniaud
Direction technique Tamara Badreddine
Le Manège de Reims dans le cadre du Festival FARAWAY
2 et 3 février 2022 à 19h
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !