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A Berlin, La Cage aux folles toutes plumes dehors

A voir, Danse, Les critiques, Théâtre

« La Cage aux Folles » à la Komische Oper de Berlin credit : Monika Rittershaus

A la Komische Oper, Barrie Kosky monte une version musicale de La Cage aux folles sous la forme d’une grandiose revue de music-hall où fantaisie et émotions vont de pair.

Devenue mythique au théâtre comme au cinéma, la célébrissime comédie de boulevard du duo Poiret – Serrault, est aussi une pièce musicale à succès créée successivement dans les années 1980 à Broadway puis à Berlin. Composé par Jerry Herman sur un livret de Harvey Fierstein, ce premier musical traitant ouvertement de l’homosexualité continue de faire se tordre de rire le grand public, avec ses dialogues et situations improbables. Au cœur du sujet, un couple d’hommes vieillissant. Georges est patron d’un cabaret-boîte de nuit à Saint-Tropez où se donne chaque soir un show de travestis, et son amant, Albin, qui est aussi la grande Zaza, star de la scène. Les deux coulent des jours à la fois heureux et tempétueux mais Jean-Michel, le fils du premier, vient annoncer son futur mariage avec la fille du leader politique d’un parti catho ultraconservateur, un évènement qui déclenche une série de crises et rebondissements dont l’outrance et la dérision ne pouvaient que plaire à Barrie Kosky. Celui qui met en scène sans distinction, et avec une variété de styles tous bien affirmés, les grandes œuvres du répertoire lyriques et d’autres plus légères comme des opérettes et des comédies musicales, parvient sans peine à s’emparer de La Cage aux folles, ouvrage à partir duquel il signe un spectacle franchement pimpant et euphorisant, plein de couleurs et de bonne humeur, porté par une troupe au sommet.

La pertinence du travail de Kosky réside dans la façon dont il ne lésine pas sur le spectaculaire. La danse bat son plein grâce aux chorégraphies délirantes de Otto Pichler. Les décors et les costumes offrent un festival de toiles peintes, de plumes de boa, de strass, de lamés, de paillettes. Les oiseaux de nuit (qu’on nomme Cagelles) paraissent d’abord dans leur habitacle en fer sur des balancelles leur servant de perchoir, puis virevoltent sur scène à l’occasion de tableaux éblouissants qui s’enchainent sans temps morts. Dans l’humour et l’excès parfaitement assumés, Kosky porte aussi un regard pleinement tendre et empathique sur les personnages, il distille une certaine profondeur et ne recule pas devant une certaine sentimentalité. La Cage aux folles n’est alors pas qu’un simple prétexte au divertissement chatoyant, mais un moment théâtral très drôle, intelligent, émouvant, plein d’humeurs et d’esprit. Sa représentation, qui n’est jamais passéiste, joue sur l’esthétique queer en faisant par exemple du salon du couple principal un modèle de goût homoérotique affriolant avec fresque testostéronée sur les murs et mobiliers de formes testiculaires. La provocation bienvenue laisse toujours place à un romantisme bien présent dans les mélodies énergiques et sirupeuses que dirige le chef d’orchestre Koen Schoots.

Le comédien Stefan Kurt trouve en Albin/Zaza dont il épouse merveilleusement les minauderies et les sautes d’humeurs, un rôle en or qu’il campe avec autant d’excentricité que de sincérité. Il fait une dramaqueen plus vraie que nature dans son habit de lumière comme en coulisses où l’artifice cède le pas au dévoilement. Sur scène, avec son compère Peter Renz, épatant meneur de revue, il plaide de manière fière et poignante la liberté et la dignité de s’assumer. « Ich bin was ich bin » dit la chanson. Toute la distribution est au diapason. Daniel Daniela Yrureta Ojeda fait du majordome Jacob un drag survolté qui multiplie les tenues et les pitreries les plus improbables. Le petit mais truculent rôle de Jacqueline est défendu avec abattage par Helmut Baumann, le créateur du rôle de Zaza en 1985… De magnifiques et généreux danseurs, acteurs, chanteurs, musiciens font de la scène un lieu affranchi où vivre n’est soudain qu’une fête.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

La Cage aux folles (Ein Käfig voller Narren)
Jerry Herman
Direction musicale

Koen Schoots

Mise en scène
Barrie Kosky

Chorégraphies
Otto Pichler

Scénographie
Rufus Didwiszus

Costumes
Klaus Bruns

Dramaturgie
Johanna Wall

Choeurs
Jean-Christophe Charron

Lumières
Franck Evin

Edouard Dindon
Christoph Späth

Jacqueline
Helmut Baumann

Anne Dindon
Maria-Danaé Bansen

Marie Dindon
Andreja Schneider

Frances
Angelika Gummelt

Renaud
Andre Ottens-Körbl

Odette
Shane Dickson

Clo Clo
Christopher Bolam

Frou Frou
Daniel Bezaire

Mercedes
Danilo Brunetti

Josephine
Brittany Young

Hanna
Benjamin Gericke

Nicole
Kai Braithwaite

Chantal
Michael Fernandez

Angélique
Paulina Plucinski

Monique
Liam Michael Scullion

Bitelle
Lindsay Dunn

Phaedra
Kai Chun Chuang

Komische Oper Berlin

Durée : 3h05

les 7 et 15 avril, le 9 juin 2023 cette saison.

 

9 mars 2023/par Christophe Candoni
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