Le Temps d’Aimer la danse, ce sont 10 jours, sous la direction artistique de Thierry Malandain, consacrés à la force de l’écriture chorégraphique dans une grande diversité d’esthétiques. Des grands maîtres de la danse y tracent l’espace comme une ouverture à un autre monde, aux gestes qui apostrophent celui d’aujourd’hui, danseurs et chorégraphes y célèbrent toutes les danses du hip hop au flamenco. Venus des Pays Bas, d’Espagne, d’Italie, du Danemark, vingt-quatre compagnies et de nombreux rendez-vous dessinent le territoire de la ville de Biarritz, dans ses trois théâtres, ses places et jardins, dans ce geste partagé et amoureux entre le public et la danse.
« Entrez dans la danse, voyez comme on danse, sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez » dit la chanson. Mais, qu’est-ce que la danse ? Loïe Fuller, qui sous la lumière polychrome enivra toute une époque de ses voiles argentés nous répond : « Qu’est-ce que la danse ? Du mouvement. Qu’est-ce que le mouvement ? L’expression d’une sensation. Qu’est-ce qu’une sensation ? Le résultat que produit sur le corps humain une impression ou une idée que perçoit l’esprit ». Mais la définition n’est rien, il faut la mettre en application. C’est ce que propose cette 29ème édition du Temps d’Aimer, dont la programmation copieuse, mais équilibrée devrait offrir le plus durable des plaisirs. La danse, c’est la jeunesse perpétuelle du monde, vous vous sentirez donc en pleine forme. La danse, c’est aussi l’air du temps fait chair. Le processus d’exaltation s’enclenche rapidement et l’éclectisme des propositions, des univers vous encouragera à continuer. Entre les spectacles présentés en salle chaque jour à heures fixes, vous pourrez également « grignoter » des répétitions publiques, des performances dans les rues, des gigabarres sur la plage, des conférences, des stages, et bien plus encore. Bref, comme j’aime la danse, c’est bon et ça marche ! Alors, entrez dans la danse, et embrassez qui vous voudrez !
Thierry Malandain
Le Temps d’Aimer
6-15 septembre 2019
Direction artistique Thierry Malandain
Organisation Biarritz Culture
<< Vendredi 6 Septembre
21h – Gare du Midi – Introdans (Pays-Bas)
Dutch Masters
Andante – Hans van Manen
Polish Pieces – Hans van Manen
Lieder eines Fahrenden Gesellen / Songs of a Wanderer – Jiri Kylian
Cantus – Nils Christe
Des légendes vivantes. Cette soirée exceptionnelle réunit les grands maîtres de la danse néoclassique, courant qui a si bien fleuri au Pays Bas.
Jiri Kylian, mythique créateur de quatre-vingts ballets, dont une vingtaine régale plus d’une centaine de compagnies.
Hans van Manen, un maître de la scène chorégraphique au répertoire de cinquante compagnies dans le monde.
Et enfin Nils Christe à la reconnaissance tout aussi étendue.
Trois chorégraphes pour une déclinaison d’une même esthétique où le geste a valeur de sens et de beauté. Et dont la maîtrise portée impeccablement par la compagnie Introdans révèle un magnifique sens de la calligraphie du mouvement et de l’espace.
Hans Van Manen offre une vision sur le monde teintée d’humour, Jiri Kylian préfère sonder l’âme humaine, quant à Nils Christe, il pourrait être l’héritier des deux. Sur des partitions de Mozart, Mahler et Arvo Part, ces maîtres ont résolument en commun la beauté.
<< Samedi 7 Septembre
19h – Colisée – Affari Esteri
Holy / Edmond Russo & Shlomi Tuizer
Holy, solo interprété par Shlomi Tuizer, s’inspire du poème emblématique Howl du poète américain Allen Ginsberg.
Écrit en 1955, le poème de Ginsberg est une protestation, un hurlement de colère contre le conformisme écrasant l’âme. Manifeste de révolte ou acte personnel de résistance, le solo inspiré, à la fois sombre et lumineux, est aussi une quête de dépassement et de réconciliation.
Au rythme cliquetant de la respiration naturelle et de la conversation, fusionné à la syncope urbaine du jazz be-bop, La danse de Holy imprégnée de l’énergie et la charge contenues dans le poème de Ginsberg, explore la volonté et la capacité de l’être à déplacer, à transformer la gravité en une sensation d’élan, de suspension. Avec grâce.
21h – Théâtre du Casino – CCN de Caen Normandie
Fix me / Alban Richard avec Arnaud Rebotini
Sur la symphonie techno jouée en live par Arnaud Rebotini, Alban Richard conçoit une chorégraphie qui puise sa puissance dans la ferveur. Corps éloquents, sermons et slogans, un montage chorégraphique, musical et plastique.
Quatre danseurs déterminés, mus par des paroles qu’eux seuls entendent, délivrent leurs messages. À travers un lexique de mouvements inspiré des manifestations politiques, de discours de rues et des prêches de quatre prédicatrices américaines, ils épuisent leurs corps à retranscrire les prosodies. Alban Richard – directeur du CCN de Caen en Normandie –appose sa signature singulière, son écriture précise reposant sur un savant agencement des partitions chorégraphiques, musicales et lumineuses qui mutuellement se donnent à voir. Il s’associe aujourd’hui à Arnaud Rebotini, dandy de l’électro française – César 2018 pour la BO de 120 battements par minute. Concert sur machines analogiques, images projetées, haut-parleurs, boules à facettes et stroboscopes contribuent à une interférence spectaculaire, un bain immersif, puissant et exaltant qui décèle l’éloquence des corps.
<< Dimanche 8 Septembre
19h Théâtre du Casino Amos Ben Tal – Off project/Korzo Production
60 /Amos Ben Tal
Épicentre fourmillant de la danse contemporaine en Europe, le Korzo Theater produit des chorégraphes fascinants, forts d’une reconnaissance internationale. Le chorégraphe israélien Amos Ben Tal réunit ici les danseurs de la Batsheva et du NDT au sein de son collectif OFFpro- jects pour une pièce qui égrène le temps.
En 2012, Amos Ben Tal co-fonde collectif OFFprojects, qui crée des performances, des événements et des installations inter-disciplinaires. Dès sa première création, OFFline en 2014, le collectif suscite l’intérêt pour son approche novatrice et pour le talent d’interprétation de ses membres. Pour cette nouvelle création Ben-Tal et ses danseurs entraînent le public dans un voyage méditatif qui aborde les constructions sociales et à l’expérience personnelle du temps. À travers le mouvement, le son, la lumière et les mots, ils déconstruisent habilement le concept de temps. Soixante minutes où on partage des moments d’immobilité, de pression, d’espoir et de désir, explorant la structure du temps et ses mystères, pour un ravissement du public.
21h – Gare du Midi – David Coria (Espagne)
Anonimo
Digne héritier de ses ainés, David Coria est l’une des nouvelles stars montantes du flamenco. La ferveur du public le consacre aujourd’hui avec son dernier spectacle Animo, prix du public au fameux festival de Jerez.
David Coria est un danseur d’exception à la rapidité électrisante. Formé au Conservatoire de Séville puis soliste du Ballet National d’Espagne, il a dansé les chorégraphies d’Antonio Gades et Pilar Lopez avant d’entamer une carrière dans de nombreuses compagnies, dont le Ballet Flamenco d’Andalousie où il était premier danseur. Désormais maître de son destin, il veut transmettre toute l’énergie vitale du flamenco d’aujourd’hui. Il l’aime et le délivre frais et ardent, espiègle et délicat, puissant et rigoureux. Dans sa nouvelle création, il s’entoure de deux danseurs et forme un trio masculin porté par le désir de danser des corps rigides et doux, masculins et féminins, beaux et laids, chaotiques et ordonnés. Danser sans réserve dans un rythme soutenu et captivant qui soulève des olés dans le public.
<< Lundi 9 Septembre
19h – Colisée – Cie MF (Italie)
Re-garde / Maxime Freixas & Francesco Colaleo
La compagnie italienne MF s’inspire des actes quotidiens pour y révéler avec malice sa part de poésie. Avec RE-Garde deux danseurs s’attardent sur le regard, au sens qu’il peut porter et aux impacts qu’il engendre.
Anodin ou lourd de sens, le regard de l’autre crée l’image du monde et l’image de soi. Il représente depuis l’enfance un échange inexplicable. Francesco Colaleo et Maxime Freixas, chorégraphes et danseurs, abordent avec facétie l’effet du regard de L’autre. En un clin d’œil, ils brossent le panel de son impact comme limite à la liberté et/ou source de communication ineffable et comme interprétation de la réalité.
Tour à tour observés, manipulés, ils jouent de l’emprise du regard et de sa perception, dans un tendre tête-à-tête.
19h – Théâtre du Casino – Martin Harriague (création)
Fossile
Attaché à la dramaturgie avec ce sens aigu d’amener les choses à propos, les pièces de Martin Harriague, l’enfant prodige du pays, ont fait une entrée remarquée dans le monde de la chorégraphie. Ce talent à maintenir sur le vif l’intérêt du spectateur, redouble avec la découverte de cette nouvelle pièce créée pour le Temps d’Aimer.
Après avoir récemment créé plusieurs pièces de groupe, Martin Harriague, artiste en résidence au Malandain Ballet Biarritz, a choisi la forme intime du duo. Inspiré par sa longue complicité artistique avec Frida Dam Seidel, actuellement danseuse du Ballet de Göteborg – où elle interprète le répertoire d’Ohad Naharin, Sidi Larbi Cherkaoui, Sharon Eyalet et Damien Jalet -se met en scène à ses côtés, dans un pas de deux à la fois abstrait et visuel. Autour d’un objet insolite qui, tel une boîte de Pandore ou un mystérieux monolithe, figure tous les non-dits et les blocages des relations humaines, il est ici question de fin et de mort, au plan personnel et quant à l’avenir du monde, mais aussi de renaissance, de commencement et de prise de risque. Un concentré d’émotions, dont la chorégraphie conjugue un langage physique, engagé et un propos contemporain.
<< Mardi 10 Septembre
19h – Colisée – Cie Myriam Naisy / l’Hélice
Sous Venances
Le choix de la chorégraphe Myriam Naisy de laisser son temps au mouvement, de le poser, confère à sa danse un aspect hiératique. Avec ce dyptique, décliné en solo et trio, empreint de voyages et de poésie mystique, sa danse se fait envoutante.
Dans le solo De plumes et de plomb, au centre d ‘un cercle incandescent, une femme seule combat un vent de fureur. Une danse entre terre et air.
Avec le trio, la chorégraphe évoque des figures nomades sur des fados sensuels et les compositions du jazzman Anouar Brahem. Des mélopées musicales pour une partition des méandres intérieurs.
Outrepasser le tourment de souvenirs funestes et déchirants, et (re)trouver une voluptueuse liberté voici ce que susurre la chorégraphe dans ces deux pièces.
Avec son sens du tracé et du mouvement, la danse y est élégante et solennelle pour qui le geste reste sacré.
21h – Gare du Midi – Danish Dance Theater (Danemark)
Siren / Pontus Lidberg
Pontus Lidberg, le prodige suédois, offre avec la compagnie danoise Danish Dance Theater une relecture du mythe des Sirènes de l’Odyssée.
La danse nordique a des allures de malle aux trésors. De Birgit Cullberg à Mats Ek, de Tero Saarinen à Johan Inger, chaque décennie révèle une perle rare. Pontus Lidberg est sans doute le moins connu en France des prodiges du Grand Nord. Pourtant, les compagnies se l’arrachent : New York City Ballet, Ballets de Monte-Carlo ou Ballet du Grand Théâtre de Genève comme l’Opéra de Paris lui ont passé commande. S’inspirant de la rencontre d’Ulysse avec les Sirènes dans l’Odyssée, Lidberg associe visions nordiques glaciales et goût théâtral pour sillonner les profondeurs de l’inconscient avec la complicité du dramaturge Adrian Silver, collaborateur de Bill T. Jones et Martha Clarke. Bien plus qu’une allégorie sur la convoitise masculine, Lidberg choisit d’évoquer les thèmes du manque, de la créativité et de la solitude. Des images d’eau et même aussi de l’eau sur scène, créent un monde défini par la mer, où les marins s’accomplissent et où vivent les sirènes, dans un jeu entre mouvement et narration musicale
<< Mercredi 11 Septembre
19h – Colisée – Matxalen Bilbao
Serenity Suite
Matxalen Bilbao, figure marquante pour de nombreux jeunes chorégraphes basques,embrasse depuis 20 ans, la scène chorégraphique du Pays Basque. Dans cette nouvelle création Sérenity Suite, elle partage le plateau avec une jeune danseuse et ouvre de nouveaux espaces.
30 ans séparent les deux interprètes qui ont en commun ce bien précieux, la danse. Reprise d’un solo crée par Matxalen Bilbo il y a 20 ans, sans prétention et d’un regard enjoué, elles adoptent sur scène cet espace commun où la transmission est le point de départ de la pièce. Cette mise en commun explore également de nouveaux territoires : expressivité du visage, insertion de textes…
Parler du temps qui passe traverse la pièce sans gravité et sans nostalgie. Un duo émouvant dans lequel la chorégraphe mêle son vocabulaire personnel, l’abstraction à une expressivité généreuse. Une danse altruiste habitée et sobre.
21h – Théâtre du Casino – Andrew Skeels (Etats unis )
Finding Now
Musique baroque et énergie hip hop, le chorégraphe américain Andrew Skeels en état de grâce, célèbre la beauté du fugace.
Être à fond dans le présent, dans la saveur du moment. Ce désir draine l’énergie de la nouvelle pièce d’Andrew Skeels, Finding Now. Clair-obscur à la Caravage, danseurs vêtus de blanc, quelques-unes des plus belles pages de la musique baroque en guise de partition et voilà le public embarqué pour une heure à l’altitude vertigineuse du frisson sacré sur des airs de Bach, de Vivaldi ou de Purcell, Avec ce spectacle pour cinq hip-hoppeurs, Andrew Skeels, passé par ce genre, mais aussi par le classique, actuellement en résidence aux Grands Ballets canadiens de Montréal, aiguise son écriture incisive en la trempant dans l’urgence, le sentiment d’immédiateté qui fait de la danse une projection vers l’avenir.
<< Jeudi 12 Septembre
19h – Colisée – Cie Wejna / Sylvie Pabiot
Traversée
La chorégraphe Sylvie Pabiot met en jeu l’idée de Traversée, aventure aussi bien individuelle que collective, en dessinant une troublante mappemonde des rapports humains.
Cet entre-deux est un espace indéfini où tout peut arriver, très ancienne et très actuelle, la notion de traversée obéit à la même nécessité impérieuse, la survie. C’est elle le moteur de l’avancée, associée à un immense espoir. En y associant une métaphore de la danse, Sylvie Pabiot souligne l’interdépendance entre les êtres qui osent cette traversée. La solidarité y prend la forme , d’une imbrication des corps quasi permanente, les uns portant le poids des autres par un système de relais. Contacts et ténacité, fluidité et persévérance, les cinq danseurs entrent dans un mouvement organique. Ils figurent un temps suspendu, entre deux lieux. Un voyage en forme de guet.
21h – Théâtre du Casino – Faso Danse Théâtre – Serge Aimé Coulibaly
Kalakuta Republik
<< Vendredi 13 Septembre
19h – Théâtre du Casino – Cie Dyptik
Dans l’engrenage / Mehdi Meghari
Hip hop sous haute tension, La compagnie Dyptik exprime la révolte avec force et authenticité dans une danse virtuose et engagée.
Dans l’engrenage est le deuxième volet d’une réflexion sur les révoltes des peuples. Les chorégraphes interrogent cet espace-temps où des hommes et des femmes s’unissent pour contester un existant et construire un idéal. Mettre les doigts dans l’engrenage, s’aventurer dans une situation dont on ne pourra plus sortir, voilà le fil rouge de la pièce. Les chorégraphes questionnent les limites de l’Homme et sa capacité à résister à son propre système. Sur scène, la tension est palpable, l’atmosphère urbaine électrique. Les sept danseurs puisent leur énergie aux sources du hip hop. Leur engagement physique et émotionnel développe une danse à la fois intense et puissante. La compagnie Dyptik incarne une génération qui refuse la fatalité d’un monde apeuré ; un monde qu’elle entend bâtir elle-même.
21h – Gare du Midi – Centre national de danse contemporaine d’Angers
Soirée Merce Cunningham
Merce Cunningham a révolutionné la danse. Robert Swinston, son fidèle assistant pendant plus de trente ans, perpétue l’esprit et la technique de son maître et ami à la direction du Centre national de danse contemporaine d’Angers (CNDC).
Merce Cunningham a profondément marqué l’histoire de la danse et des arts. Il introduit une conception novatrice de la danse : rejette la narration, s’attache au mouvement pur et à une danse émancipée de la musique (son amitié avec John Cage est alors déterminante), et enfin introduit de nouvelles technologies pour explorer de nouvelles voies de création. Robert Swinston a choisi pour célébrer la centenaire de la naissance du maître de la post modern dance, de présenter deux de ses pièces emblématiques
Sur une partition de John Cage, Beach Birds est une pièce pour onze danseurs, inspirée par le spectacle des oiseaux voletant et sautillant sur une plage. Avec Biped au confluent de la danse et des arts numériques, les projections d’images animées se superposent aux danseurs dans un fascinant ballet de figures abstraites et démultipliées, toute en énergie pétillante
Sa danse complexe et virtuose reste drôle et inventive.
<< Samedi 14 Septembre
18h – Colisée – Cie Didascalie / Marion Lévy (jeune Public)
Et Juliette
Fraîcheur et espièglerie pour cette Juliette du 21è siècle, emportée par la virevoltante Marion Lévy dans cette pièce jeune public.
Juliette est une fille d’aujourd’hui. Dans l’intimité de sa chambre, elle évoque sa naissance, sa famille, son corps changeant, son amour naissant pour Roméo et son désir absolu de liberté.
Juliette est l’héroïne de Shakespeare, enfant obéissante, adolescente indocile et intrépide, résolue à vivre sa passion. Par le théâtre, la danse, la vidéo et la musique nous l’accompagnons dans les étapes de sa vie, passons du réel à l’imaginaire, du rire aux larmes. Seule en scène, lumineuse, Marion Lévy se dédouble en ombre chinoise sur un écran-paravent, déborde d’énergie et d’émotion. Elle écrit pour l’enfance une danse contée, limpide, un poème visuel et pétillant. Une histoire de découverte de soi, de courage et d’amour surtout. Et une rencontre idéale des petits avec le spectacle vivant.
21h – Théâtre du Casino – Cie Faizal Zeghoudi
No land demain ?
No land demain ? pièce bouleversante dans laquelle huit interprètes dansent à bras-le-corps le long et périlleux périple des migrants.
Manifeste chorégraphique en hommage aux réfugiés No land demain ? » repose sur la gageure de faire vivre au public le drame de la migration contrainte. Sur une partition sonore imbriquant musique et sons documentaires, le chorégraphe Faizal Zeghoudi raconte à fleur de
peau, le cheminement de la guerre, en passant par la traversée en mer puis l’arrivée sur le rivage.
Le ballet des corps trimbalés, entrechoqués, malmenés et embarqués dans une danse de survie ne laissent personne indifférent. No land demain ? est une pièce âpre, mais importante. Presque une expérience.
<< Dimanche 16 Septembre
21h – Gare du Midi – Compania Nacional de Danza (Espagne)
Carmen / Johan Inger
Avec cette Carmen passionnée et fougueuse, chorégraphiée par Johan Inger, la compagnie espagnole sous la houlette de Jose Martinez prend sa place parmi les plus grandes formations de danse au monde.
La force de cette Carmen est d’être revisitée à l’aune de notre temps, l’héroïne est une femme d’aujourd’hui, libre et courageuse, les montagnes de Ronda se fondent dans des banlieues défavorisées, les militaires se déclinent en cadres supérieurs et le torero est une star de cinéma. Grâce à son sens de la mise en scène et de la théâtralité, Johan Inger livre un ballet moderne et inventif, participe à remettre au goût du jour la danse néo-classique, la dédramatise, la teinte d’humour et de légèreté sans jamais lui ôter sa virtuosité. Une relecture qui donne à ce ballet mythique un souffle nouveau redoublant d’énergie et de volupté ; porté par une compagnie impressionnante de sensibilité et de virtuosité. Et qui a valu à l’œuvre d’être récompensée d’un Benois de la danse comme meilleure production.
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