23 chorégraphes invité.es, une douzaine de théâtres de Pantin à Montreuil, ce festival qui n’en est pas vraiment un annonce le printemps de la danse. Focus sur les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis.
Anita Mathieu, sa directrice, résume en quelques mots l’esprit de « sa » manifestation. « Sans frontière artistique, le festival revendique des complicités avec des artistes invité.es autour des questions sur l’altérité, sur l’identité, sur l’obscurantisme, sur la démocratie des idées ». Pour faire plus simple, disons que les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis sont un laboratoire de formes, de mouvements, de tendances.
Un festival défricheur. Même si la direction de la manifestation ne le revendique pas haut et fort, les Rencontres ont souvent eu du flair. Ainsi on doit aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis les découvertes en France de Daniel Linehan ou Jan Martens. Une artiste comme Oona Doherty a été soutenue assez rapidement également. Cette année c’est le nom d’Alice Ripoll qui est ainsi sur toutes les lèvres. Déjà venue en 2015 aux Rencontres, acclamée en 2018 au Kunsten de Bruxelles , la brésilienne est la vedette de cette édition. Elle est programmée en Seine-Saint-Denis avec CRIA (15 et 16 juin, L’Embarcadère Aubervilliers) et surtout aCORdo l’un des chocs de cette année ( 22 et 23 mai La Dynamo Pantin).
Un festival de fidélités. Aux Rencontres on accompagne sur la durée. Ainsi certains artistes viennent et reviennent à l’instar de David Wampach, l’italien Virgilio Sieni ou l’étonnant Alexander Vantournhout tous trois programmés cette saison.
Un festival de toute première fois. Venu d’Iran, travaillant en Europe Sina Saberi sera peut-être la surprise de cette édition avec son solo Damnoosh (22 et 23 mai Dynamo Pantin). Idem pour la belge Lisa Vereertbrugghen qui travaille elle sur la subculture techno hardcore. Elle partagera la soirée avec Sina Saberi. Bien vu.
Un festival de mémoire. Pas vraiment la spécialité des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis à première vue que les reconstitutions. Mais on ne manquera pas Daniel Larrieu, celui-là même qui éclaira nos années 80, reprenant Romance en stuc (1985) et Chiquenaudes (1982). Ce dernier trio présenté au Concours de Bagnolet –l’ancêtre des Rencontres donc !- révéla le travail de Larrieu au public. Habitées par une nouvelle génération d’interprètes, ces chorégraphies vont en déboussoler plus d’un. (17 et 18 juin CND Pantin).
Un festival de Chaignaud. Une année sans François Chaignaud c’est impossible. Alors après le Kunsten, c’est aux Rencontres qu’il donne le tempo. Cette fois-ci il fait danser les autres, à savoir les norvégiens de Carte Blanche. Soufflette a tout du moment de plaisir, de la fête des corps. Musique polyphonique, vestiaire délirant de Romain Brau, danseurs au sommet c’est simple on est déjà soufflé. (12 et 13 juin MC93 Bobigny).
Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis. Du 17 mai au 22 juin 2019.
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