Alors que la procédure pour la succession de Frédéric Bélier-Garcia à la tête du Quai – CDN d’Angers a l’air un peu compliquée, celle de Robert Swinston à la tête du CNDC est transparente. Le Ministère de la culture, la ville d’Angers et le Président du CNDC ont prolongé son mandat de jusqu’au 30 juin 2020, et la liste restreinte paritaire des candidat.e.s a été dévoilée.
Amala Dianor
Après un parcours de danseur hip hop, Amala Dianor intègre en 2000 le cursus de formation de l’Ecole supérieure de danse contemporaine du Centre national de danse contemporaine d’Angers (CNDC). Il travaille par la suite comme interprète pour des chorégraphes aux univers très différents (hip hop, néo-classique, contemporain et afro-contemporaine) puis obtient par la suite une reconnaissance indéniable dans le monde de la danse.
Au fil de ces années, Amala construit son écriture : il glisse dʼune technique à une autre avec virtuosité, mais c’est la rencontre de ces mondes qui l’attire. Il chorégraphie (ou co-chorégraphie) et interprète ses premières pièces au sein du Collectif C dans C. Puis en 2012, il crée Crossroads (2e et 3e prix concours Reconnaissance) et décide de monter sa propre compagnie, la compagnie Amala Dianor, au sein de laquelle il développe son travail chorégraphique.
En 2013, il créé le quatuor féminin Parallèle au Centre National de la Danse. Puis en 2014, il chorégraphie avec Junior Bosila alias B-Boy Junior, le duo Extension, une rencontre surprenante entre ces deux personnalités du hip hop français. Cette même année il crée et interprète son premier solo, Man Rec, présenté au festival dʼAvignon.
En 2015, la compagnie porte un projet régional nommé Clin d’oeil du temps destiné à 18 danseurs amateurs en voie de professionnalisation. De ce projet découle la création Overflow co-signée avec Mickael Le Mer, Pierre Bolo et Annabelle Loiseau. Amala est aussi artiste en résidence pour deux ans au Théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France (93).
En janvier 2016, il créé la pièce De(s)génération au Théâtre Louis Aragon de Tremblay en France, sextet qui rencontre plusieurs générations de danseurs hip-hop et en extrait le trio New School qui s’inspire de la danse Abstract.
En novembre 2016, il créé le trio masculin Quelque part au milieu de l’infini en s’appuyant sur le thème qui lui est cher, celui de la rencontre. Son travail sera repéré par le Centquatre-Paris ce qui lui permettra d’en être artiste associé jusqu’en juin 2018.
D’une rencontre avec le calligraphe nantais Julien Breton et la danseuse Sarah Cerneaux, naîtra la création Trait d’union en janvier 2018 qui mêle light painting et danse.
Sa prochaine pièce pour neuf interprètes intitulée The Falling Stardust sera présentée à Strasbourg le 16 janvier 2019. Amala conviera cette fois sur le plateau danseurs hybrides issus des domaines contemporains et hip-hop ainsi que des danseurs classiques de ballet, qui tous expérimenteront cette nouvelle voie d’expérimentation de sa gestuelle métissée.
La compagnie Amala Dianor est conventionnée depuis 2018 par la DRAC Pays de la Loire. Elle est soutenue par la Région Pays de la Loire ainsi que la Ville d’Angers.
Amala Dianor est également artiste associé à POLE SUD, CDCN-Strasbourg depuis la saison 16/17 pour une durée de 3 ans ainsi qu’à la scène conventionnée Scène de Pays dans les Mauges (49).
Mette Ingvartsen
Née en 1980 à Copenhague, Mette Ingvartsen étudie à partir de 1999 à Amsterdam, puis à Bruxelles où elle sort diplômée de P.A.R.T.S. en 2004. En 2003, alors qu’elle est encore étudiante, elle monte sa première création Manual Focus, et développe dès lors ses propres projets ou s’engage dans plusieurs collaborations : Solo Negatives, Out of Order, 50/50, To Come, The Making of the Making of, Why We Love Action. Parmi ses derniers travaux, on trouve le projet YouTube Where is my privacy et It’s in The Air, monté en 2008 en collaboration avec Jefta van Dinther, formant avec Evaporated Landscapes (2009) et All the way out there (2011) le cycle Giant City.
La documentation, l’écriture et la performance constituent ses champs d’intervention, et tout ce qui touche à la kinesthésie, la perception, l’affect et la sensation font partie intégrante de son travail. Ses intérêts se sont plus récemment tournés vers une conception plus large de l’art chorégraphique : le projet Evaporating landscapes mené en 2009, est une performance utilisant mousse, brouillard, son et lumière, dont le but est d’étendre le champ de la danse au delà du seul corps humain. Parallèlement à cette démarche, elle s’implique dans des recherches sur l’éducation, les modes et les structures de production des arts du spectacle, notamment par le biais du projet 6Months 1Location, mené en 2008. Actuellement, elle prépare un doctorat en chorégraphie à l’University of Dance and Circus à Stokholm en Suède, et enseigne et anime des ateliers liés au développement de méthodologies propres aux pratiques chorégraphiques.
Depuis 2005, elle travaille sur Everybodys, projet collaboratif mettant en œuvre des stratégies d’”open source” dont l’objet est de produire des jeux et des outils adaptés aux artistes dans le cadre de leur travail. Elle fait partie du collectif Coco qui a présenté en 2008 Breeding, Brains and Beauty, performances théâtrales de Jan Ritsema et Bojana Cvejic.
Mette Ingvartsen a commencé en 2014 un nouveau cycle intitulé The Red Pieces : la première œuvre de cette série, 69 positions, interroge les frontières entre espace public et privé, en plaçant un corps nu au beau milieu du public d’un spectacle. Dans la seconde pièce, 7 Pleasures, un groupe de 12 performeurs questionnent les notions de nudité, de corps politisé et de sexualité.
Joanne Leighton
Joanne Leighton est une chorégraphe belge, d’origine australienne installée en Ile-de-France, dont le parcours est étroitement lié à une vision de la danse originale et évolutive. Sa démarche explore les notions d’espace et de site comme un tout, un commun peuplé de territoires, d’identités, d’espaces interdépendants. Elle propose une ouverture vers un travail sur scène et hors scène où chaque lieu au-delà des frontières, concret ou virtuel et où chaque corps au-delà des individualités, deviennent le champ de l’expérimentation chorégraphique et interpellent la notion du même et de l’autre.
Artiste chorégraphique au sein de l’Australian Dance Theater (1986–1991), Joanne Leighton habite Londres pendant 2 ans, puis crée sa compagnie Velvet à Bruxelles en 1993, pour œuvrer à ses projets chorégraphiques pendant 18 ans. En 1994 et en 2010, elle reçoit le Prix de la SACD Belgique pour son parcours. Joanne Leighton dirige le Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort entre 2010 et 2015. Depuis 2015, sa compagnie WLDN, projet et philosophie, est implantée en Ile-de-France. Ses pièces sont présentées sur de nombreuses scènes internationales, notamment en Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, France, Pays-Bas, Royaume-Uni et à Cuba. Depuis 2018, elle est Administratrice à la chorégraphie et membre du Conseil d’Administration de la SACD ; et membre du Conseil d’Administration Beaumarchais.
Joanne Leighton crée des pièces comme : Made in… Séries, pièce in situ avec 99 habitants créée dans 20 villes différentes en France, Belgique, Allemagne, Danemark et à Cuba ; Les Modulables, des courtes pièces, aux formats divers, en perpétuelle invention depuis 10 ans ; Exquisite Corpse, un cadavre exquis pour 57 chorégraphes dansé par 7 danseurs ; Midori (2013), solo pour Jérôme Andrieu ; Joanne Leighton et le metteur en scène Christoph Frick cosignent en 2014 le spectacle Melting Pot pour 9 jeunes interprètes, tous issus de l’immigration, un échange culturel entre le Theater Freiburg, le CCN de Belfort et le Junges Theater Basel.
En 2011, Joanne Leighton crée Les Veilleurs pour 732 participants à Belfort : une personne chaque matin et une chaque soir veillent sur la ville et sa région pendant une heure, au lever et au coucher du soleil, et ainsi de suite pendant 366 jours. Sur ces mêmes principes, Joanne Leighton remonte cette œuvre chorégraphique pour créer Les Veilleurs de Laval sept 2012 – sept 2013 ; Les Veilleurs de Rennes sept 2012 – sept 2013 ; Les Veilleurs de Haguenau jan 2015 – déc 2015, Les Veilleurs de Freiburg – Die Türmer von Freiburg 20 juin 2015 – 19 juin 2016, Les Veilleurs d’Evreux sept 2017 – sept 2018. D’autres Veilleurs sont en cours d’élaboration dont Les Veilleurs de Dordrecht (Pays-Bas) qui débuteront au printemps 2019 en partenariat avec Schouwburg Kunstmin et Energiehuis.
En 2015, Joanne Leighton crée 9000 Pas, sextet dansé sur un parterre de sel sur Drumming, de Steve Reich. En parallèle, elle instaure une pratique de marche performative avec WALK #1 Belfort-Freiburg, un parcours de 127 kilomètres le long des cours d’eau. En 2016, Joanne Leighton crée I am sitting in a room, quatuor sur le texte éponyme d’Alvin Lucier, présenté dans la version allemande au Theater Freiburg puis au CCN de Tours pour le festival Tours d’Horizon. En 2018, elle crée Songlines, pièce pour huit danseurs, créée sur la composition musicale, fascinante, In C de Terry Riley, qui saisit le mouvement fondateur de la marche. En 2019, Joanne Leighton remet à jour le cadavre exquis chorégraphique qu’elle avait lancé à 57 de ses pairs (2012) avec une création d’un solo à trois corps : Corps Exquis. Cette même année, Joanne Leighton répond également à la commande du Festival Concordan(s)e avec l’autrice Camille Laurens.
Pédagogue internationalement reconnue, Joanne Leighton donne régulièrement des cours, ateliers, interventions pédagogiques et conférences autour de son travail artistique : au Laboratoire Urbain Nordic 2018 à Helsinki ; International Symposium Art & Urban Planning IN-SITU à Graz en Autriche ; à l’Université de Rouen ; aux Beaux-Arts de Toulouse ; ou encore avec les élèves de l’École d’Architecture Paris-Villette…
Les pièces de Joanne Leighton sont produites et présentées dans de nombreux lieux et sur de nombreuses scènes en France et à l’étranger comme au Tangram-Scène nationale d’Evreux, gmem-CNCM-marseille, Le Merlan-Scène nationale de Marseille, Festival June Events de l’Atelier de Paris / CDCN, La Briqueterie CDCN du Val-de-Marne, Les Hivernales / CDCN d’Avignon, Le Phare / CCN du Havre et à l’étranger, en Allemagne au Theater Freiburg et festival Tanztage de Potzdam (DE), Kobenhavns Internationale Teater (DK), La Strada de Graz (AT), Schouwburg Kunstmin à Dordrecht et Festival Oerol à Tershcilling en Hollande (ND)…
Chorégraphe en résidence en Allemagne au Theater Freiburg pendant 3 ans (2015/2017) ; au Théâtre 71 – Scène Nationale de Malakoff (2016/2017), Joanne Leighton est actuellement en résidence longue au Paris Réseau Danse 2017/2019 avec l’Atelier de Paris / CDCN, l’Etoile du Nord – Scène conventionnée danse, micadanses – ADDP et Le Regard du Cygne-AMD XXe ; en résidence triennale 2018/2020 avec le Collectif Essonne Danse, en partenariat avec la DRAC Ile-de-France ; en résidence 2018/2021 à l’Espace 1789 Scène conventionnée danse de Saint-Ouen, avec le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis.
ARCADI Ile-de-France soutient WLDN dans le cadre du parcours d’accompagnement et cela durant trois saisons 2017-2020.
WLDN est subventionnée par la DRAC Ile-de-France au titre des compagnies conventionnées et par la Région Ile-de-France au titre de la Permanence Artistique et Culturelle.
Julie Nioche
Julie Nioche est danseuse et chorégraphe, diplômée du CNSMD – Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en 1996. Elle a travaillé comme interprète auprès d’Odile Duboc, Hervé Robbe, Meg Stuart, Alain Michard, Catherine Contour, Emmanuelle Huynh, Alain Buffard, Jennifer Lacey. De 1996 à 2007, elle co-dirige l’association Fin novembre avec Rachid Ouramdane au sein de laquelle elle participe à des projets communs et initie les siens propres. Elle y met également en place de nombreux dispositifs de recherche plus informels.
Julie Nioche a créé A.I.M.E. en 2007 avec une équipe de chercheurs-enseignants, acteurs du monde associatif et praticiens du corps.
L’association a pour objet la création des oeuvres de la chorégraphe et le développement d’un « art citoyen » consistant à diffuser la danse et les savoirs liés à cette pratique, notamment les pratiques somatiques dans le milieu médico social et éducatif.
En 2010, elle crée Nos solitudes, œuvre imaginée autour d’un corps suspendu qui dans un rapport nouveau à l’espace et à la gravité, fait l’expérience de la solitude grâce à ce référentiel inhabituel. La danse déborde alors vers une métaphore scénique de nos attaches, nos liens et nos appuis.
En 2011, avec Contes Tordus, elle continue de travailler à partir de matières autres que celles de la danse et part de l’écriture de Christophe Huysman pour entamer une recherche partagée sur le thème du conte. Julie Nioche propose une mise en scène, une chorégraphie d’un ou plusieurs contes écrits par l’auteur. Avec cette pièce courte , boîte à musiques, à couleurs, à paroles et à danses ; elle s’ouvre alors au jeune public.
En 2012, elle co-signe sa nouvelle création Voleuse avec la scénographe et architecte Virginie Mira. Une pièce mettant en scène 4 femmes en prise avec une hélice géante à la recherche d’une calme rêverie malgré l’environnement parfois violent, exigeant et toujours trop rapide.
En 2013, elle crée Sensationnelle avec Isabelle Ginot, un dispositif chorégraphique insolite dans lequel les spectateurs sont invités à recevoir la danse aussi par le toucher. Sensationnelle invite chaque spectateur à une expérience singulière et privilégiée avec deux danseurs. Confortablement assis, il assiste à une danse improvisée pour lui seul par l’un des danseurs, tandis que l’autre engage avec lui un dialogue tactile, entre massage et détente l’incitant à se concentrer sur son ressenti et pouvant aller jusqu’à la mise en mouvement.
En 2014, à l’invitation de Eliane Dheygère du Vivat qui continue d’être fidèle aux projets, elle signe En Classe, construit pour et par les enfants de 7 à 11 ans. Dédié à l’espace de la classe, En classe infiltre la pratique de la danse et de la sensorialité au cœur du quotidien des enfants et des enseignants. L’équipe s’invite dans leur espace pour une heure de spectacle qui existe uniquement si tout le monde participe et y insuffle sa sensibilité.
2014 est aussi l’année où Julie Nioche est invitée par Festival d’Avignon pour y présenter la pièce Matter qu’elle souhaite revisiter 6 ans après sa création initiale.
En 2013, Julie Nioche s’installe à Nantes et l’association A.I.M.E. fait de même en 2014. De nombreuses pièces de Julie Nioche sont présentées durant la saison 2014/2015 à Nantes et dans la région.
Julie Nioche est depuis septembre 2014 membre du Conseil professionnel du département danse du PÒLE D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR SPECTACLE VIVANT BRETAGNE PAYS DE LA LOIRE et enseigne en son sein.
Hervé Robbe
Hervé Robbe est né à Lille en 1961.
Après quelques années d’études d’architecture, il se destine à la danse.
Il a été principalement formé à Mudra, l’école de Maurice Béjart à Bruxelles.
Il débute sa carrière d’interprète en dansant le répertoire néo-classique, puis collabore avec différents chorégraphes contemporains.
Dès 1987, il fonde sa compagnie : le Marietta secret.
Après avoir été, entre autres, artiste associé au Quartz de Brest, Hervé Robbe est nommé directeur du Centre Chorégraphique National du Havre Haute-Normandie en 1999.
Après treize années à la direction artistique du CCN du Havre Haute-Normandie et un bilan très positif de tous les projets menés au sein de cette institution, Hervé Robbe continue son aventure d’artiste et de pédagogue depuis 2012 au sein de la structure de production nommée TRAVELLING & CO.
Parallèlement, Hervé Robbe a été nommé en 2013 à la direction artistique du Programme Recherche et composition chorégraphique au sein de la Fondation Royaumont où il encadre un cycle de deux formations/ laboratoires pour chorégraphes intitulés PROTOTYPE & DIALOGUE.
Hervé Robbe est artiste associé au CNDC d’Angers depuis 2017.
Noé Soulier
Le travail de Noé Soulier explore la chorégraphie et la danse à travers des dispositifs multiples. Dans des projets conceptuels comme le livre Actions, mouvements et gestes ou la performance Mouvement sur mouvement, il analyse et décrit différentes manières de concevoir le mouvement qui visent à démultiplier l’expérience du corps. La série de pièces chorégraphiques incluant Removing, Faits et gestes, Second Quartet pour la compagnie L.A. Dance Project ou sa dernière création Les Vagues, tentent d’activer la mémoire corporelle des spectateurs avec des mouvements qui visent des objets ou des événements absents et qui suggèrent par la même plus qu’ils ne montrent. L’exposition chorégraphiée Performing Art, créée au Centre Pompidou, renverse quant à elle la position habituelle de la danse dans l’espace du musée en chorégraphiant l’installation d’une sélection d’œuvres de la collection par des accrocheurs professionnels sur scène.
Né à Paris en 1987, Noé Soulier a étudié au CNSM de Paris, à l’École Nationale de Ballet du Canada, et à PARTS – Bruxelles. Il a obtenu un master en philosophie à l’Université de la Sorbonne (Paris IV) et participé au programme de résidence du Palais de Tokyo : Le Pavillon. En 2010, il est lauréat du premier prix du concours Danse Élargie, organisé par le Théâtre de la Ville et le Musée de la Danse. Noé Soulier est artiste associé au CN D, Centre national de la danse à Pantin depuis 2014 et artiste associé au CDCN Toulouse / Occitanie pour la période 2016 – 2018.
Des profils très variés qui se sont retrouvés dans la danse contemporaine. Félicitions !