Cette édition 2019 rassemble des artistes — (LA)HORDE, Marco da Silva Ferreira, Nach, Amala Dianor — qui ont en commun de révéler des danses émergeant de l’espace urbain et de l’ère « post-Internet ». Ces danses ont parmi leurs qualités celle d’associer à l’affirmation de leur appartenance et de leurs origines le goût de l’emprunt et de la transformation, celle d’exalter sur scène l’énergie enfiévrée de leurs communautés (hip-hop, jumpstyle, krump…). Souvent issues de pratiques autodidactes, elles s’aiguisent sous la signature d’artistes, multiplient leurs références au contact d’autres cultures chorégraphiques et d’autres arts. Véritable espace d’expérimentation, elles irriguent l’actualité artistique, fascinent par la puissance de leur engagement corporel. S’y déploie tout à la fois une esthétique insurrectionnelle et poétique de la jeunesse.
Résonance(s)
rendez-vous danse
13 au 28 mars 2019
MERCREDI 13 MARS
(LA)HORDE
NOVACIÉRIES
(LA)HORDE est un collectif de trois artistes, Marine Brutti, Jonathan Debrouwer, Arthur Harel, qui développent leur pratique à travers la mise en scène, la réalisation de films, l’installation vidéo, la création chorégraphique et la performance. Novaciéries réinterprète les différents aspects du jumpstyle, danse issue du mouvement de la techno hardcore à la fin des années 1990. Le collectif propose dans l’espace du Musée des Beaux Arts de Pau un parcours surprenant mêlant jumpers, cloud chasers, présence d’une chanteuse lyrique et projection de films pour dresser un portrait chorégraphié du monde post-industriel.
LUNDI 18 MARS
MARCO DA SILVA FERRERA
BROTHER
Marco da Silva Ferreira, ancien interprète de Hofesh Shechter, fait partie des artistes en plein essor dans le paysage chorégraphique portugais. Inspiré par la culture urbaine, il ouvre une large réflexion sur les procédés d’héritage, de mémoire, de codes, d’apprentissage et de transmission de la danse. Dans la droite lignée de son précédent spectacle Hu(r)mano (2014), très repéré à sa création, Marco da Silva Ferreira risque une nouvelle pièce, Brother, aux accents de transe tribale. Il prolonge ainsi son travail à travers un prisme plus historique, lié aux origines africaines des danses urbaines.
VENDREDI 22 MARS
NACH
CELLULE
Électron libre formée à l’épreuve de la rue et des battles, Nach trouve dans la violence exutoire et l’expressivité du krump, un moyen d’exprimer son appétit de vivre carnassier, cette ardeur de guerrière qui la porte à danser jusqu’à l’ivresse. Cellule est l’autoportrait dansé d’une femme avec son désir de féminité et d’authenticité. La jeune chorégraphe y explore les énergies féroces du désir, de l’excès, de la souffrance, de la peur, de la jouissance. Cette courte pièce viscérale et lumineuse affirme, à l’état brut, une personnalité de danseuse sans concession.
CLÉMENT COGITORE
LES INDES GALANTES
La représentation sera suivie d’une projection des Indes Galantes de Clément Cogitore. Dans ce court-métrage, réalisé pour la 3e Scène de l’Opéra national de Paris, le réalisateur adapte une courte partie du ballet de Jean-Philippe Rameau, avec le concours d’un groupe de danseurs de krump et de trois chorégraphes : Bintou Dembele, Igor Caruge et Brahim Rachiki.
VENDREDI 22 MARS
DAVID LACHAPELLE
RIZE
En amont de la soirée dédiée à la krumpeuse Nach, Espaces Pluriels s’associe à la Médiathèque André Labarrère pour présenter Rize (2005), film signé du photographe David LaChapelle. Ce documentaire captivant est dédié à l’origine du krump : une danse frénétique et virtuose issue de la communauté Afro-américaine de South Central à Los Angeles.
SAMEDI 23 MARS
Nach
PERFORMANCE KRUMP
Puisant ses ressources dans le hip-hop, les danses traditionnelles d’Afrique et d’Asie, la krumpeuse Nach élabore son propre langage, qui alterne les tensions spectaculaires où se dévoile sa puissante musculature et une subtile sensualité. Elle propose une courte performance dansée, point de départ d’une rencontre et d’un échange avec le public autour de son approche du krump.
SAMEDI 23 ET DIMANCHE 24 MARS
Nach
LE PERSONNAGE KRUMP
Nach propose aux stagiaires une exploration du mouvement, un travail d’écriture et de laboratoire autour des chemins et qualités du krump : urgence de la prise de parole, hautes énergies et contrôle du mouvement. Ce stage s’adresse aussi bien aux comédiens amateurs qu’aux danseurs tous niveaux désireux de découvrir la pratique du krump.
MERCREDI 27 MARS
GABIN NUISSIER
LA VOIE DU RYTHME
Gabin Nuissier, fondateur du groupe Aktuel Force en 1983, est l’un des pionniers de la culture hip-hop en France. Spécialiste de la Break Dance, il retrace pour nous son parcours, désireux de transmettre ce qui constitue pour lui l’esprit de la culture hip-hop : une forme de dépassement de soi par le corps qui l’apparente aux arts martiaux.
JEUDI 28 MARS
AMALA DIANOR
NEW SCHOOL
QUELQUE PART AU MILIEU DE L’INFINI
Deux trios en miroir, New School et Quelque part au milieu de l’infini, signent l’univers chorégraphique d’Amala Dianor. Né au Sénégal, passé par le hip-hop et le Centre national de danse contemporaine d’Angers, il crée sa compagnie en 2012. Amala Dianor développe une danse fluide et organique, hybride de sabar sénégalais, de hip-hop disloqué et acrobatique, ainsi que de contemporain. Le trio New School, décortique la grammaire hip-hop pour en tresser une guirlande ciselée de poses et d’acrobaties. Quelque part au milieu de l’infini pose sur scène un traité de danse pure avec la seule passion du mouvement et de la relation à l’autre.
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