Pierre Arditi à la sauce boulevardière

Florian Zeller est en forme. Il a écrit un petit bijou boulevardier qui colle à la perfection à la personnalité Pierre Arditi, qui ne se ménage pas sur scène dans ce rôle de mari, amant dont l’on découvrira qu’il est le seul dindon de la farce. Michel (Pierre Arditi) est l’amant de la femme (Fanny Cottençon) de son meilleur ami (Patrice Kerbrat). Lequel est depuis longtemps l’amant de la femme de Pierre (Chrstine Millet). Tout cela est admirablement construit, et bien amené. L’action évolue par palier, et Michel, pétri de certitudes, arrogant avec sa maitresse et sa femme, va peu à peu se liquéfier en composant le puzzle de sa vie, fabriqué de toutes pièces par son entourage. Florian Zeller a intégré le sel de la comédie boulevardière, en injectant une dose de psychologie intéressante.  

Pierre Arditi mène la pièce avec brio. Toujours sur le fil, dans l’accélération du rythme de l’action, il exulte à chaque mot bien écrit par Florian Zeller. « J’ai du cœur ! Je fais de la tachycardie ! », « Si tout le monde arrêtait de mentir, il n’y aurait plus de couples, ce serait la fin de la civilisation ! ». C’est totalement jouissif. Certains couples doivent par moment se sentir bien mal à l’aise dans la salle.

La mise en scène alerte de Patrice Kerbrat donne de la vigueur au spectacle. Un petit plateau tournant permet de passer en une seconde d’une chambre d’hôtel, à l’appartement de Pierre, ou dans un vestiaire de salle de sport. La Vérité renouvelle intelligemment le Boulevard.

Florian ZELLER

LA VERITE

Pièce de

Florian ZELLER

Mise en scène

Patrice KERBRAT

Avec Pierre ARDITI

Fanny COTTENÇON

Patrice KERBRAT

Christiane MILLET

Décor

Edouard LAUG

Lumières

Laurent BEAL

Son

Michel WINOGRADOFF

Durée: 1h40

A partir du 19 janvier 2011 (du mardi au samedi à 21h,  matinées : samedi à 18h et dimanche à 17h)

Théâtre Montparnasse