Emio Greco et Pieter C. Scholten, les directeurs du Centre Chorégraphique National – Ballet National de Marseille (CCN/ BNM) ont quitté leur poste à l’issue de leur premier mandat le 31 décembre 2018. Décision des tutelles qui ont décidé de mettre en place un nouveau projet artistique pour le Ballet, orienté vers la jeunesse. 6 candidats préparent leur dossier avant de le défendre devant le jury en mars.
Josette Baïz
Josette Baïz, formée par Odile Duboc, enseigne la danse contemporaine depuis 1978 à Aix-en-Provence, où elle crée ses premières chorégraphies pour de jeunes danseurs issus de ses cours.
En 1982, alors danseuse chez Jean-Claude Gallotta, Josette Baïz remporte au 14ème Concours International de Chorégraphie de Bagnolet le 1er Prix, ainsi que ceux du Public et du Ministère de la Culture.
Elle fonde alors sa première compagnie : La Place Blanche, et a créé depuis lors, plus de 40 spectacles, aussi bien pour ses propres compagnies, que pour de nombreux ballets nationaux (Toulouse, Jeune Ballet de France du C.N.R de Lyon …) ou internationaux (Boston, Ballet Royal de Phnom Penh, Allemagne, Vénézuela, Pays Bas…).
En 1989, le Ministère de la Culture lui propose une résidence d’une année dans une école des quartiers nord de Marseille. Cette rencontre avec ces jeunes d’origines et de cultures diverses l’amène à repenser le sens de son travail et à modifier radicalement sa démarche artistique.
La confrontation avec des propositions aussi diverses que le break dance, le smurf, le hip hop, la danse orientale, gitane, indienne ou africaine, l’ont obligée à revoir entièrement ses acquis corporels et mentaux.
Un processus d’échanges s’est alors mis en place : Josette Baïz enseignait le contemporain, le classique et la composition dans des ateliers de recherches ; les jeunes danseurs lui apprenaient leur façon d’affirmer leurs origines et leurs sentiments.
Naturellement Josette Baïz crée en 1992 le Groupe Grenade qui rassemble alors plus de trente jeunes danseurs.
C’est en 1998 que Josette prend le parti de pérenniser le travail de métissage entrepris avec le Groupe Grenade, tout en restant dans une optique profondément contemporaine. Elle crée alors la Compagnie Grenade composé alors de cinq danseuses majeures issues du Groupe Grenade
Anthony Egéa
Anthony Égéa est né le 6 juillet 1970. En 1984, il découvre la danse hip hop. Sensibilisé à de nombreuses techniques, Anthony Egéa parfait sa formation à l’Ecole Supérieure Rosella Hightower de Cannes grâce à l’obtention de la bourse chorégraphique du Ministère de la Culture en 1996. Une année plus tard, il est également lauréat de la bourse Lavoisier du Ministère des Affaires Étrangères qui lui permettra de suivre une formation au Dance Theater de Alvin Ailey à New York.
En 2001, avec la création de Tryptique, et en 2003, avec la création d’Amazones, Anthony Egéa concourt à ouvrir la danse hip hop vers de nouvelles voies. Ces créations seront pour lui l’occasion de montrer au public que le hip hop ne se cantonne pas aux stéréotypes de genre et d’esthétique. Doué d’un esprit subversif, il crée Soli en 2005 et Urban Ballet en 2008, créations qui assoiront l’identité de la compagnie Rêvolution.Suivront Clash, révélant une esthétique plus contemporaine en 2009 et Rage, un travelling sur une Afrique contemporaine, en 2012.
En 2013, il s’adresse aux plus jeunes en proposant une lecture revisitée du Magicien d’Oz et en 2014 il met sur scène les délices et les délires du clubbing avec Bliss. Avec KreuZ en 2016 il soutient l’émergeance d’un chorégraphe comorien, en adoucissant l’urgence et l’instinctivité du Krump sur scène et cette même année il répond avec fantaisie et enthousiasme à la demande de l’Opéra de Limoges de remettre au goût du jour Les Forains d’Henri Sauguet. En 2010, il écrit la pièce Tétris pour le Ballet de l’Opéra National de Bordeaux et en 2011 le spectacle Middle pour le Beijing Dance Theater. Aussi a-t-il choisi les voies de la transformation, pour au fil des pièces et des projets remettre en question le mouvement en développant des formes hybrides, qui s’écartent des conventions et des attendus. Habité par la fulgurance de l’instable et de l’inconnu, Anthony Egéa se livre incessamment à de nouvelles expériences.
Emanuel Gat
Emanuel Gat est né en Israël en 1969. À 23 ans, il fait sa première rencontre avec la danse lors d’un atelier dirigé le chorégraphe israélien Nir Ben Gal, dont il intègre la compagnie quelques mois plus tard. Après plusieurs tournées internationales en tant qu’interprète, il commence à travailler comme chorégraphe indépendant à partir de 1994.
Dix ans plus tard, il fonde sa compagnie au Centre Suzanne Dellal de Tel-Aviv. Il crée alors les pièces Winter Voyage, The Rite of Spring, K626 et 3for2007, avant de choisir de s’installer en France, à la Maison intercommunale de la Danse d’Istres. Entre 2008 et 2011, il crée Silent Ballet, Winter variations et Brilliant Corners.
En 2013, il devient artiste associé auprès du Festival Montpellier Danse pour lequel il propose de nouveaux travaux dont entre autres des performances, Corner Études et Plage romantique. En 2016, il présente Sunny, un spectacle remarqué fait en collaboration avec le musicien Awir Leon. En 2017, il créera Tenworks (for Jean-Paul) avec les danseurs du Ballet de l’Opéra de Lyon ainsi que Duos, une série de duos présentés dans différents endroits de la ville de Montpellier.
Son œuvre comprend également un certain nombre de commandes réalisées pour de grandes compagnies de danse mondialement connues comme notamment le Ballet de l’Opéra de Paris, la Sydney Dance Company, le Ballet du Grand Théâtre de Genève, Cedar Lake, le Royal Swedish Ballet…
Olivia Grandville
Formée à l’école de l’Opéra de ,Paris, Olivia Grandville intègre son corps de ballet en 1981, avant d’être nommée sujet en 1983. Jusqu’en 1988, année où elle décide de quitter cette institution pour d’autres aventures, elle traverse, outre le répertoire classique, des oeuvres de Balanchine, Limón, Cunningham et participe aux créations de Maguy Marin, Bob Wilson et surtout Dominique Bagouet. En 1989, elle rejoint la compagnie de ce dernier et participe à l’ensemble de ses spectacles, jusqu’au décès du chorégraphe en 1992. C’est là qu’elle commence à réaliser ses propres projets. Très tôt, elle affirme son intérêt pour la dimension polysémique de la danse, en particulier les correspondances entre le geste et le verbe. De Le K de E inspiré des écrits de Kurt Schwitters en 1993 à Comment taire développé en 2006 avec le logiciel Eyes Web de l’Ircam, elle met en jeu une esthétique combinatoire qui met le corps en relation avec les écritures du spectacle vivant (texte, musique, lumière…), tout en ne perdant jamais de vue la qualité du mouvement. Au Festival d’Avignon, Olivia Grandville a dansé en 1993 Jours étranges et So Schnell de Dominique Bagouet dans la Cour d’honneur, avant d’y revenir en 2010 avec Flip Book de Boris Charmatz et la création d’Une semaine d’art en Avignon, un Sujets à Vif qui proposait, avec Léone Nogarède, sa mère, et Catherine Legrand, danseuse rencontrée chez Bagouet, une traversée sensible de l’histoire du Festival.
collectif (LA)horde
(La)Horde est un collectif artistique fondé en 2011. Il regroupe à sa direction trois artistes : Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. (La)Horde oriente son champ d’action sur l’échange et le questionnement des codes de différentes disciplines artistiques notamment dans les milieux de l’art vivant et de l’art contemporain.
Leur travail se développe à travers la mise en scène, la réalisation de films, l’installation vidéo, la création chorégraphique, et la performance. À l’aide de mediums multiples, ils développent des scénarii et des fictions prenant racine dans des problématiques contemporaines et s’étendant sur plusieurs espaces de narration. (La)Horde crée des univers instables et des fictions hypnotisantes qui défient le spectateur dans son expérience d’appréhension de l’oeuvre.
Bouba Landrille Tchouda
Bouba Landrille Tchouda fait partie de ces danseurs-chorégraphes issus de la mouvance hip hop qui ont développé une écriture chorégraphique contemporaine forte et très personnelle. Pour ce nouveau spectacle élaboré en résidence au Musée des Confluences, au Toboggan à Décines et à la Maison de la Danse, le chorégraphe a réuni une troupe épatante de huit danseurs. Leur énergie intense et contagieuse, tout comme leur envie d’en découdre et d’abattre les obstacles, sautent aux yeux. Animés par le goût du jeu et du défi, les danseurs se lancent dans un simulacre de courses et de luttes où ils cherchent à prendre le dessus pour vaincre et surtout continuer à vivre ! Leurs danses s’inspirent du boomerang, instrument de chasse, de jeu ou de musique qui traverse les espaces et nos imaginaires depuis la nuit des temps. En réponse à la violence inscrite dans notre humanité, les huit interprètes créent à corps perdu des rituels dansés comme autant de chavirements, fulgurances et foudroiements
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