Beckett parle d’un désert, d’un espace brûlé, surexposé, qui se consume. Il nous met face à un monde où il n’y a plus que deux êtres vivants et quelques objets. La raréfaction des objets leur donne un caractère totémique. Et autour il installe un vide. Je cherche un espace qui nous confronte à l’épreuve du vide, qui affranchisse l’humain de sa dimension sociale, renvoie au vertige des questions essentielles. En même temps, Beckett choisit, pour parler de l’humanité, un couple, dans tout ce qu’il a de concret, ce qu’il reste d’amour dans cette relation au quotidien entre Winnie et Willie, ce qu’il y a de jeu vivant entre ces vieux amants, entourés d’objets d’une banalité tellement déconcertante (cold cream, journal, brosse à dent, dentifrice…). C’est toute l’humanité prise dans un désert brûlé, aux limites de l’humanité, qui nous permet de voir ce que, d’habitude, on ne voit pas, en un mouvement de drame dédramatisé. Avec le scénographe Emmanuel Clolus, nous avons cherché un espace simple, radical, mais qui garderait une sensualité féminine. Un espace qui renverrait aux confins d’un monde, étranger. Quand j’étais enfant, je rêvais de pouvoir un jour toucher le bout du monde. Je marchais, marchais en direction de l’horizon, il n’en finissait jamais de reculer. Extrait de la note d’intention de Blandine Savetier.
Oh les beaux jours !
de samuel beckett
mise en scène blandine savetier
Avec yann collette, natalie royer
dramaturgie waddah saab
collaboration artistique aurélia guillet
scénographie & installation emmanuel clolus
création son françois marillier
costumes sabine siegwalt
création lumière christian dubet
maquillage cécile kreschmar
régie générale camille faure
effets spéciaux benoît dattez
Administration eugénie tesson
production cie longtemps je me suis couché de bonne heure, coproduction la comédie de béthune centre dramatique national du nord – pas-de-calais, avec le soutien de béthune 2011, capitale régionale de la culture, de la drac nord pasde-calais et le soutien artistique du Jeune théâtre national.
durée 1h
Théâtre de la Commune d’Aubervilliers
Du mercredi 25 janvier au vendredi 17 février 2012
Mardi et jeudi à 20h, Mercredi, vendredi et samedi à 21h
dimanche à 16h30
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