photo Niko Rodamel
Du silence est un monologue troublant où l’auteur Grégory Bonnefont rend à la fois hommage à Loi du marcheur, la pièce inoubliable où Nicolas Bouchaud rend lui aussi hommage à Serge Daney, tout en proposant une réflexion originale sur le devoir de vivre. Deux fils rouges coïncident ainsi dans ce monologue remarquablement orchestré par Arthur Fourcade. La narration s’articule autour de références biographiques de l’auteur, la manière dont il a vécu la Loi du marcheur en tant que spectateur. Tout cela lui permet de proposer une pensée inattendue sur la nécessité de vivre dans la complicité avec sa mort, qui saura intervenir le moment voulu si on la laisse faire. Car Du silence est aussi un constat absolu sur une Humanité qui ne sait pas mourir. Cela se traduit poétiquement par ce que Grégory Bonnefont nomme « le viol de la mort ». Au travers d’un argumentaire illustré par des extraits de westerns qui ont fait l’Histoire du cinéma, les mots avancent et résonnent dans une salle nue pour faire retentir au mieux la nécessité. Une pièce qui se joue nu, comme pour aller chercher l’intimité la plus profonde, le souffle discret, qu’il faut écouter pour le donner à entendre dans un théâtre, puis dans le monde. Du silence est une demande d’espoir pour un monde en désuétude.
Du silence
Compagnie De l’âme à la vague
Texte : Grégory Bonnefont
Mise en scène : Arthur Fourcade
Interprétation : Grégory Bonnefont
Création lumière : Sarah Marcotte
Spectacle créé à la Comédie de Saint-Etienne
Durée : 1h20Théâtre de l’Opprimé
23 > 27 janv 2019
Du mercredi au samedi à 20h30, dimanche à 17h00
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