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Moi, Daniel Blake, père courage du théâtre

Avignon, Cergy-Pontoise, Les critiques, Moyen, Off, Théâtre

photo Jean-Michel Rousvoal

Joël Dragutin adapte pour la scène Moi, Daniel Blake (2016) du réalisateur britannique Ken Loach. Sans aller au-delà de la dénonciation frontale des dérives du libéralisme.

Fondateur du Théâtre 95 à Cergy-Pontoise, qu’il a dirigé jusqu’à son intégration à la Nouvelle scène nationale de Cergy/Pontoise en 2018, Joël Dragutin est de ces hommes de théâtre qui considèrent leur art comme un « formidable outil d’émancipation ». De ceux qui revendiquent « une vision éminemment politique et résolument populaire du théâtre », affirmant par exemple se plaire à « interroger et à démythifier toute notre société libérale ». Extraites du dossier de presse de sa dernière mise en scène, Moi, Daniel Blake, ces phrases composent une profession de foi qui résume bien la teneur du « spectacle politique », de la « tragédie sociale contemporaine et visionnaire » qu’il a voulu créer. En disant l’importance du propos, cette présentation sous-entend le caractère secondaire de la forme.

« Nous sommes tous des Daniel Blake en devenir ». Rassemblés sur le plateau nu, au centre d’un espace délimité par des bandes adhésives, c’est à peu près ce que disent les sept comédiens de Moi, Daniel Blake en guise d’introduction. Dans une adresse directe au public, ils expriment l’émotion ressentie lors de leur découverte du film de Ken Loach (palme d’or à Cannes en 2016). Ils annoncent que chacun va jouer plusieurs personnages, à l’exception de Jean-Yves Duparc qui ne sera que le héros éponyme de la pièce. Le même, trait pour trait, que celui du film. Soit Daniel Blake, menuisier de la région de Newcastel qui, suite à un accident vasculaire survenu à l’âge de 59 ans, se voit forcé par le système des assurances chômage de reprendre le travail malgré sa fragilité.

Cette promesse d’une lecture singulière, d’une réflexion sur les enjeux de la transposition sur scène d’un film réalisé dans un contexte social et politique précis, est hélas vite déçue. Après ce petit préambule, c’est en effet à un récit très linéaire et naturaliste que s’attèlent les comédiens. Visites au Pôle Emploi britannique, recherche d’emploi, rencontre d’une mère célibataire avec qui il se lie d’amitié, humiliations publiques… Dans le parcours du combattant du Daniel Blake théâtral, on retrouve les scènes principales du film. Les moments les plus marquants d’une descente aux enfers ponctuée par des signes de solidarité entre démunis. Comme Ken Loach, mais sans les moyens du cinéma, Joël Dragutin dessine une trajectoire quasi-christique sans grandes nuances.

L’histoire de Daniel Blake, bien sûr, fait écho à l’actualité française. Devant Jean-Yves Duparc et ses compagnons de plateau qui déploient toute leur énergie pour nous faire croire à l’utilité de leur spectacle, on pense aux récentes mesures prises par le gouvernement français pour pénaliser les chômeurs jugés trop peu actifs dans leur recherche d’emploi. On y pense d’autant plus que l’espace laissé à l’interprétation est réduit. Alors qu’à l’heure où l’injonction au politique et au réel est partout, et que les artistes qui s’en saisissent sont légion, l’imaginaire peut avoir une valeur subversive dont sont privés bien des spectacles dits engagés, critiques.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Moi, Daniel Blake
D’après le film de Ken Loach sur un scénario de Paul Laverty
Adaptation, mise en scène : Joël Dragutin
Assistant à la dramaturgie et traduction : Géraud Benech
Interprétation : Jean-Louis Cassarino (2ème homme), Jean-Yves Duparc (Daniel Blake), Sophie Garmilla (Cathy), Aurélien Labruyère (Le directeur de Pôle Emploi), Stéphanie Lanier (Sheila), Fatima Soualhia-Manet (Anne), Clyde Yeguete (Shina)
Avec la participation des enfants Adam Kane, Jeanne Lescloupé et Sacha Raach
Création lumières : Orazio Trotta
Création son : Thierry Bertomeu
Photographies : Jean-Michel Rousvoal
Costumes : Janina Ryba
Assistante à la mise en scène : Diane Calma, Laora Climent
Régie générale : Rémy Chevillard
Coproduction : Compagnie Joël Dragutin, Nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise • Coréalisation Théâtre des Halles d’Avignon • Production déléguée Compagnie Joël Dragutin avec Les 2 Bureaux / Prima donna
Joël Dragutin est un artiste soutenu par l’Adami, Société pour l’Administration des droits des artistes et musiciens interprètes.
Durée : 1h30

15 avril 2019/par Anaïs Heluin
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