Jeunes élites du théâtre français, ouvrières victimes d’un licenciement boursier, femmes survivantes de la guérilla colombienne, fille de père alcoolique, enfant sorti de l’enfer pédophile chilien, Innus québécois à l’identité arrachée, Franco-Algériens entre deux cultures, tous ont des vies épaisses d’histoires, de chagrins et d’espoirs, de souvenirs à dépasser, de colères à libérer. Le théâtre s’en nourrit et tente de transcender les passés tumultueux pour interroger chaque fois les résiliences possibles…
La Cartomancie du territoire est une création théâtrale et vidéographique. Philippe Ducros a sillonné le territoire du Québec comme il l’avait fait pour ses projets en Palestine, en Israël, en République démocratique du Congo et ailleurs. Il est allé à la rencontre de ces gens qu’on ignore, les autochtones, descendants du sol sur lequel on vit, ce sol que l’on pille. Ceux qu’on appelait sauvages, qu’on kidnappait vers les pensionnats où sommeillait l’horreur la plus noire ; ces Premières Nations dont la guérison passe souvent par un retour au territoire et une réappropriation de leur langue. La Cartomancie du territoire dresse un bilan de ces recherches. Composée de témoignages et de réflexions intimes et géopolitiques, elle prend la forme d’un road trip sur les autoroutes 132 et 138, immergé par des images de ce territoire qui est à la fois au coeur du processus de résilience et celui qu’on asservit aujourd’hui… Philippe Ducros est au plateau avec Kathia Rock et Marco Collin deux artistes Innus. Dans cette installation théâtrale s’entremêlent chants traditionnels, musique, vidéo, et trois langues : le français de l’auteur, l’innu, cette langue arrachée mais aujourd’hui porteuse de guérison et de dignité, et l’anglais qui isole les Mi’gmaqs en cette Gaspésie francophone et rappelle la lutte pour la préservation du français au Québec. Un grand poème visuel qui évoque la dépossession, l’exclusion et la colonisation du territoire et de la pensée.
La Cartomancie du territoire
texte et mise en scène Philippe Ducros
texte publié aux éditions Atelier 10
avec Marco Collin, Philippe Ducros et Kathia Rock
traduction vers l’innu-aimun Bertha Basilish, Evelyne St-Onge
assistant à la mise en scène et régie Jean Gaudreau
direction de production Marie-Hélène Dufort
répétiteur Xavier Huard
images Éli Laliberté
conception vidéo Thomas Payette / HUB Studio
intégration vidéo Antonin Gougeon / Hub Studio
éclairages Thomas Godefroid
musique Florent Vollant
conception sonore Larsen Lupinproductionproduction Les productions Hôtel-Motel
nous remercions le Conseil des arts de Montréal, le Conseil des arts et des lettres du Québec, ainsi que le Conseil des arts du Canada de leur soutien
durée 1h15Festival Sens Interdits 2021
Musée Confluence Lyon
du 26 au 29 octobre
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