C’est un monument du Off qui vient de nous quitter, le comédien Alain Léonard est mort à l’âge de 80 ans. Il est le père de l’organisation du Off, festival né en 1966 sous l’impulsion d’André Benedetto. Mais c’est en 1982 avec Alain Léonard qu’il connait l’essor et la professionnalisation.
On peut dater la création du Off à 1966. Il n’y avait qu’un seul spectacle au Théâtre des Carmes chez André Benedetto, il s’agissait de Statues. En 67, 7 spectacles sont proposés au public. Il y en avait 1538 cet été en 2018. Alain Léonard fonde l’association Avignon Public Off en 1982. Son souhait est de de « rassembler les compagnies« . Il met en place le fameux programme-catalogue qui a pris beaucoup de poids au fil des années. Il créé également la carte « Avignon Public Off » qui permet aux spectateurs de bénéficier de tarifs réduits.
En 1988, il crée la Maison du Off, lieu de rencontre de tous les festivaliers. Elle s’installe dans l’ancien Conservatoire, lieu stratégique et emblématique en face du Palais des Papes. Aujourd’hui les festivaliers se retrouvent rue des Ecoles.
Alain Léonard quitte la direction d’Avignon public Off à l’issue de l’édition 2004, vingt-trois ans après la création de l’association. Cette année-là, il y avait 700 spectacles, et on parlait déjà d’inflation ! Toutes les compagnies, tous les comédiens du off lui doivent beaucoup.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
J’ai connu Alain et sa femme Monique au festival d’Avignon. J’ai eu l’immense plaisir de travailler quelques années à APO et d’être un automne sur le Val d’Oise. Toute ses réalisations ont été imprégnées d’un immense amour du théâtre, de ses acteurs au sens large, professionnels et public. Avignon Public Off était au service des compagnies qui faisaient l’expérience exaltante mais aussi harassante et, pour certaines équipes, traumatisante du festival. Alain soutenait la création qui avait une place privilégiée dans le programme. Il invitait les spectateurs fidélisés par la carte d’APO à vivre l’aventure esthétique que représente le spectacle vivant. Il tenait aussi à multiplier les rencontres et les échanges. La filiation avec jean Vilar est évidente pour moi. Enfin, sur scène il avait le souci du jeu juste et précis au service des auteurs. Son œuvre, encore une fois avec le soutien de Monique, Alain l’a réalisée avec humilité et avec un humour constant, la cigarette au bec.
Salut Alain et merci pour tout!
J’ai eu la chance de travailler avec Alain Léonard et avec Monique
Alain m’a donné ma chance en 1989 à la Maison du Off créé par Avignon Public Off… une amitié qui durera jusqu’à sa disparition.
Un homme de coeur et de conviction