Le bureau de l’ACDN – Association des Centres Dramatiques Nationaux – composé de Robin Renucci, Carole Thibaut et Joris Mathieu vient de publier un communiqué sur le conflit social au CDN d’Aubervilliers – Théâtre de la Commune. Depuis le 20 septembre, 10 des 18 salariés ont cessé le travail pour protester contre le manque de dialogue social et demandent l’ouverture d’un audit social. Le CDN est dirigé par Marie-José Malis, membre de l’ACDN et Présidente du SYNDEAC. Dans son communiqué, l’ACDN ne souhaite pas prendre position dans le conflit mais tient à « assurer l’ensemble de l’équipe (direction comme salarié.e.s) de son plein soutien dans une démarche de dialogue qui permettra au Théâtre de la Commune de retrouver une unité« . Le bureau de l’ACDN souligne que ce conflit « ne correspond en rien à la réalité de ce qu’il se passe dans les Centres dramatiques nationaux, que ce soit à Aubervilliers ou sur l’ensemble des territoires« . Voici l’intégralité du communiqué.
Ces dernières semaines, le Centre dramatique national d’Aubervilliers, connaît un conflit social qui s’est déclaré entre une partie des salarié.e.s et la direction. Il n’appartient pas à l’ACDN de prendre position dans ce conflit mais nous tenons à assurer l’ensemble de l’équipe (direction comme salarié.e.s) de son plein soutien dans une démarche de dialogue qui permettra au Théâtre de la Commune de retrouver une unité que nous appelons de nos voeux.
Au-delà de la situation particulière qui se joue à Aubervilliers et que nous ne commenterons pas, l’A.C.D.N. se dit préoccupée par les nombreuses tentatives d’instrumentalisation de ce conflit social. Nous ne laisserons personne faire le procès en modernité des artistes qui créent sur nos scènes, ni dénigrer les outils qui sont placés sous notre responsabilité et encore moins pointer du doigt les équipes permanentes qui oeuvrent quotidiennement par leur travail à la tenue d’un service culturel public exemplaire et dynamique.
Nous ne laisserons pas non plus germer une forme de confusion dans l’esprit de celles et ceux qui, mal renseignés ou procédant par raccourcis, voudraient, au travers du Théâtre de la Commune, instruire la réforme des institutions culturelles labellisées qu’ils considèrent injustement archaïques ou figées. C’est sur ce terreau là, que se fabrique un discours paresseux intellectuellement, celui-là même qui prône la flexibilité du travail pour améliorer le rendement, qui conçoit la précarité comme un moteur de la créativité, qui véhicule des fantasmes pour mieux nourrir un populisme rampant.
Nous ne laisserons pas ce conflit localisé devenir l’instrument métonymique de celles et ceux toujours prompts à faire le procès d’un service public, et celui de la culture en particulier, qui serait considéré (et clairement nommé) comme « à bout,de souffle ». Nous ne comprenons que trop bien la logique de démantèlement qui commence ainsi.
L’ACDN affirme simplement mais avec force, que cela ne correspond en rien à la réalité de ce qu’il se passe dans les Centres dramatiques nationaux, que ce soit à Aubervilliers ou sur l’ensemble des territoires. Ces structures sont dynamiques, les équipes permanentes et intermittentes sont compétentes et sont pleinement engagées au service autant de la politique générale de décentralisation culturelle que des projets singuliers des directeurs et directrices de ses institutions. L’ACDN invite ainsi chacune et chacun à éviter de commenter inopportunément la situation du Théâtre de la Commune, afin qu’un climat plus serein permette à l’ensemble des personnels de la structure de trouver une issue favorable à ce conflit interne.
Le bureau de l’ACDN
Robin Renucci, Carole Thibaut et Joris Mathieu
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