Au début était le geste : une fenêtre sur l’esprit. À l’époque où le langage nous échappait, notre gestuelle racontait le monde. L’animal humain, entraîné à cacher sa vraie nature, reste hanté par ce passé mystérieux du corps, comme autant de membres-fantômes, prêts à se rappeler à son insu. Ces mots de Luisa Sancho Escanero posent le contexte du spectacle. Dans Extinction of a Minor Species, Jacopo Godani piste les archaïsmes et le futur de notre physicalité, entre améliorations technologiques et résistance esthétique, limites incertaines et contournement des normes d’une perfection imposée. Créatures des abysses, chimères fragiles, et faunes-cyborgs peuplent la scène tandis que d’anciennes divinités chuchotent dans des langues inconnues. De métamorphoses en transmutations, la chorégraphie entrelace à un vocabulaire classique revisité, une corporéité de l’extrême. Dans notre monde où les espèces sont anéanties, la danse de Jacopo Godani semble une ultime tentative. Sinon, notre espèce « minoritaire » responsable de l’extinction, s’éteindra elle aussi. Une fois de plus, Jacopo Godani accorde à une technique innovante une création visionnaire. Agnès Izrine dans le dossier de presse.
Jacopo Godani
Extinction of a Minor SpeciesMontpellier Danse
Ven. 22 & sam. 23 juin à 20h
Opéra Berlioz / Le Corum
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