Victoria Abril, star du cinéma, égérie de Pedro Almodovar fait son retour au théâtre dans Paprika, une pièce de Pierre Palmade. Elle n’a pas mis les pieds sur une scène à Paris depuis 30 ans et Nuit d’ivresse avec Gérard Jugnot en 1986, c’était au Théâtre du Splendid. Pierre Palmade lui offre une comédie dans la plus pure tradition du vaudeville et du théâtre de boulevard, avec ses quiproquos, ses bons mots, ses mensonges. Elle joue le rôle d’une femme indépendante, présentatrice de spectacles de striptease dans des cabarets, et qui a abandonné son fils à la naissance. Mais 28 ans après, il refait surface dans sa vie, la rencontre est donc explosive.
Est-ce que l’on peut dire que c’est une nouvelle carrière qui débute avec ce retour au théâtre ?
En quelque sort car je n’avais joué que dans une pièce en France, en 1986, dans Nuit d’ivresse avec Gérard Jugnot. Je voulais me consacrer à ma vie de famille, car il faut savoir que le théâtre est plus contraignant que le cinéma. Maintenant ils sont grands donc je peux faire ce que je veux comme une jeune fille !
Qu’est-ce qui vous a séduit dans la pièce ?
C’est une structure de vaudeville avec des portes qui s’ouvrent et qui se ferment. Le rythme est infernal. Et il y a de la profondeur de champ dans l’intrigue. Car ce qui arrive est grave pour tout le monde. C’est une tragédie pour le fils qui recherche sa mère et pour la mère qui l’a abandonné.
C’est aussi une pièce d’actualité, car aujourd’hui avec les progrès de la science, on peut retrouver ses parents biologiques.
D’ailleurs j’ai fait une série télé en Espagne sur les milliers enfants volés. Et ce qui incroyable c’est que Pierre Palmade parvient à nous faire rire, mais à aucun moment il ne juge les personnages.
Ce n’est pas un rôle que vous jouez, mais deux rôles, vous êtes à la fois Eva et Paprika.
Oui car Eva est pris au piège avec l’intrusion de ce fils, elle est obligée de se faire passer pour la femme de ménage. C’est une femme au bord de la crise de nerf pendant toute la pièce. C’est extrêmement bien écrit. Les gens rient et moi ça me guérit. Je me fais deux mois de thérapie. Je déguste, je jubile tous les soirs.
Au début, Pierre Palmade vous fait arriver dans une situation rocambolesque, vous êtes à quatre pattes…
Elle se réveille le matin dans un costume que je ne peux pas vous dévoiler. C’est le lendemain d’une cuite, elle ne se souvient de rien. Elle nous fait une petite crise existentielle et se dit qu’il faut qu’elle arrête de boire. Elle se dit qu’elle ne peut pas s’arsouiller tous les soirs. Et à ce moment-là la porte sonne et un jeune homme apparait. Elle le confond avec un pompier rencontré la veille. Et c’est comme cela que débute la journée de merde.
Par moment on sent tout de même qu’il est difficile de conserver votre sérieux.
A la fin quand le concierge sort de la chambre, ce n’est pas possible. Je ne le regarde pas. Julien Cafaro est formidable. J’entends les gens rire. Je tourne la tête de l’autre côté et quand les rires cessent, je sais que je peux continuer à jouer.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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