Rotrou, Hölderlin, Cocteau, Brecht, Anouilh ou Bauchau, parmi tant d’autres : depuis Eschyle et Sophocle, il n’est sans doute pas de personnage de fiction qui ait, autant qu’Antigone, de siècle en siècle, si constamment sollicité l’imaginaire des écrivains et conséquemment l’imaginaire collectif. Sans doute parce que sa valeur est fondamentalement positive et que sa magnifique insoumission à l’ordre établi et aux lois abstraites, motivée par la loi du cœur, venge chacun d’entre nous de ses renoncements devant les mille formes du pouvoir politique, social ou religieux – qui a tant de bonnes raisons. Sans doute aussi parce qu’elle est femme, jeune femme amoureuse et fragile, fervente et tendre, d’une volonté sans compromis mais sans hystérie ni fureur, et que, contre tous les préjugés, elle manifeste par sa seule conviction une force irréductible. Sa mort n’y fait rien : le droit à la désobéissance au nom d’une humanité bafouée et la puissance de subversion qu’il inaugure lui survivent et lui survivront éternellement. Jean-Pierre Siméon
La règle du jeu de ces séances dramatiques que sont Électre et Antigone, fait d’abord jaillir le texte de son plus simple appareil, d’une lecture. Car c’est le poème, cœur et âme du spectacle, qui lui confère son souffle et qui l’anime. Que le jeu naisse alors de ce dépouillement volontaire, de l’aridité revendiquée de la forme, et ce sera bien le signe d’une renaissance pour la langue, par la langue, de deux des plus grandes tragédies du répertoire.
Antigone de Jean-Pierre Siméon / règle du jeu Christian Schiaretti
Avec Stéphane Bernard, Philippe Dusigne, Julien Gauthier, Damien Gouy, Margaux Le Mignan, Clémence Longy, Clément Morinière, Julien Tiphaine
Assistante Amandine Blanquart
Production Théâtre National Populaire
Durée : 1h15TNP
Petit théâtre, salle Jean-Bouise
Du jeudi 16 au dimanche 19 mars 2017
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