We’re pretty fuckin’ far from okay travaille les peurs et les angoisses. En choisissant d’installer le public face à un couple de danseurs pris dans un dispositif simple : homme, femme, chaises, couloirs de lumière… Lisbeth Gruwez ne souhaite pas parler du couple mais de l’individu, de ses réactions émotionnelles, psychologiques et physiques quand il ressent de la peur. Par un vocabulaire de gestes inventoriés de nos réflexes naturels et quotidiens, la chorégraphe propose à chacun de se reconnaître et s’identifier. Le point de départ du travail : les films d’horreur d’Alfred Hitchcock et en particulier Les oiseaux car « la peur dont on y parle est irrationnelle. C’est une phobie voire une paranoïa. Et ça résonne fortement dans notre monde actuel ». Par une montée progressive du mouvement, par la sensation continue d’avoir de plus en plus besoin de l’autre, par des nappes sonores qui s’ajustent en temps réel, et par cet acte commun de respirer, la pièce propose une expérience immersive. La peur a cette si grande force de mettre le corps en transe, d’obstruer l’esprit et de le déconnecter « du vouloir et du faire » qu’elle est un terrain de jeu virtuose pour les danseurs. Troisième volet d’une recherche sur le corps extatique, We’re pretty fuckin’ far from okay est cette fois-ci un duo en résonance avec le solo It’s going to get worse and worse and worse, my friend (2012), et la pièce collective AH/HA (2014). Quand il est question aujourd’hui de contrôler l’incontrôlable, est-il vrai que si la pensée se perd, le corps aussi ?
Lisbeth Gruwez commence le ballet classique à l’âge de 6 ans, puis se forme à la danse contemporaine au sein de l’école P.A.R.T.S. Dès 1999, elle travaille avec Jan Fabre dans la compagnie Troubleyn, où elle rencontre le musicien/compositeur Maarten Van Cauwenberghe. Ensemble, ils fondent la compagnie Voetvolk, avec laquelle ils présentent leur première création Forever Overhead, en 2007 puis entament une recherche mêlant composition dansée et musicale, avec une esthétique inspirée du street style. Anarchie et contrôle sont les maîtres-mots de leur recherche. Depuis sa création, Voetvolk a produit sept pièces, du solo à la pièce collective, dont Birth of Prey (2008), HeroNeroZero (2010), ou encore L’Origine (2011) et It’s going to get worse and worse and worse, my friend, qui est toujours dansé. En 2014, la pièce collective AH/HA est créée, puis le solo Lisbeth Gruwez dances Bob Dylan (2015). « La danse comme simple méthode n’est plus suffisante à la création. La danse contemporaine ne peut plus être séparée de la performance dans son sens large. Nous pensons que pour atteindre ce qui doit être dit, tous les aspects de notre pratique physique doivent être envisagés ». Lisbeth Gruwez and Maarten Van Cauwenberghe sont en résidence au Troubleyn/Laboratorium de Jan Fabre à Anvers.
We’re pretty fuckin’ far from okay
Conception, chorégraphie et costumes Lisbeth Gruwez
Composition et son Maarten Van Cauwenberghe
Lumière Harry Cole, Caroline Mathieu
Dramaturgie Bart Van den Eynde
Scénographie Marie Szersnovicz, Lisbeth Gruwez, Maarten Van Cauwenberghe
Assistant choréographe Lucius Romeo-Fromm
Avec Lisbeth Gruwez, Nicolas Vladyslav
Production Voetvolk
Coproduction Festival d’Avignon, La Bâtie Festival de Genève, KVS Bruxelles, Le Phare Centre chorégraphique national du Havre Normandie, Theater Im Pumpenhaus, Les Brigittines Bruxelles, Tandem Arras-Douai, Weimar Kunstfest, Troubleyn|Jan Fabre, MA Scène nationale Pays de Montbéliard
Résidences Troubleyn|Jan Fabre, Buda Kunstencentrum, Stuk, Les Brigittines
Avec le soutien de Nona, de la Comission communautaire flamande, de la Fondation BNP Paribas, du gouvernement de la Flandre et Ville d’Anvers.
Durée : 1 hThéâtre de la Bastille
15 > 20 JANV 2018
21h
relâche le jeudi 18 janv.
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