Michel Fau tente de réanimer Douce Amère

photo Marcel Hartmann

Jean Poiret est de nouveau à l’affiche au théâtre à Paris. Michel Fau met en scène une nouvelle version de Douce Amère aux Bouffes Parisiens avec Mélanie Doutey, La pièce beaucoup moins connue que La Cage aux Folles raconte l’histoire classique de l’usure d’un couple.

C’est la première pièce de Jean Poiret, écrite en 1970. Il l’a jouée à la création avec Nicole Courcel au Théâtre de la Renaissance. Michel Fau lui donne une deuxième chance car à la création le public l’a boudé, ne reconnaissant pas le Poiret qu’il aimait, attendant de lui des pièces drôles et distrayantes. Ici le propos est sombre. Les dialogues profonds et un peu ampoulés lorgnent parfois avec Guitry.

Michel Fau met du Ripolin sur cette comédie caustique. Bernard Fau et Natache Markoff ont conçu un décor post futuriste, comme une plongée dans les années 70, avec son mobilier vintage orange et rouge. La chanson Comme d’habitude revient régulièrement comme la rengaine de l’usure du couple dans les versions de Régine, de Claude François ou de Michel Sardou.

Toute pimpante, Mélanie Doutey incarne une femme libre et moderne multipliant les prétendants. La pièce est une sorte de jeu de la vérité conjugale, une réflexion sur « le paysage conjugal ». Jean Poiret s’est porté au chevet d’un « couple malade » de la bourgeoisie parisienne des beaux quartiers, puisant certainement dans sa propre histoire avec Nicole Courcel.

Michel Fau est parfait dans le rôle du mari cynique mais lorsqu’il n’est pas plus sur le plateau, la pièce parait plus fade. On sent alors le côté suranné du texte. Les comédiens David Kammenos, Christophe Paou et Rémy Laquittant (découvert cet été dans le Off à Avignon dans La logique imperturbable du fou par Zabou Breitman) ont beaucoup plus de mal avec cette écriture empesée.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

DOUCE AMERE
Une comédie de JEAN POIRET
Mise en scène de Michel Fau
Avec Melanie Doutey, Michel Fau, Christophe Paou, Remy Laquittant
Durée: 1h45

A PARTIR DU 16 JANVIER 2018
THEATRE DES BOUFFES PARISIENS
A 21h