« Filer la paille et la transformer en or? Voilà un art qui me plaît bien, dit le roi. »
« Quelque chose de vivant m’est bien plus cher que toutes les richesses au monde, dit le petit homme. » Voilà les deux phrases essentielles de ce conte. Entre elles s’écoule tout le récit.
Il y a longtemps que ces deux phrases résonnent dans mon oreille. Il y a deux ans, j’ai mis les mains dans la terre pour en faire un petit spectacle. À peine trois semaines à travailler pour l’achever.
Puis la crise totale, crise psychique, crise physique. Ce n’était pas la faute de cette création. Elle n’était que la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La tournée suivante (« Sinon je te mange… ») a dû alors être annulée.
Depuis je n’ai (presque) plus touché à aucune marionnette. Y a-t-il une vie après la marionnette?
Je l’ai cherchée, cette vie sans marionnettes, je la cherche toujours, pour vivre, pour survivre…
Quelque chose de vivant m’est bien plus cher que toutes les marionnettes du monde.
Pourquoi je raconte cette histoire très personnelle? Ce conte parle de l’art. Peut-être de toutes les formes d’art, car chaque véritable artiste transforme la paille en or. Mais je crois aussi que chaque véritable artiste est porté par un petit (ou un grand) démon. Et ce démon veut être payé. Et ce qu’il aime le plus, ce genre de démon, c’est vraiment quelque chose de vivant. Alors on paie avec son âme vivante, avec son corps vivant, avec son avenir vivant (l’enfant dans le conte).
Pourquoi on est prêt à payer si cher? Parce que chaque véritable artiste se sent dans une situation pareille à celle de la fille du meunier, il se retrouve emprisonné dans une pièce remplie de paille qu’il faut absolument transformer en or. La porte ne s’ouvrira pas tant que le travail n’est pas fini. Lorsque la porte s’ouvre, elle s’ouvre … à la vie! Quel bonheur! Mais un bonheur qui ne durera que quelques instants. On se retrouve dans une autre pièce, toujours plus grande, remplie de paille… Ce qui veut dire pour l’artiste: après la création est toujours avant la création. Et personne ne va convaincre le véritable artiste qu’il y a une vraie vie hors de sa cage d’or. Ce sont des êtres bizarres, les artistes, n’est-ce pas…?
Note d’intention de Ilka Schönbein
« Ricdin-Ricdon »
Directrice artistique et mise en scène : Ilka Schönbein
Jeu et musique : Alexandra Lupidi
Jeu et manipulation : Pauline Drünert
Création musicale : Alexandra Lupidi
Création des marionnettes : Ilka Schönbein
Assistante à la mise en scène : Anja SCHIMANSKI, Britta ARSTE
Création et régie lumière : Anja Schimanski
Décor : Suska Kanzler
Production : Theater Meschugge. Production déléguée : Le Ksamka.
Coproduction et résidence : FMTM – Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières, La Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau, l’Agora de Billere et le Théâtre Fadenschein, Braunschweig, Allemagne.
Avec le soutien de la DRAC Ile de France.• 16 septembre 2017 – 20h30 à la MJC de Sedan (08)
• 19 septembre 2017 – 16h00 & 21h00 à la Salle Jean Macé – Charleville-Mézières (08)
• 20 septembre 2017 – 15h00 & 19h00 à la Salle Jean Macé – Charleville-Mézières (08)
• 15 novembre 2017 – 19h00 au Théâtre de la Poudrière
Semaines Internationales de la Marionnette en Pays Neuchâtelois – Neuchâtel (Suisse)
• 16 novembre 2017 – 19h00 au Théâtre de la Poudrière
Semaines Internationales de la Marionnette en Pays Neuchâtelois – Neuchâtel (Suisse)
• 20 novembre 2017 – 14h00 au Théâtre des 4 Saisons – Gradignan (33)
• 21 novembre 2017 – 14h00 & 20h15 au Théâtre des 4 Saisons – Gradignan (33)
• 23 novembre 2017 – 14h00 à L’Agora – Théâtre Saragosse de Pau – Billère (64)
• 24 novembre 2017 – 14h00 & 20h00 à L’Agora – Théâtre Saragosse de Pau – Billère (64)
• 4 décembre 2017 – 14h30 à la Scène Nationale de Sète (34)
• 5 décembre 2017 – 10h00 & 19h00 à la Scène Nationale de Sète (34)
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