La comédienne Isabelle Sadoyan, figure de la décentralisation est morte lundi à l’âge de 89 ans, a annoncé le Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne, le théâtre le plus cher à ses yeux. Isabelle Sadoyan était née à Lyon où elle avait étudié au Conservatoire avant de participer à la création du Théâtre de la Comédie en 1950, en compagnie notamment de Roger Planchon et du comédien Jean Bouise, qui deviendra son mari en 1954. Ils vont vivre une grande passion pour le théâtre. On se souvient de ce couple amoureux en 1988 au Festival d’Avignon dans Tir et Lir de Marie Redonnet dans une mise en scène Alain Françon. Ils jouaient côte à côte dans un lit dessiné par Nicolas Sire dans la Collégiale Notre-Dame de Villeneuve lez Avignon. Le dernier rôle de Jean Bouise, décédé un an plus tard.
En 1972, le Théâtre de la Comédie devient Théâtre de la Cité et déménage à Villeurbanne, sous la direction de Patrice Chéreau. Isabelle Sadoyan suit, avant de quitter la troupe Planchon en 1976 pour s’installer à Paris. Christian Schiaretti fait appel à elle en 2011 pour un rôle dans Ruy Blas lors de l’inauguration de la grande salle du TNP, dont elle ne s’est jamais éloignée, car elle habitait à deux pas dans un HLM.
A Paris, Isabelle Sadoyan joue pour les plus grands metteurs en scène et travaille également pour la télévision et surtout le cinéma, sous la direction de Claude Sautet, Luis Bunuel, Jeanne Moreau, Claude Chabrol, Luc Besson, Claude Lelouch ou encore Jean-Luc Godard. En 2010, elle est nommée pour le Molière de la comédienne dans un second rôle pour Les Fausses Confidences, mise en scène par Didier Bezace. Cette saison, elle était la femme de Robert Hirsch dans une pièce sur la difficulté d’être vieux au titre prémonitoire: Avant de s’envoler.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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